Après plusieurs jours de mistral, le vent s’est enfin calmé pour permettre
une balade Nature aux 24 personnes réunies tôt ce matin sur les crêtes de Sicié.
Un jour limpide et serein éclaire le chapelet d’iles des Embiez en contrebas
alors que sur la gauche se dévoile en montant vers la chapelle du Mai,
l’admirable rade de Toulon. Aucun point de vue n’offre sur la côte ouest du Var,
un paysage aussi surprenant et somptueux de beauté !
La Nature nous attend dès nos premiers pas et déjà, Pinsons et Fauvettes à tête noire font entendre dans les arbres leurs chants éclatants. Les néophytes découvrent la richesse de l’avifaune des collines provençales avec beaucoup d’intérêt.
Chemin faisant, des Hirondelles rustiques survolent le petit groupe.
Un Faisan de Colchide riche en couleurs,
fait entendre son chant rauque avant de disparaitre dans un fourré.
De nombreux papillons se font remarquer sur le chemin : Belle-dame, Flambé, Machaon, Vulcains, Marbré de Cramer … pour la plus grande joie du groupe.
Sur la gauche, en contrebas, sept Rossignols se succèdent pour émettre un concert de chants puissants et flutés. C’est la magie à l’état pur ! Nous sommes vraiment gâtés.
Nous progressons sur le chemin du vieux sémaphore et tout à coup, cette silhouette noire qui descend dans un plané parfait vers la forêt plus bas.
On reconnait le vol sûr et puissant du maître des lieux, le Faucon pèlerin…
Joie des bénévoles du groupe et admiration de tous.
Le Faucon pèlerin, le plus grand des faucons de France, espèce en voie de disparition
il y a quelques décennies, est de nouveau de retour après l’interdiction du DDT,
la protection totale des rapaces par la loi et les mesures de réintroduction entreprises
par les amoureux de la Nature.
Quelques couples nichent sur les rochers inaccessibles du versant sud du cap.
C’est le matin et la recherche de nourriture pour les jeunes au nid. Ce qui nous vaut des vols très haut dans le ciel suivis par des piquets impressionnants, de la haute voltige.
Quel oiseau magnifique ! Les ruines du sémaphore sont vite atteintes
et des hirondelles rustiques virevoltent au-dessus de nous.
Un dernier tour d’horizon et le chemin du retour se déroule sous nos pas.
Soudain, des cris grinçants nous font lever la tête, deux Guêpiers d’Europe passent d’un vol rapide vers l’est : sans doute les derniers retours d’Afrique de ces migrateurs.
Malgré l’altitude, leurs belles couleurs peuvent se deviner de loin.
Un dernier coup d’œil sur l’arrière nous permet de deviner dans le lointain
un vol groupé de grands rapaces.
Après quelques hésitations, le rapprochement des oiseaux nous permet d’identifier jusqu’à quatre Bondrées apivores de retour de migration. Peut-être celles que nous avions vues l’automne dernier en partance en sens inverse vers les tropiques.
Sur la descente, un Faucon crécerelle apparait et la proximité de l’oiseau en vol stationnaire nous permet de découvrir son beau plumage fauve.
Que d’observations en si peu de temps. De retour au parking, nous nous rassemblons absolument ravis d’une balade aussi riche en oiseaux de toutes sortes.
Rendez-vous est pris pour l’observation des migrations post-nuptiales
à l’automne prochain.
La petite troupe se rend alors dans la forêt de Janas où l’attend un apéritif bienvenu offert par la sympathique directrice de la Maison du Patrimoine, naturaliste convaincue.
Laurent Mifsud