Catégories
La Seyne Prospections naturalistes-Comptages Sorties nature

Migrations au Cap Sicié en 2012

Le Cap Sicié (François-Marie Zwank)

 

Situé entre les communes de La Seyne-sur-mer et Six-Fours-les-plages, classé zone Natura 2000 (directive habitat), le magnifique massif de Sicié est une enclave de Provence cristalline (qui comprends Les Maures et l’Esterel) au sein de la Provence calcaire. Colline et presqu’île à la fois, ses falaises littorales sont les plus hautes du département.

À son sommet qui culmine à 358 m d’altitude, se trouve la chapelle de Notre-Dame du Mai, endroit idéal pour les observations ornithologiques et la surveillance des départs de feux l’été, et aussi point de rendez-vous très prisé des randonneurs, cyclistes et courreurs. Et attention, hein, ça monte sévère…

La vue y est grandiose et panoramique, allant des îles d’Hyères et de la presqu’île de Giens jusqu’aux calanques de Marseille et l’île de Riou, sans oublier le Bec de l’Aigle, la Baie de Sanary, le massif de la Sainte-Baume, les Monts Toulonnais (Coudon, Faron, Caume, Baou des quatre Aures, Gros Cerveau) ainsi que la rade de Toulon.

Faucon pèlerin (Photo J-F. Bach)

Le massif de Sicié abrite des populations d’oiseaux nicheurs comme le Faucon pèlerin, le Grand corbeau, l’Épervier d’Europe, le Faucon crécerelle, le Martinet pâle, le Monticole bleu… Il accueille aussi des oiseaux hivernants comme par exemple le Rougequeue noir, omniprésent à partir de novembre, la Buse variable. Il est également un site intéressant pour les passages d’oiseaux migrateurs d’août à novembre, la migration dite postnuptiale car elle a lieu après la reproduction, les jeunes de l’année sont alors volants et en état de faire le voyage. Au printemps, nous avons en toute logique la migration prénuptiale, plus diffuse et moins facile à appréhender. C’est pourquoi l’effort se concentre sur la migration postnuptiale.

Le site a été remarqué de ce point de vue là dès 2009 par les membres du groupe local LPO de Hyères-Toulon (le groupe Toulon-Ouest n’existait pas encore). En 2011 et 2012 nous avons observé les passages migrateurs depuis Notre-dame du Mai de fin août à novembre (11 octobre pour 2012) souvent épaulés par le groupe de Hyères-Toulon. En 2012, les deux groupes ont travaillé ensemble lors des journées européennes de la migration.

Cette année, nous avons assisté au grand baroud des voyageurs à plumes du 20 août au 11 octobre, environ deux fois par semaines. Nous avons animé des journées d’observations ouvertes au public (deux en septembre, trois en octobre) dont les deux « journées européennes de la migration » (ou Eurobirwatch) des 6 et 7 octobre en coopération avec le groupe de Hyères-Toulon, véritables « photographies » de la migration sur deux journées dans toute l’Europe.

Ça passe aussi du côté mer ! (Photo: K. Dubourg)

Le balai commence dès la mi-août avec les Guépiers d’Europe dont nous pensons être en bordure du couloir migrateur de l’espèce car nous n’avons pas beaucoup d’effectifs comparés à d’autres sites d’observations des passages migrateurs comme le fort de la Revère près de Nice. Idem pour les Circaètes Jean-le-Blanc (aigle mangeur de serpents et reptiles) qui passent en masse à la Revère et presque pas du tout chez nous. Par contre, nous sommes bien pourvus en Bondrées apivores (rapace ressemblant à une Buse se nourrissant d’Hymenoptères – Guêpes, Abeilles…) dont l’effectif culminant a été de 99 cette année en une journée (280 l’année dernière).

Guêpier d’Europe (Photo J-F. Bach)

Les passages de rapaces (diurnes) sont maximums en septembre et octobre, avec, vu en septembre, un grand groupe de 80 Bondrées, Milans noirs (et une Buse variable) dès notre arrivée à NDDM ! Ces migrations sont l’occasion rêvée de se former et de progresser dans l’identification des rapaces, avec une belle diversité de Faucons (crécerelle, pèlerin, Hobereau, d’Éléonore) à ne pas confondre avec l’Épervier d’Europe… Nous avons eu les deux espèces de Milans (noir et royal) et également du Balbuzard-pêcheur. Les forts effectifs de rapaces restent les Bondrées et les Éperviers.

