Nous voici comme chaque année en bord de mer, sur le site remarquable de beauté
de la presqu’île du Capelan.
Dix-huit personnes se sont réunies pour découvrir
ou retrouver les oiseaux de nos côtes en hiver au cours d’une courte balade
de quelques centaines de mètres au tout début du sentier de Douane de Bandol à St Cyr.
Le beau temps calme et ensoleillé nous permet tout de suite de repérer la série de craquettements caractéristique de La Fauvette mélanocéphale,
cette fauvette typiquement méridionale surprise à nicher sur les bords de la Saône
sous l’effet du changement climatique. Le groupe se concentre ensuite sur la recherche
du Monticole bleu, un merle assez rare de couleur bleu acier observé deux années consécutives sur les rochers du bord en contrebas du chemin. Malgré le regard scrutateur de nombreuses paires de jumelles, point de Monticole cette année encore.
La promenade se poursuit à un rythme très lent qui nous permet d’observer au-dessus de nos têtes un ballet de Roitelets à triple bandeau se nourrissant dans les pins.
Ces oiseaux minuscules aux couleurs chatoyantes sont un régal pour les yeux.
Se succèdent ensuite une série de Mésanges huppées à la huppe se détachant en ombre chinoise à contre-jour,
des Rougequeues noirs nous accueillant d’un air rageur par un haussement rapide de la queue, des Pinsons au poitrail déjà rougi,
des Rougegorges familiers visiteurs hivernant de nos côtes, un Pouillot vraiment véloce, un Grimpereau passant d’arbre en arbre, tout ce petit monde évoluant dans les pinèdes et les fourrés pour trouver de quoi se restaurer le matin.
Le groupe atteint alors la falaise en surplomb sur l’Ile Rousse
à quelques encablures de la côte très découpée à cet endroit.
Nous retrouvons sur l’île les dizaines de Goélands leucophée habituels,
immobiles sur leurs coins de rocher qui accueilleront leurs nids dans quelques semaines,
des Grands Cormorans dont certains en train de pêcher et d’autres séchant leurs ailes au soleil ; pas de Mouettes rieuses, les grands absentes de cette année.
Malgré tout, la balade garde son originalité, celle de permettre d’observer de nombreux oiseaux de pinède tout en offrant au visiteur, le spectacle des oiseaux marins de cette côte sauvage. Au retour, à la fin d’une marche plus rapide et moins observatrice que l’aller, nous tombons médusés sur un Cormoran, à quelques mètres du bord sur un ilot isolé.
Un rapide coup d’œil sur ses pattes roses et son profil anguleux ne laisse aucun doute :
c’est un Cormoran huppé de Méditerranée, espèce plutôt rare sur notre littoral varois,
un jeune de la deuxième année continuant sa toilette sans se laisser impressionner par le groupe. Nous avons tout le loisir de l’observer et de commenter ses caractéristiques.
Voilà une sortie qui se termine merveilleusement à la grande joie des participants.
Elle nous a apporté une surprise, comme tous les ans.
Nous serons certainement présents pour celle de l’hiver prochain.
Texte de Laurent et photos de François-Marie