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Craphomduc, c’est quoi ce truc ?

En 2023 la commune de Réotier réaménage le parking de la fontaine pétrifiante et par la même occasion en profite pour créer un tunnel permettant de relier le parking à la pisciculture. Dans son projet la commune est accompagnée par le Parc national des Écrins et par notre groupe local afin de prévoir un système de protection des crapauds et leur éviter de se faire écraser en traversant la route. Ce dispositif est habituellement appelé « Crapauduc », ici il sert également au passage des piétons et cyclistes.

Un muret a été créé depuis la falaise jusqu’au tunnel, puis depuis le tunnel jusqu’à l’entrée principale du parking. Ce muret est en partie en pierres, enfermées dans un grillage et complété par une paroi métallique lisse pour éviter aux crapauds de pouvoir monter sur les pierres. À l’entrée du parking, un caniveau a été placé permettant aux crapauds de tomber dedans; une extrémité est bouchée, l’autre est en pente douce et redirige les amphibiens vers le tunnel.

Côté parking, le dispositif devrait donc s’avérer efficace pour permettre aux crapauds de rejoindre les bassins de la pisciculture en toute sécurité; la problématique est en revanche entière pour le retour des amphibiens qui pourront remonter les talus et se retrouver sur la route.

Nous avons donc décidé d’installer côté pisciculture un dispositif provisoire avec des bâches.

Plusieurs bénévoles de notre groupe et un agent du Parc national des Écrins se sont retrouvés vendredi 1er mars pour installer ce dispositif au pied des talus, le long du chemin.

En à peine deux heures, le travail était fait grâce à la volonté de tous et de seulement quelques outils et d’une brouette pour le transport de la terre.

Nous remercions l’antenne technique Guil Durance du Conseil départemental pour la mise à disposition des bâches et des piquets.

Nous mettons en place une surveillance le soir et le matin afin de vérifier l’efficacité du dispositif, le passage des crapauds dans le tunnel, leur présence dans le caniveau mais également les cas de mortalité. Il reste encore une petite faille dans ce dispositif avec la possibilité pour les crapauds de pouvoir passer sur un petit bout de route qui descend à la pisciculture; à terme un caniveau pourrait donc être installé et des murets en lieu et place des bâches. Nous aurions alors un système quasi optimal, qui avec l’amélioration prévue de l’état des mares grâce au curage qui sera réalisé à l’automne, une remontée en eau de ces mares grâce à une alimentation restaurée depuis les travaux, devrait permettre de voir la population d’amphibiens retrouver les effectifs de ce que nous avions pu constater il y a quelques années.

Nous savons qu’il n’est pas toujours évident pour les municipalités d’intégrer de tels dispositifs dans leurs projets d’aménagement, cependant avec la volonté de tous et la participation financière du Parc national des Écrins, spécifique à cette problématique sur les crapauds, ce projet permettra la protection d’espèces protégées, si utiles à notre écosystème.

Notre groupe s’est investi durant de nombreuses années sur ce secteur, par la présence de nombreux bénévoles durant les périodes de migration des amphibiens permettant de limiter la destruction involontaire des amphibiens par les véhicules.

Nous tenons donc ici à remercier l’ensemble des partenaires de ce projet.

Tunnel (côté parking)
Parking aménagé, un premier muret en pierres pour protéger les piétons des véhicules et un second avec les parois métalliques lisses pour guider les crapauds vers le tunnel
Au fond à droite, entrée du parking avec le caniveau
Caniveau dans lequel les crapauds tombent à travers les grilles, au premier plan le caniveau est fermé, au fond les crapauds peuvent ressortir grâce à une pente douce
Muret en béton lisse remontant assez haut le long de la route, au pied de la falaise, les crapauds arrivent depuis ce versant pour rejoindre les mares et les bassins de la pisciculture
Le muret en béton lisse est prolongé le long de la route, il est double par un muret en pierres dans du grillage avec une paroi métallique lisse jusqu’au tunnel. Ici se trouvait avant les travaux une autre entrée du parking, elle est définitivement supprimée.
Avec les travaux l’alimentation en eau des mares a été reprise, nouvelle buse plus large mais surtout un débit plus important
Tunnel côté pisciculture, les bâches provisoires empêchent les crapauds de remonter les talus et les dirigent vers le tunnel
De part et d’autre du tunnel, sur une vingtaine de mètres, mise en place des bâches provisoires. À droite de cette photo, une petite route remonte depuis la pisciculture vers la route principale, cet accès est sans solution actuellement. À terme les bâches devront être remplacées par des murets et un caniveau mis sur la route.

6 réponses sur « Craphomduc, c’est quoi ce truc ? »

Bonjour
Bravo pour ce travail qui m’a fait intervenir au Conseil d’administration du PN des Ecrins. Je vous suggère de faire des relevés d’écrasements éventuels sur la route et de noter qu’avec le changement climatique nous constatons en Isère une migration beaucoup plus précoce dès début février. Amicalement JF Noblet membre du CA du PNE

l’idée est bonne, mais j’ai remarqué l’année dernière que les crapauds n’aiment pas du tout être dans ce passage. je me suis demandée si le béton ne leur brûlait pas les pattes .Avez vous remarqué cela aussi ??si oui ne faudrait-t-il pas mettre de la terre dans le passage??? à moins qu’ils y perdent le sens de l’orientation…..à voir, à étudier de plus prés cette année

Bravo, un beau projet réalisé, merci à tous les participants.
Une excellente nouvelle pour nos amis crapauds.

Bravo pour ce travail ! De notre côté, à Pelleautier, nous patrouillons toujours avec nos seaux, gants, lampes, gilets fluo. Une installation comparable serait colossale. Les crapauds traversent sur 1,6km avec 2 carrefours importants. Il y a bien 2 tunnels mais les crapauds remontent sur la route quand ils arrivent à l’entrée ! Cette année n’est pas ordinaire. Après avoir sauvé 110 individus, le froid les a cloués dans leur cachette (j’espère) Nous n’en voyons plus. Mais nous y sommes tous les soirs !

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