Grand soleil, température douce, pas de pluie, pas de vent, une végétation étonnamment verte pour les habitués des garrigues sèches. Ici le printemps se voit et s’entend.
Le long du canal de l’Anguillon, parmi l’enchevêtrement de vieux arbres, peupliers blancs, frênes, ormeaux, il est plus facile d’écouter que de voir et encore, les chants se superposent : chardonnerets, serins, mésanges bleues, charbonnières.
Va et vient des étourneaux et choucas qui ont déjà repéré leur cavité pour nicher. Et là une corneille.
Les premières notes d’un rossignol, sans doute arrivé depuis peu, le chant est encore hésitant.
Levons les yeux, un milan noir, et là, un épervier, haut dans le ciel. Cris répétés du pic vert.
En version discrète, un grimpereau, qu’on ne réussira pas à voir.
Au loin, le « hou po pop » caractéristique : une huppe que certains d’entre nous apercevront sur la deuxième partie de la promenade.
Une fois arrivés dans la « prairie » ou plutôt l’espace ouvert à végétation basse (l‘entretien de lignes électriques oblige), nous observons les vols des milans, qui crient. Une colonie est installée dans la ripisylve. L’ambiance sonore : merles et rouge gorge avec des cris de geai, pinsons, pouillot véloce.
A l’embouchure de l’Anguillon, le jeu est de trouver des traces « fraiches » de castors.
La Durance est très haute, trop pour que hérons et aigrettes pêchent. Deux hirondelles rustiques nous survolent.
Le long du chemin, au fur et à mesure de la montée de la température, nous nous découvrons. Cette montée des températures profite aussi aux rapaces : un circaète tournoie, entre deux milans, plus loin une puis deux buses très claires et encore quelques milans noirs.
Et puis cette silhouette de faucon, les ailes fines, arquées, sans doute un hobereau.
Un chant nous interpelle; en ce début de printemps l’oreille ne s’est pas réhabituée. Nous réécoutons, le milieu d’arbustes un peu denses, est propice : c’est l’hypolais polyglotte, puis un pouillot de Bonelli, lui de passage.
Nous écoutons aussi le chant et les cris de la fauvette mélanocéphale.
Nous nous arrêtons devant un peuplier blanc où un pic épeiche a niché l’année dernière. Cette année c’est un étourneau que nous voyons quitter le nid.
Retour au parking : concert de serins cinis, cris et va et vient des milans, nouveau passage d’un circaète moins haut celui là ce qui permet à chacun de bien observer sa poitrine rayée, sa gorge marron, ses ailes puissantes d’aigle.
Une belle matinée que certains d’entre nous prolongerons d’un pique-nique au milieu de toute cette verdure.