Comme tous les ans au mois de juin, notre groupe s’organise pour observer les Hirondelles de fenêtre d’Ollioules et c’est avec une joie intense que nous les voyons revenir voltiger avec une belle détermination autour des nids. L’observation à Ollioules se fait uniquement sur le bâtiment de la mairie.
Ce choix est déterminé pour deux raisons essentiellement : ce bâtiment accueille depuis plus de 100 ans une cinquantaine de nids par an et présente de ce fait un excellent spot pour le suivi d’une colonie. En second lieu, des prospections menées aléatoirement dans le village n’ont révélé que des localisations sporadiques de quelques nids souvent détruits. Ces oiseaux ayant l’habitude de réoccuper tous les ans le même nid, le bâtiment de la mairie constitue par conséquent un véritable laboratoire permettant d’étudier au fil des ans l’évolution d’une colonie d’hirondelles. Cette année, le suivi est particulièrement important pour confirmer l’observation d’une embellie de nidification mise en évidence l’année dernière. Après un seuil très bas établi autour de 27 nids en 2017-2018, le nombre de nids occupés est passé à plus de 50 en 2019 pour atteindre un nombre de 63 en 2020, une valeur jamais atteinte depuis 2012. Sur cette période, le nombre total de nids augmente tandis que les vides sont en nette régression.
Ceci met en évidence la progression de la capacité de la colonie non seulement à occuper des nids précédemment vides mais aussi à en construire de nouveaux comme l’indique la progression du nombre total de nids. La meilleure santé de la colonie semble donc confirmée. Les raisons de cette renaissance sont difficiles à établir. Dans un premier temps, il serait nécessaire de vérifier si ce résultat est général dans d’autres localités de la région. Il pourrait s’expliquer par un printemps favorable avec des pluies suffisamment importantes pour favoriser la présence de boue au sol, matériau indispensable pour la construction des nids et aussi l’augmentation de la quantité d’insectes volants qui forment l’essentiel de leur nourriture. Pour cette espèce migratrice, cet effet pourrait contrebalancer les aléas climatiques sur les voies de migration et les conséquences défavorables du changement climatique en Afrique sub-saharienne. Cette hypothèse ne peut être confirmée que par une étude poussée.
Laurent Mifsud