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Permotettigonia gallica (Orthoptère Tettigoniidae), photographie de l'aile antérieure © R. Garrouste, MNHNQuand les sauterelles prenaient l'aspect des feuilles il y a 270 millions d'années.

Une équipe d'entomologistes, de paléoentomologistes et de paléontologues de l'Institut de systématique, évolution et biodiversité (Muséum national d'Histoire naturelle – CNRS – EPHE – UPMC), de l'Institut des neurosciences cellulaires et intégratives du CNRS et du Centre de recherche sur la paléobiodiversité et les paléoenvironnements (Muséum – CNRS – UPMC)1 vient de décrire le plus ancien cas de mimétisme avéré chez les insectes dans un article publié dans la revue Nature Communications. Cette nouvelle découverte affine la compréhension de la biodiversité d'il y a 270 millions d'années (Ma).

 

Le fossile sur lequel porte l’étude est une aile de sauterelle datant du Permien (270 Ma), exceptionnellement bien préservée. Ce spécimen, découvert au dôme de Barrot dans la Réserve naturelle des gorges de Daluis dans les Alpes-Maritimes, représente la plus ancienne sauterelle connue (Orthoptère Tettigoniidae), reculant l’âge d’apparition de ce groupe de plus de 100 millions d’années.

 

Reconstitution de Permotettigonia gallica (Orthoptère Tettigoniidae) sur une feuille de Taeniopteris sp. © C. GarrousteDe manière tout à fait remarquable et malgré son ancienneté, cette aile présente les mêmes caractéristiques de forme et de nervation que celles des « sauterelles-feuilles » actuelles, connues et très diversifiées dans les régions intertropicales humides. Un constat qui laisse supposer que cet insecte du Permien était donc mimétique de feuille.

 

La découverte de ce fossile apporte ainsi de nouvelles clés de compréhension sur les interactions entre organismes vivants, véritables moteurs de l’évolution des espèces. En effet, ces sauterelles mimétiques tentaient déjà d’échapper à leurs prédateurs en prenant l’aspect de feuilles. Les prédateurs pouvaient être des reptiles planeurs connus à la même époque dans des gisements différents (Madagascar, Allemagne) ou des libellules « géantes » (Méganeurides, découvertes dans le même gisement des Alpes-Maritimes).

 

Vallon de Roua, pélites permiennes du bassin du dôme de Barrot (Alpes-Maritimes) © R. Garrouste, MNHNLa région du dôme de Barrot, vaste et spectaculaire ensemble montagnard au nord-ouest de Nice (« Colorado niçois », culminant à plus de 2100 m), est en cours d’étude au sein d’un programme de prospections paléontologiques soutenu par le Muséum national d’Histoire naturelle et le CNRS2. Ce programme a déjà livré de très intéressants fossiles dans plusieurs gisements du Var. Cette région est également à l’étude pour une labélisation Geopark par l’UNESCO. Cette nouvelle découverte s’inscrit donc dans un contexte multidisciplinaire associant recherches scientifiques et valorisation du patrimoine.

 

Références
Insect mimicry of plants dates back to the Permian.
Romain Garrouste, Sylvain Hugel, Lauriane Jacquelin, Pierre Rostan, J.-Sébastien Steyer, Laure Desutter-Grandcolas & André Nel. Nature Communications, 20 décembre 2016.
DOI : 10.1038/ncomms13735

 

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