Le Goéland est un oiseau fascinant et pourtant… sa réputation en ville n’est pas au top !
Le « gabian », comme on le nomme ici en Provence, est tout simplement considéré comme un « nuisible » !
Mérite-t-il une telle réputation ?
Mal aimé par certains et apprécié par d’autres, l’affaire n’est pas simple !
Chaque année dès le printemps, les appels téléphoniques fusent, certaines situations et les tableaux dressés par des citadins au bord de la crise de nerf, font penser au célèbre film d’Hitchcock « les oiseaux ».
Au point qu’il est même quelquefois difficile d’avoir une conversation raisonnée et raisonnable.
Il y a une réelle problématique « Goélands ».
MAIS à chaque problème, il y a forcément une ou des solutions,
« un problème sans solution est un problème mal posé » disait A. Einstein.
Donc, étudions le problème et voyons quelles solutions apporter aux particuliers, syndic, élus… pour que la cohabitation soit la plus supportable possible.
Parmi les 7 espèces de Goélands nichant en France, la plus commune sur notre littoral est le Goéland leucophée (Larus michahellis)
Longues pattes jaunes, bec jaune orangé vif avec une tâche rouge sur la partie inférieure, cercle orbital (autour de l’œil) rouge.
Un couple a son territoire défini et est fidèle à vie.
L’expansion des Goélands en ville est liée à l’homme : abondance de nourriture, toitures plates accueillantes, températures plus élevées qu’en milieu naturel. Tout ce dont il a besoin pour manger, nidifier, vivre et se reproduire.
→OU VIT-IL ?
Le Goéland leucophée niche en colonie sur les côtes et les îles rocheuses du littoral méditerranéen mais il colonise de plus en plus les villes où il profite de nombreuses et abondantes sources de nourriture.
Son nid est un assemblage de brindilles, branchettes et débris divers.
La femelle pond fin mars/début avril 2 ou 3 œufs. Les naissances ont lieu vers la mi-mai.
Dès l’éclosion, les poussins picorent instinctivement la tâche rouge du bec des parents, afin de provoquer la régurgitation des aliments dans le gosier. Les poussins volent au bout de 45 à 48 jours.
En ville, le Goéland affectionne les toits plats couverts de gravier (phénomène de mode), et ils sont de plus nombreux où il peut creuser, nicher et pondre sans risque que l’œuf roule.
→REGIME ALIMENTAIRE :
Le Goéland a une nette préférence pour le poisson mais c’est un omnivore opportuniste, et, il se nourrit de ce qu’il trouve. C’est un charognard, et, on doit bien reconnaître que son petit côté « éboueur organique » a son utilité en milieu urbain. (C’est un nettoyeur)
→QUE LUI REPROCHE T’ON ?
- Les salissures sur les monuments, les façades, les vitres, les trottoirs, les toitures… liées aux déjections et aux transports des matériaux lors de la construction des nids. (L’amoncellement de matériaux sur les toits peut entraîner des problèmes de rétention d’eau et d’infiltration, gouttières bouchées).
- Le bruit. Le Goéland est un oiseau « vocal », il crie souvent, toute la journée, et pour diverses occasions, et plus encore en période d’élevage de ses poussins.
- Son « agressivité » qui se manifeste essentiellement au moment du nourrissage des poussins. Vols d’intimidation. En fait le couple ne fait que protéger son territoire, pour que rien n’arrive à ses petits. On ne badine pas avec la sécurité des poussins ! Normal, non ?
- En cas de danger, les Goélands sont très soudés, ils s’alertent et les couples quittent leurs nids pour aider le voisin en détresse.
UN PROBLEME, DES SOLUTIONS.
DES GESTES SIMPLES.
→NE PAS NOURRIR LES GOELANDS
Et veiller bien sûr à maintenir les poubelles individuelles et publiques fermées car laisser de la nourriture à disposition n’a pour conséquences que de favoriser leur nombre. Ne pas se plaindre après !
→NE PAS DETRUIRE LES ŒUFS OU LES NIDS
Cela ne réglerait pas le problème puisqu’il y aura automatiquement une nouvelle ponte (ponte de substitution).
De plus, les Goélands étant des espèces protégées, de telles actions, sans demande préalable de dérogation préfectorale, sont interdites par la loi et passibles de sanctions pénales.
→EVITER LA NIDIFICATION SUR LES TOITS
Le plus simple étant de NETTOYER LES TOITURES DES LA FIN DE L’HIVER afin d’enlever tous les matériaux susceptibles d’être utilisés pour la construction des nids.