Bondrée apivore juvénile (Photo J-F. Bach)

Après les Guépiers et les rapaces, ce sont les Hirondelles qui parfois passent par milliers dans une journée !

En petits passereaux, nous avons noté cette année le passage de 304 Bec-croisés des sapins, contre zéro l’année dernière. À noter une belle Cigogne noire juste au-dessus de nos têtes.

Nous avons malheureusement raté les passages de Pigeons ramiers n’ayant pu maintenir la pression observatrice jusqu’à la fin novembre, question disponibilité et météo !

Rdv l’année prochaine les Voyageurs !

Faucon d’Éléonore (Photo J-F. Bach)
Faucon hobereau (Photo J-F. Bach)
Balbuzard-pêcheur (Photo J-F. Bach)
Cigogne noire (Photo J-F. Bach)
Hirondelle rustique (Photo J-F. Bach)
Bec-croisé des sapins (Photo J-F. Bach)
Traquet motteux (Photo O. Reisinger)

Observations

  • 24 jours de suivi du 20/8 au 11/10/2012
  • 121h d’observations
  • 37 espèces observées
  • 8399 oiseaux

Les données ont toutes été entrées dans la base de données naturalistes participative Faune-Paca, lieu-dit de « Notre-Dame-du-Mai ».

Merci à toutes les observatrices et à tous les observateurs !

ACCIPITRIFORMES (RAPACES DIURNES) (ordre) / Pandionidés (famille)

  • Balbuzard-pêcheur : 3

ACCIPITRIFORMES / Accipitridés

  • Bondrée apivore : 442
  • Busard cendré : 1
  • Busard des roseaux : 42
  • Busard saint-martin : 1
  • Buse variable : 6
  • Circaète Jean-le-Blanc : 6
  • Épervier d’Europe : 258
  • Milan noir : 10
  • Milan royal : 3
  • Rapace indéterminé : 73

FALCONIFORMES (FAUCONS)/ Falconidés

  • Faucon crécerelle : 44
  • Faucon d’Éléonore : 3
  • Faucon hobereau : 34
  • Faucon pèlerin : 2
  • Faucons indéterminés : 18

APODIFORMES / Apodidés

  • Martinet à ventre blanc : 632
  • Martinet noir : 18
  • Martinet pâle : 1

CICONIIFORMES / Ciconiidés

  • Cigogne noire : 2

COLUMBIFORMES (COLOMBES, PIGEONS)/ Columbidés

  • Pigeon ramier : 31 (nombre non représentatif)

CORACIIFORMES / Méropidés

  • Guépier d’Europe : 318

PASSERIFORMES (PASSEREAUX) / Fringillidés

  • Bec-croisé des sapins : 304
  • Pinson des arbres : 270

PASSERIFORMES / Hirundidés

  • Hirondelle de fenêtre : 2112
  • Hirondelle de rivage : 2
  • Hirondelle de rocher : 8
  • Hirondelle rustique : 3478
  • Hirondelle indéterminée : 190

PASSERIFORMES / Motacillidés

  • Bergeronnette grise : 7
  • Bergeronnette printanière : 3
  • Pipit des arbres : 17

PASSERIFORMES / Muscicapidés

  • Gobemouche noir : 7
  • Rougequeue à front blanc : 1
  • Tarier des prés : 4
  • Traquet motteux : 6

PASSERIFORMES / Phylloscopidés

  • Pouillot fitis : 5

PICIFORMES (PICS)/Picidés

  • Torcol fourmilier : 1

SULIFORMES / Phalacrocoracidés

  • Grand cormoran : 18

2 réponses sur « Migrations au Cap Sicié en 2012 »

[…] Tous les premiers week-end d’octobre, sont organisées dans certains sites d’Europe les Journées Européennes de la Migration. La création de cet événement par Birdlife International date de 1993. Notre groupe créé en 2011 a commencé à accueillir le public à Notre Dame du Mai en 2012. Voir : (Migrations au Cap Sicié en 2012) […]

Répondre à » Au Mai le 8 octobre 2019 Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *