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Carnet de voyage ornitho en Ecosse.

Hello, hello

L’Ecosse, c’est vraiment loin !

Après une longue route, nous sommes arrivés dans l’ouest, les îles, les côtes et les plages.

Les paysages marins sont beaux, mais toutes les landes couvertes de bruyères qui sortent de l’hiver sont marron. Ce n’est pas très riant.

AM1Après 4 jours de pluies torrentielles, de vent violent, enfin deux jours de beau temps qui nous ont permis de nous régaler.

Criques désertes et falaises à oiseaux, bateau de pêcheurs et petits restaux.

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Phoques zens, goélands cendrés et argentés, macareux moines, fulmar boréal, goéland marin, eider à duvet, cormoran huppé, oie cendrée, guillemot de troïl et guillemot à miroir, corneille mantelée, traquet motteux, grand labbe, labbe parasite, pingouin torda, cerfs et biches en quantité.

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Et surtout des brebis, des brebis, encore des brebis.Elles sont toutes avec leurs agneaux, fraichement arrivés sur terre, tout blancs ou tachés de noirs, espiègles et joueurs. Attendrissants, quoi !

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Les écossais sont très courtois, gentils à souhait.

Aujourd’hui la pluie est revenue, mais fine et supportable. On en a pour 8 jours du même temps, alors on fait avec.

Une escapade est prévue aux iles Shetland, où nous espérons voir encore des oiseaux.

Mais on est en pleine migration, quelques espèces commencent à parader et s’accoupler, mais c’est le tout début.A plus d’autres nouvelles quand on aura internet, ce qui est difficile à trouver ici.

Bise

Anouk et Philoup

Et encore quelques évocations sans averses mais avec beaucoup de vent…

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Bonjour à tous….Carnet de route Ecosse. Suite

Après avoir quitté les côtes de l’ouest, les macareux, la loutre, et les mouettes, nous remontons vers les nombreuses falaises qui dessinent le nord de l’Ecosse.

Plusieurs points d’observation nous ont été signalés comme spot d’oiseaux, mais la saison est peut-être trop en retard pour voir quelque chose.

Nous passons donc ces lieux pour choisir d’aller explorer les îles Orcades.

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Nous commençons par transiter sur une petite île, Hoy, où une crique réputée nous attend. (Rackwick)

Le paysage est magnifique, les vagues très vives, les oiseaux sont assez rares. On se contente de la vue sauvage, puis nous rebroussons chemin.

Sur la route, la rencontre avec la RSPB, (association similaire à la LPO, mais avec beaucoup plus de membres), qui stationnent pour faire découvrir au public, (rare), le nid d’un…pygargue à queue blanche.

C’est un aigle énorme, il niche ici pour la première fois, et nous avons vu le mâle tourner dans le ciel.

 

Plus bas, un petit étang à îlots nous offre deux plongeons catmarin en amours.

Retour sur l’île principale des Orcades où nous prenons la direction du nord, à la pointe Marckwick.

 

La baie est splendide, d’immenses rochers plats de plusieurs couleurs s’étalent jusqu’à une petite plage de sable et de rochers.

Des centaines de mouettes tridactyle se reposent, se baignent, transportent des herbes plein le bec jusqu’à la falaise  où elles nichent.

Beaucoup de fulmars boréal voisinent avec elles et les guillemots de troll, serrés contre la roche.

Quelques pingouins torda complètent le tableau, mignons comme tout avec leur bec noir rayé de blanc. L’élégance chez les oiseaux est sans fin !

Une après midi ensoleillée nous incite à remonter sur la falaise, mais un vent terriblement violent nous attend en haut.

Il faut s’accrocher aux piquets des parcs à brebis, progresser en passant les mains entre deux piques des fils de barbelés, jusqu’à atteindre enfin le chemin qui redescend. Pas d’images, même pas une contemplation qui serait dangereuse, car les bords des falaises ne sont pas protégés; ce n’est que du gazon qui plonge dans le vide…

On revient sur terre, je veux dire en bas, pour aller se réchauffer dans un observatoire au bord d’un marais tout proche. Super confortables les observatoires: volets de bois aux fenêtres d’observation, comme chez nous, mais en plus ( vu les conditions météo de l’Ecosse) des vitres qui se relèvent quand le temps le permet.

Un ou deux livre d’identification sont à disposition, et personne ne les embarque, une ou des chaises en plus des bancs, des panneaux explicatifs.

Là, on se régale de lumières, de renoncules qui embellissent de jaune d’or les bords de l’eau, on s’attendrit sur les poussins des canards souchet, des oies cendrées, on se moque de la coiffure des canards morillons qui ont la huppe noire à l’envers au moindre courant d’air.

Dans notre baie, les vagues ont grossis, dévoilent un instant la transparence de leurs rouleaux couleur jade, avant de se casser en écume bouillonnante.

Des Puffins des anglais chassent au ras des vagues, virevoltent de leurs ailes fines et longues, noires, laissant parfois apercevoir leur ventre blanc.

Notre envie de continuer vers le nord nous amène au port de Kirkwall, au centre des Orcades. On est samedi, les bureaux sont fermés, et pourtant il faut réserver notre bateau. Ce serait dommage de perdre une journée à attendre.

Nous allons dormir sur une plage aux confins de la ville, avec un décor de mer du sud, des camaïeux de bleus jusqu’à l’horizon, un sable très clair où s’affairent des huitriers pie. Deux couples de plongeons catmarin se baladent, un phoque passe, solitaire, respirant de temps en temps à la surface.

Nous en voyons souvent, qui restent le nez en l’air, en flottaison tranquille, et je suppose que c’est leur moyen de dormir en pouvant respirer.

