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Prospections naturalistes-Comptages Protection de la Biodiversité Six-Fours

Une Petite Île de Méditerranée

Le lundi 18 juillet  de 15h30 à 17h30, dans la salle panoramique de la Mairie de Six-Fours,
s’est réuni le comité local de gestion de l’île du Grand Rouveau.
Il se tient tous les deux ans.
Suite à notre participation au dernier comptage des nids de Goélands,
Paule Zucconi-Gil  a invité le groupe à participer à cette réunion.
KayakEmbiez
Tout d’abord une présentation générale extraite des archives

du Conservatoire du Littoral  :

DOSSIER DE PRESSE 

 » Depuis 2005, le Conservatoire du littoral, en coordonnant
 l’initiative pour les Petites Iles de Méditerranée, participe
à la protection de ces micro-espaces grâce à la mise en place d’actions concrètes
sur le terrain et favorise les échanges de savoir-faire et de connaissances entre les différents gestionnaires et spécialistes de l’ensemble du bassin méditerranéen.
     POURQUOI LES ÎLES ?
Pourquoi parler des îles, et petites, de surcroit ?
Pourquoi se concentrer sur des micro-territoires quand treize millions d’hectares de forêts sont détruits dans le monde chaque année et qu’environ cent trente espèces disparaissent de la surface de la Terre chaque jour ?
Pourquoi, quand tous les voyants de la perte de la biodiversité sont au rouge,
décider de s’occuper de ces bouts de rochers perdus au milieu de la Grande Bleue ?
Et bien, justement, pour elle, pour cette mer Méditerranée, mère de toutes les mers,
mère de tous les peuples. Cette Mare Nostrum, lien, passerelle entre les continents.
Riche d’un patrimoine culturel et naturel hors du commun, le bassin méditerranéen
a même été désigné comme un des 34 hotspots de biodiversité du monde.
Alors qu’elle ne représente que 0,8% de la surface des océans mondiaux,
la Méditerranée abrite près de 8 % des espèces maritimes connues.
Côté terrestre, c’est la même richesse. Si le domaine continental de la Méditerranée ne couvre que 1,6% de la surface des terres émergées du globe, 10% de la biodiversité mondiale y a élu domicile et la moitié de ces espèces ne se rencontrent qu’ici.
La Méditerranée enferme donc un trésor et ses petites îles en sont les premiers joyaux.
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Nous ne nous intéresserons ici qu’aux espaces séparés de la terre ferme où pousse une végétation permanente. Il en existe plus de 10 000 en Méditerranée dont 1200 dans le bassin occidental. C’est déjà beaucoup ! Protégées par leur relative inaccessibilité ou par un passé militaire parfois encore récent, les îles sont souvent mieux préservées que le reste du littoral. Refuges pour de nombreuses espèces menacées sur le continent par les activités humaines et l’urbanisation, les petites îles jouent alors le rôle de conservatoire des reliques disparues sur les terres et de banque de gène pour la biodiversité méditerranéenne et mondiale. Leur isolement a même parfois donné naissance à de nouvelles espèces et en fait de véritables laboratoires du vivant. N’oublions pas que c’est lors de l’escale du Beagle sur l’archipel des îles Galápagos que Darwin élabora sa théorie de l’évolution des espèces.
Étudier les petites îles revêt alors une importance capitale à l’heure où les changements globaux (changement climatique, dégradation et réduction des habitats, accroissement des espèces invasives, surexploitation des ressources naturelles et pollutions anthropiques) font poindre la menace d’une modification radicale de notre environnement et de nos modes de vie. Suivre les impacts sur la biodiversité de ces îles, espaces clos où tout est réduit, simplifié et accentué, nous amènera sûrement à mieux comprendre notre avenir et à protéger l’ensemble du littoral. Ce rôle de sentinelles, elles l’ont déjà joué par le passé. Vigies, postes avancés en mer pour alerter les populations de l’arrivée des intrus, les îles sont souvent en avance sur le présent. Il y règne alors un temps différent de celui du continent, qui stimule l’imaginaire et nous ramène à nos rêves d’enfants, lorsque notre regard s’arrêtait sur l’horizon à la recherche de l’île au trésor.
Iles de pirates, îles refuges, îles fragiles et rêveuses, les îles sont tout cela…
DES SITES PILOTES
Les petites îles sont des lieux rêvés d’expérimentation pour
développer des actions de gestion intégrée des zones côtières à taille humaine.
Sur ces micro-territoires, toutes les situations sont réunies.
De par leur faible taille et la rapidité de leur réaction face aux perturbations,

les petites îles sont de parfaits sites pilotes afin de mettre en place des outils et des méthodes qui pourront ensuite être réplicables sur l’ensemble du littoral.  »

C’est par exemple le cas dans le cadre de la campagne de restauration écologique menée actuellement sur l’île du Grand Rouveau .
Propriété du Conservatoire du littoral depuis 2000,
gérée par la Ville de Six-Fours-les-Plages,
l’île du Grand Rouveau est recouverte d’une grande quantité de griffes de sorcière.
Une importante campagne d’arrachage de cette espèce invasive
planifiée sur trois ans a été entreprise en juillet 2012.
Cette action a été maintenue en juillet 2016. Les organisateurs ont eut le plaisir de voir revenir les mêmes volontaires pour ce travail éprouvant.
 arrachage griffesJPG
Après la réalisation d’un état 0 avant opération, des suivis de la biodiversité
(oiseaux marins, herpétofaune, entomofaune, chiroptères, végétation, etc.)

vont permettre de suivre l’impact de cette action sur la biodiversité.

