Dans les salles du Naturoptère a eu lieu, les 03 et 04 mars 2022, la formation « Découverte des araignées provençales », encadrée par l’arachnologue Anne Bounias-Delacour de Fils et Soies. Une véritable opportunité pour les participants de découvrir (ou redécouvrir) cet ordre, encore trop peu représenté dans le monde naturaliste.
La formation a débuté par la déconstruction des idées reçues sur les araignées : agressivité, « piqûres », dangerosité … Suivie d’une présentation sur les araignées : nombre d’espèces, cycle de vie, et les particularités biologiques de l’ordre des Araneae.
Parmi ces dernières, les participants ont pu ainsi découvrir le fonctionnement des filières, appendices spécialisés dans la sécrétion de la soie, la copulation atypique des araignées, ou encore leurs intérêts dans la régulation des insectes ravageurs.
Les différents modes de chasse des araignées ont ensuite été mis en avant pour différencier certaines familles : chasse à l’affut, tissage d’une toile ou encore la poursuite des proies ; ainsi que les critères pour une identification à vue : position des pattes, forme de l’abdomen, motifs sur le corps, ou encore le milieu dans lequel l’individu a été trouvé.
L’après-midi, les participants ont pu entrevoir les divers modes de récoltes utilisés sur le terrain lors des prospections. Ils ont eu une démonstration de battage au parapluie japonais, de fauchage, d’aspirateur à bouche, et d’aspirateur thermique.
Après cette démonstration, les participants ont cherché eux-mêmes des individus aux alentours du Naturoptère. Là, dans les hautes herbes, sous les feuilles, au creux des branches et entre les pierres des murs, se sont laissé découvrir quelques familles d’araignées : Pisauridae, Salticidae, Amaurobiidae ou encore les Thomisidae.
Lors de la deuxième matinée, les participants ont présenté une famille d’araignée aux autres stagiaires. Là on put être abordés les critères plus précis d’identification : nombre et implantation des yeux, aspect et nombre de filières, et évidemment l’aspect des appareils copulateurs des mâles, qui se trouvent dans leurs pédipalpes.
L’après-midi, les stagiaires ont pu utiliser les différents critères évoqués afin d’identifier des spécimens en collection grâce à une loupe binoculaire. Tout le monde a pu observer les différences morphologiques entre les différentes familles, ordre et espèces.
A la pause, une visite et une animation de l’exposition temporaire « Araignée de Provence » a été effectuée par les animateurs du Naturoptère
La fin de la journée a été dédiée à l’identification d’individus sur photos de la part des participants. Utile pour le terrain, les participants ont pu reconnaître quelques espèces identifiables à vue, et améliorer leurs compétences naturalistes sur les araignées.
Un grand merci à Thierry Leroy du Naturoptère pour son accueil et sa sympathie, ainsi qu’à l’intervenante de la formation Anne Bounias-Delacour pour son enthousiasme et son implication.
Les araignées, au vu de leurs statuts de prédatrices, sont bioindicatrices de l’état de conservation des milieux : on les trouve en grande quantité dans les milieux riches en insectes, et qui ne subissent donc aucun traitement chimique (pesticides, herbicides…). Régulatrices d’insectes peu accommodants, les araignées ne méritent pas leurs réputations !
Si vous souhaitez en savoir plus sur ces dernières, rendez-vous sur le site de Fils et Soies : https://www.filsetsoies.com/fils-et-soies