Je suis réveillé par un clin d’œil du soleil déjà haut à 5 heures du mat, je jette un regard par la fenêtre du lit, et passe devant mes yeux, à 3m maximum, d’un vol lent et calme, un beau hibou des marais. La vision est furtive, mais si belle!

Tôt le matin on s’avance sur le quai du ferry, et à notre grande surprise, on peut monter à bord et payer le passage sur le bateau. Système bien sympa.

Go for Westray Island.

Une heure de vagues avant de débarquer sur l’île aux espoirs. (Les nôtres de voir beaucoup d’oiseaux !)

On file au sud, on marche sur la prairie sauvage du bord, on cherche les macareux moines, petits clowns aux yeux maquillés, à la démarche maladroite et attendrissante.

On les cherche depuis longtemps, et à part dans le sud ouest (Handa), on ne les voit pas. Ils sont migrateurs, et passent l’hiver en mer.

Plus on monte vers le nord, plus notre espoir de les voir s’amenuise.

Or, au fur et à mesure de notre progression sur cette jolie pente douce (pour une fois), j’aperçois des petites choses sur l’eau, loin, loin.

Je les traque avec mes jumelles, je force mon regard à distinguer des couleurs, une forme, un comportement.

Hé oui, ce sont bien des macareux qui arrivent par groupes en se laissant flotter sur l’eau bleu marine.

Les mâles reviennent le soir, pendant que les femelles couvent au fond des nids, invisibles.

Nous y retournerons un soir, à l’heure de leur retour. (vers 21h)

 

Ayant bien observé les fulmars, deux guillemots à miroir et pattes rouges, on s’aperçoit aussi que les pigeons bizet, les étourneaux et les moineaux profitent des anfractuosités nombreuses des corniches pour y nicher comme les oiseaux de mer.

 

On met le cap sur le nord de l’île, petite route cabossée qui grimpe longtemps jusqu’à un grand phare blanc. Toujours le vent, impitoyable, et parfois un grain, ne nous décourage pas d’aller plus haut.

En contre jour, de grandes silhouettes bizarres nous questionnent…

On dirait de petits avions aux roues écartées, aux ailes à demi pliées, qui luttent dans les courants d’air.

La surprise nous fait rire, ce sont des fous de bassan, présence à laquelle nous ne nous attendions absolument pas. La joie, quoi.

On grimpe le nez au ciel, émerveillée par l’envergure de ces oiseaux magnifiques, par leurs acrobaties aériennes amplifiées par les rafales.

On en voit de partout, sur les corniches où des nids se succèdent, au ras des rochers parfois en équilibre instable qui se termine par une envolée subite, un éclair blanc claquant qui file au dessus de la mer , ou à contre-jour dans la lumière du soleil.

Le spectacle est saisissant, les images sont là, à portée d’objectifs, on a envie de tout dévorer des yeux, on ne peut détacher le regard de ces fous blancs et noirs, ils nous rendent fous!!!

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Ils paradent, sur les nids se font de petites caresses du bout du bec, la femelle retourne son œuf de temps en temps, le mâle s’en va, revient, repart.

On ne voit aucun d’entre eux plonger pour pêcher.

Leur habitat est occupé aussi par des guillemots de troll, tout petits en comparaison des fous, tout noirs au ventre d’un blanc pur, avec une petite rayure blanche qui souligne l’œil et la joue.

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On reste jusqu’au soir, d’ailleurs on ne s’aperçoit même pas des heures qui passent, ce n’est que la fatigue qui nous saisit en nous disant  » hé, on peut stopper! On en garde pour demain!…On revient au camion, ivres de vent, de lumière, de visions blanches et noires qui habitent longtemps notre esprit.

Retour au camping où Philippe va à la pêche aux renseignements.

Il revient avec pleins de nouveaux points sur la carte, on va donc rester plusieurs jours ici.

Suite…

On apprend que les macareux reviennent de la pêche le soir vers 9h30, au gros rocher où nous les avons cherché en vain la première fois.

Comme quoi, en voyage, pour trouver la faune sauvage, il est indispensable de communiquer, de se renseigner auprès des personnes du coin.

Nous allons donc le soir au bout de la falaise, avec un vent froid qui ne nous décourage pas. On trouve un clin à l’abri et on attend.

On attend, et puis, petit à petit ils arrivent. De vrai petits comiques, démarche dandinante, mouvements de tête très expressifs, et puis celui qui récolte de l’herbe pour son nid, on l’a filmé et photographié autant que possible.

(Tout ça pour vous mettre l’eau à la bouche en attendant notre film reportage à venir…

Le lendemain nous avons l’info d’un territoire où nichent des sternes arctiques. Nouvelle destination pour voir ces danseuses fines aux longs filets de leur queue.

Nous décidons de partir un jour plus tôt, et le matin même je me lève à 6h pour chercher quelques dernières images de l’île.

Je découvre sur une plage à marais basse un manège de cormorans huppés qui viennent chercher des algues pour leur nid.

Ils sont plusieurs, mâles et femelles, à trier, piquer, relâcher les algues brunes, les reprendre pour enfin s’envoler loin derrière les falaises.

Ils sont farouches, et j’ai de la chance de pouvoir les surprendre dans cette préparation du nid.

Fin de notre aventure sur l’île de Westray, nous redescendons sur la côte nord de l’Ecosse, et le chemin d’un retour progressif va commencer demain vendredi 29 mai.

Quelques photos pour illustrer mon récit, le reste ceux qui veulent pourront le regarder à notre retour.

Anouk et Philippe.

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