D’AUTRES AMENAGEMENTS SONT EGALEMENT POSSIBLES :
–LA POSE DE FILINS INOX tendus rendant le toit inhospitalier.
Les Goélands ne pourront pas y construire leurs nids, ni occuper les postes de guet pendant que l’autre couve.
- A SIGNALER :
Il semblerait que les toitures végétalisées avec des espèces de plus de 30 cm de hauteur, soient bien moins accueillantes que les toitures en gravier, voire même gênantes pour la construction des nids par les Goélands (et autres oiseaux).
–LES BALLONS EFFAROUCHEURS ANTI-OISEAUX ressemblant à de gros yeux.
– LES SILHOUETTES DE RAPACES comme ce Faucon synthétique effaroucheur.
– LE MOULIN A VENT (genre jouet pour enfants mais avec des bouts de tissus de couleur sur les ailes). On en met bien sur les mâts des bateaux.
– L’installation de BOITIERS ULTRA-SONS.
Ils se fixent sur la façade de l’immeuble ou de la maison à protéger, le principe est de faire fuir les Goélands. Attention, les cris à diffuser ne sont pas les mêmes pour toutes les espèces. Ce qui éloignera le pigeon, n’éloignera pas forcément le Goéland. (Bien se renseigner).
Il y a de nombreux systèmes d’effarouchement – mais attention les oiseaux s’y habituent relativement vite.
-Un moyen « original » employé à Boulogne sur mer (entre autres) le « TAPIS DE FAKIR » qui empêche toute installation des Goélands sur les toits.
Pas de nids donc pas de Goélands. https://www.lasemainedansleboulonnais.fr/archive/recup/boulogne-sur-mer/boulogne-80-tapis-de-fakir-deroules-en-centre-ville-ia678b0n202091
MAIS ATTENTION DANGER !
2 DISPOSITIFS A EVITER ABSOLUMENT car meurtriers pour les oiseaux.
–Les pics anti-pigeons et les filets
→QUE DIT LA LOI :
Toutes les espèces de Goélands sont des espèces protégées.
Il est interdit de détruire les œufs, les nids et de nuire aux adultes (captures, tir, perturbation, transport…) Article L 411-1 et suivants du code de l’Environnement et l’arrêté du 29 octobre 2009 fixant la liste des espèces protégées sur l’ensemble du territoire. Peines encourues : une amende pouvant aller jusqu’à 150 000 euros et/ou une peine d’emprisonnement maximale de 3 ans.
Une exception cependant : l’infraction de perturbation intentionnelle des oiseaux constitue une contravention de 4ème classe, donc une amende maximale de 750 euros (article R415-1 du code de l’environnement).
-En dernier recours : OPERATION DE STERILISATION DES OEUFS . Nécessité de faire une demande de dérogation auprès de la DREAL.
Et puis, pour mieux connaître le Goéland, prenez quelques minutes pour regarder cette belle vidéo
L’histoire de Marius Gandolfi, né sur les iles du Frioul…
A télécharger : fiche médiation LPO FRANCE
: https://www.lpo.fr/content/download/9840/file/FicheGoe%CC%81lands_v2021_WEB.pdf?inLanguage=fre-FR
KD
3 réponses sur « LE GOELAND, un problème, des solutions »
On peut dire aussi que les Goélands sont prédateurs (Goéland leucophée sur Pigeon biset « domestique » par exemple, souvent observée en ville.
Ils peuvent être aussi clepto-parasites, en volant la nourriture à d’autres espèces. Un cas observé personnellement sur un Rougequeue noir à Toulon.
Bonjour ,
Il y a cette année en Bretagne un phénomène étrange .
Pour les goélands de Quimper les jeunes de l’annee Tentent de s’envoler
Vers le 1 juillet .mais depuis plusieurs années les jeunes se retrouvent au sol ayant rates leur premier vol .
Mais cette année il y a une multiplication de jeunes ayant ratés leur vols qui déambulent sur les trottoirs ou les rues
Comme si ils ne se transmettaient plus la manière de voler
Quels sont les raisons de cette évolution ?
Sont ils trop faibles pour voler?
Ou les toits plats favorisent leur déplacements linéaires
Alors que les toits en pente favorisent leurs envols
Ou sont ils paresseux ?
Ou une éducation qui ne se transmet plus ?
Problèmes entre parents et enfants ?
Merci de me donner votre avis
Cordialement
Hélène P
Et cette année il y a des envols tardifs vers le 20 juillet .
Bonjour, j’ai transmis votre question à Faune Savoir
qui a une bonne connaissance de l’espèce, afin de vous renseigner au mieux.
Vous êtes en copie sur le mel.