UN MONDE = UNE SANTÉ
Résumé de la conférence du samedi 14 octobre par Pierre Souvet à la médiathèque de Gardanne.
L’organisation mondiale de la santé (OMS ) a déclaré :
« L’environnement est la clé d’une meilleure santé ».
Chacun peut agir au quotidien comme consommateur et comme citoyen.
La biodiversité c’est tout le vivant et son fonctionnement : et nous en faisons partie ; dégrader les milieux naturels c’est in fine dégrader la santé humaine ; il faut améliorer notre environnement pour améliorer notre santé ;
Pourquoi attendre pour donner des bons conseils d’utilisation ? » Il n’est pas pour autant question de supprimer les téléphones portables. « Nous n’allons pas revenir au tam-tam, je me base sur des études scientifiques pour comprendre les risques et promouvoir la prévention. Il s’agit d’utiliser le progrès en toute intelligence. »
Les PCB. « Nous avons constaté que les poissons étaient contaminés, la pêche interdite : et l’homme alors ? ». C’est lui qui a fait venir, avec son complice le Dr Patrice Halimi, les riverains du Rhône pour connaître leur contamination au PCB. Une première étude d’imprégnation au PCB de ses habitants a été lancée avec l’association WWF. Avec des résultats concluants, poussant ainsi le gouvernement à commander une étude de plus grande envergure. « Même si notre échantillon est limité, justifie-t-il, nous avons fait notre travail d’alerte. c’est aux pouvoirs publics de prendre le relais fermement et rapidement. »
Particules fines : Tokyo, où, depuis l’arrêt du diesel en 2000, la mortalité cardiovasculaire a baissé de 10 % et la mortalité toutes causes de 6 % ! En France, plus de 47 300 décès sont dus à la pollution en 2015 et 80 % sont des atteintes cardiovasculaires et cardiaques.
Les pollutions sont la première cause de décès prématurés dans le monde devant le tabagisme actif et passif ; 9M de décès.
Selon un rapport parlementaire (2015), 23 % de la mortalité dans notre pays serait d’origine environnementale. Améliorer la situation nécessite d’agir en amont sur les paramètres qui influent sur la santé des populations.
143 études montrent l’association entre espace vert et santé avec diminution:
- du cortisol salivaire,
- de la fréquence cardiaque,
- de la pression artérielle,
- etc.
Les chiffres ne mentent pas : augmentation croissante des dépenses de santé, déficit chronique, explosion des maladies chroniques avec plus de 20 millions de patients atteints et la CNAM estime à 500 000 personnes vivantes de plus à traiter en 2023 (rapport 2020). Si notre système de santé veut perdurer, il faut changer nos mentalités. Il nous faut avoir une vision globale de la personne qui nous consulte. La santé c’est le soin et la prévention.
« Refonder véritablement l’agriculture et l’alimentation. L’utilisation des terres n’est pas durable » INRAE 2022 ( https://www.inrae.fr/)
Mécanismes et preuves des effets positifs sur la santé de la diversité dans la nature et les espaces verts ( étude Aerts 2018) ; 3 hypothèses :
- « hypothèse de la biophilie » (que les humains ont une affinité intrinsèque avec les autres espèces et la nature parce que l’interaction avec l’environnement naturel a conduit à l’évolution de notre espèce )
- « hypothèse de la biodiversité » (améliore le système immunitaire en régulant la composition en espèce du microbiome humain)
- « hypothèse de l’effet de dilution » ( qu’une richesse élevée en espèces de vertébrés réduit le risque de maladies infectieuses chez l’homme car les agents pathogènes sont ‘ dilués ‘ parmi un grand nombre d’espèces réservoirs animales
Si on souhaite inciter les individus à agir en faveur de l’environnement et à adopter des compor-tements écologiques, il est nécessaire d’éveiller leur conscience en les informant :
- sur leur propre responsabilité dans chacun des problèmes écologiques
- sur les conséquences que peut avoir chacun des désordres écologiques sur leur propre personne
- sur les différentes solutions à leur portée contribuant grandement à la contrôlabilité de chacun des désordres écologiques.
Restauration du microbiote :
- améliorer et diversifier notre alimentation : par des produits locaux et diversifiés =
- prébiotiques : fruits, légumes, miel
- probiotiques : produits fermentés, yaourts
- réduire la consommation d’antibiotiques et de biocides : ils diminuent les barrières immunitaires et les résistances bactériennes,
- augmenter la fréquence des contacts avec la nature : le stress crée des inflammations de la parois intestinale et réduisent la diversité biologique du microbiote
« l’homme n’est pas un empire dans un empire » SPINOZA
« la connaissance est une navigation sur un océan d’incertitudes, à travers des archipels de certitudes » Edgar MORIN
L’auteur : Dr Pierre Souvet, cardiologue, président de l’ASEF (Association Santé Environnement France ) élu médecin de l’année par la revue Impact médecine – Décembre 2008, il se bat depuis 2006 pour faire connaître l’impact de la pollution environnementale sur la santé.