A 9h, quand nous arrivons sur l’exploitation agricole de Caroline et Jean-Yves Francart au lieu-dit les Fiolles (petites roubines), située dans la plaine au sud du village d’Aureille, la journée s’annonce déjà chaude. Pourtant, les rossignols philomèle et serins cini continuent à chanter, et ce sera le cas tout au long de la matinée.
Caroline, qui finit d’installer les produits frais pour la vente directe de la matinée, nous raconte ensuite leurs parcours : de la reprise de l’exploitation, la transition vers le maraîchage biologique, les diverses étapes parcourues depuis maintenant 15 ans…
Nous n’avons pas avancé plus d’une vingtaine de mètres que nous observons plusieurs milans noirs tournoyant dans le ciel. Caroline nous guide le long du chemin, bordé d’herbes (pas si) folles et, justement, essentielles pour attirer les insectes auxiliaires. Petit à petit nous découvrons les cultures, qui varient selon la saison et la demande, dont environ la moitié sous serre. En ce moment sont récoltés : fraises, pois gourmands, oseille, citronnelle…, plus tard aubergines, haricots verts, piments, rhubarbes…mais aussi des herbes aromatiques : thym, romarin, estragon… Jean-Yves se joint à nous pour répondre aux questions et évoque le fragile équilibre des cultures et les nombreux facteurs qui peuvent le perturber, notamment les nouvelles menaces tel que la drosophile suzukii, originaire de l’Asie et ravageur important des fraises…
Dans la partie pépinière installée dans l’une des serre, Caroline nous montre les divers lieux de nidifications des passereaux, l’une plus insolite que l’autre : dans une pile de caisses la bergeronnette grise a déjà élevé une première nichée, sur les douilles de deux ampoules, des hirondelles rustiques ont décidé de bâtir leurs nids et nous survolent pour venir nourrir les jeunes… depuis, interdiction d’allumer ces deux lampes ! A peine sortis de la serre, nous voyons se dessiner de grandes silhouettes bicolores, haut sur pattes, au bout du champ en face… des cigognes blanches pâturent dans le pré récemment fauché, flanquées par les milans noirs, toujours plus nombreux. Des arbustes bordant le champ s’élève un babil intarissable : l’hypolaïs polyglotte est là, tout comme la fauvette mélanocéphale, et dans les cyprès plus loin le chant plus monotone du bruant zizi.
Sur le retour, on fait le détour par le jardin, où Caroline nous montre la mare, creusée au printemps mais déjà occupée par un certain nombre de grenouilles rieuses, bonnes animatrices nocturnes. Le jardin abrite aussi quelques nichoirs et mangeoires. Autour de nous chantent encore rossignols, moineaux friquets, chardonnerets et verdiers. C’est en dégustant le sirop de sureau fait maison, à l’ombre sous le mûrier platane, que se terminent nos échanges sur cette matinée riche en observations, possibles notamment grâce à un maraîchage plus respectueux de la nature.
Un grand merci à Caroline et Jean-Yves qui ont voulu nous inviter sur leur exploitation, lieu de travail, lieu de vie et Refuge LPO !
Une réponse sur « Compte rendu : Visite à l’exploitation agricole, labellisé Refuge LPO, à Aureille (13) »
Chouette reportage ! Les talents de la rédactrice ne sont plus à démontrer !
A bientôt