Le vendredi 8 septembre, à 7h00, cinq bénévoles du groupe,
Dominique, Guy, Henri, Jean-Claude et François-Marie
se retrouvent au parking de la forêt de Janas pour un comptage des migrateurs.
C’est la bonne « fenêtre météo » entre deux périodes défavorables.
En passant par les Terres Gastes, parmi les cris d’alerte des Fauvettes mélanocéphales,
nous faisons une halte pour admirer un Pouillot fitis posant gentiment au soleil.
Arrivés au Sémaphore, nous allons nous installer à la table d’orientation ouest sur la crête.
Immédiatement, un grand rapace s’élève au-dessus de la forêt, et file vers l’ouest.
C’est un Milan noir. Quelques instants après, nous sommes survolés par
une bonne cinquantaine de Martinets pâles accompagnés de 4 Martinets à ventre blanc.
Ils vont aller et venir au-dessus du massif pendant deux heures avant de partir.
Ils sont assez bas pour entendre leurs jolis cris. Mais des cris d’oiseaux différents se font entendre. Depuis la mer, au sud-sud-ouest arrive une volée de passereaux qui partent tout droit au dessus de la forêt vers le nord. Deux autres passages suivront de la même façon dans la matinée.
Difficile de les identifier. Et pour cause, nous ne les voyons pas souvent ici.
Nous les reconnaissons facilement sur les photos avec leur becs.
Ce sont des Becs-croisés des sapins. Cette espèce plutôt sédentaire vient parfois à migrer lorsque les cônes des sapins de leur montagne n’ont plus rien à leur offrir.
Leur itinéraire surprenant fait penser à une rétro-migration.
Sur le sitemigraction, Ils expliquent ce phénomène : » Ce type de migration est un phénomène bien connu des observateurs sur les sites de suivi de la migration. Il a été remarqué, grâce au baguage automnal à Falsterbo, en Suède (Akesson et al. 1996), qu’arrivés face à la mer, environ la moitié des oiseaux ayant fait l’objet de contrôles ou de reprises (c’est-à-dire ayant été recapturés) ou trouvés morts ailleurs, avaient fait demi-tour (généralement à des distances inférieures à 100 km, mais parfois jusqu’à 500 km). Tous les types de migrateurs sont concernés par ce phénomène, mais plus particulièrement les migrateurs courte et moyenne distance. On constate en outre que les individus les plus concernés par cette rétro-migration étaient ceux disposant des réserves de graisse les plus faibles. Pas prêts à passer une barrière, et face à une compétition très élevée pour la nourriture (les migrateurs se concentrent le long des côtes), la migration à rebours pourrait être une stratégie évolutive pour faire le plein en réserves énergétiques.
La rétro-migration peut être particulièrement spectaculaire durant la migration post-nuptiale (le plus souvent en octobre), lors de conditions météorologiques particulières : par fort vent contraire, au lieu de descendre vers le sud, les passereaux migrateurs (P. ex. Pinson des arbres, Pipit farlouse), remontent vers le nord ou l’est, probablement poussés par le besoin instinctif d’avancer coûte que coûte, même si la seule direction qui leur est physiquement possible d’emprunter est erronée. Ces phénomènes peuvent durer un ou deux jours de suite, rarement plus.«
Un couple de Mésanges bleues vient chasser les insectes dans le chêne vert devant nous.En milieu de matinée, c’est le calme plat qui nous incite à baisser notre attention. Mais il faut croire que nous avons des yeux derrière la tête pour voir ce que les promeneurs devant la chapelle ne voient pas à quelques mètres au-dessus d’eux.
Vingt minutes plus tard, un Milan noir 1ère année
Le Faucon pèlerin du Cap Sicié fera une trop brève apparition.
Un Faucon au dos marron sombre et à la longue queue, peut-être un Éléonore,
passera très vite au-dessus de la mer, en suivant la côte vers l’ouest.
Nous apercevons au loin, au-dessus du Brusc,
une Bondrée apivore tournoyer un peu avant de continuer sa route. Il est midi.
Nous plions bagage pour redescendre.
Le superbe nid de Frelons européens est toujours là, au bord de la piste des écoliers.
Espérons qu’un ignorant ne le détruise pas.
Nous croisons quelques beaux insectes en route.
Alors que nous trainons nos pieds poudreux en arrivant au parking,
Henri, toujours à l’affût des petites bêtes poilues ayant au moins six pattes,
nous ramène deux belles photos de lépidoptères.
Crédits photos : Guy, Henri, Jean-Claude et un tout petit peu François-Marie.