Suivi ornithologique

7 espèces Présentes
Cliquez sur le nom scientifique de l’espèce pour voir la fiche taxon
Puffin cendré Calonectris diomedea

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Protocole de suivi des goélands leucophée, Larus michahellis – CEN PACA / Initiative PIM
Il s’agit d’un protocole de recensement, et non d’un échantillonnage. Le protocole intègre un calcul de la marge d’erreur. Il est directement issu du travail mené par le CEN PACA sur les îles de Marseille, et le fruit de plusieurs années de mise en pratique.
Méthode 1 : prospection de l’île à pied.
La majeure partie de l’île doit être parcourue.
– Exclure les secteurs dangereux (méthode 2).
Identifier sur une carte chaque crête et vallon de l’île.
– Diviser l’île en différents secteurs qui seront identifiés sur une carte.
Il pourrait être utile de repérer les limites de secteurs sur le terrain à l’aide de bornes
ou de perches, ou en relevant les coordonnées GPS des limites de secteurs.
– Parcourir chaque secteur en effectuant des zigzag
Les observateurs avancent en ligne, espacés d’environ 2 m. Deux personnes référentes se
positionneront sur les cotés et seront chargées de faire respecter l’alignement et de faire avancer le groupe sur la bonne trajectoire (cf. figure 1).
recensement goélandsAfin de calculer la marge d’erreur liée à l’observateur, une personne sera chargée de
parcourir aléatoirement le secteur, de compter l’ensemble des nids observés et d’indiquer s’ils ont été marqués ou non  par les observateurs (cf. Figure 2).
Méthode 2 : observation à distance
Cette méthode est utilisée pour les comptages des secteurs trop accidentés, des falaises
peu accessibles ou des zones escarpées. Le plus souvent, un ou deux observateurs assurent le comptage à la jumelles, à partir d’une crête ou d’une embarcation.
Les nids occupés par des adultes et/ou avec poussins visibles sont comptés.
Périodicité : Les relevés doivent être effectués aux mêmes dates d’une année sur l’autre.
Il se déroulera dans les jours suivants la date moyenne de ponte
(en général au mois d’avril, mais la date doit être définie auprès des experts).
cARTE gogo
 RECENSEMENTS GOGO
 graphique
Pour la première fois, en 2016 le groupe Littoral-Ouest-Varois a participé à ce comptage.
 
Les résultats du suivi entomologique sont en cours d’analyse à l’IMBE.
Le temps de traitement est particulièrement long étant donné l’important effort de tri à réaliser sur chaque échantillon. Ainsi, il n’est pas possible à ce stade d’évaluer la réponse entomologique à l’opération d’éradication des Griffes de sorcières.
Ceci dit, les résultats de ces suivis menés sur l’île de Bagaud (Braschi et al, 2015)
mettent en évidence une augmentation de l’abondance des arthropodes
piégés dans les zones ayant bénéficié de l’arrachage.
Concernant l’inventaire myrmécologique, dont la détermination des espèces a été plus rapide, le résultat de l’étude indique que le Grand Rouveau semble héberger une myrmécofaune assez riche malgré un effort de prospection encore assez faible.
On dénombre ainsi 17 espèces de fourmis
et on notera l’absence de la fourmi d’Argentine ⇒ Linepithema humile 
malgré sa présence massive sur l’île des Embiez tout proche (Berville 2012). 

IMBE  ⇒ http://www.imbe.fr

 Le suivi herpétologique concerne principalement
la présence du Phyllodactyle d’Europe ⇒ Euleptes europea
Les reptiles terrestres utilisent généralement des gîtes
pour satisfaire leurs besoins écophysiologiques.
Ces gîtes servent à la fois de refuges nocturnes ou diurne selon le rythme d’activité de l’animal, de lieu d’hibernation, de régulateur de température, de dispositifs anti-prédation.
Certaines espèces creusent des terriers mais la plupart utilisent des gîtes naturels,
façonnés ou non par d’autres espèces (mammifères, oiseaux, autres reptiles).
Le Phyllodactyle est une espèce rupicole, inféodée aux fissures.
Plus que toute autre, elle a besoin d’anfractuosités rocheuses pour se cacher durant la journée, mais aussi pour pondre et pour hiberner.
La pose de gîtes adaptés à ses besoins peut donc constituer un bon moyen de suivre ses populations, dans certaines conditions tout au moins.
32 gites artificiels favorables à la survie des reptiles terrestres ont été posés sur l’île.
La disposition des gîtes a été réalisée de telle façon que les principaux faciès
de végétation soient pris en compte, mais également en tenant compte d’une bonne répartition entre zone non concernées par les Griffes de sorcière et zones d’arrachage.
gite à lézards
Nous avons observé le 6 avril 2016 une population importante de Lézards des murailles

Podarcis muralis avec de superbes spécimen.

Un dernier label est venu s’ajouter à cette île le 30 octobre 2014 ⇒ medphares.
Voir l’article sur  ⇒ ouest-var.net

photo ile

Participer au suivi biologique de cette île sentinelle pourrait intégrer
les missions de notre groupe.
Cela permettrait de mesurer l’importance du site comme refuge

face à l’urbanisation galopante de la côte.

De plus, l’île est placée dans un couloir migratoire.
Nous en avons eu la preuve le 6 avril 2016 en comptant
plus d’une cinquantaine de Vanessa Cardui ⇒ Papillon belle-dame 
Belle dame
Bibliographie :
Note naturaliste du 19 avril 2016 par Vincent Rivière (Initiative PIM – AGIR écologique)
http://www.initiative-pim.org/

Une réponse sur « Une Petite Île de Méditerranée »

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