Le désormais traditionnel WE nature du héron dans les baronnies a tenu toutes ses promesses et même un peu plus… car sous prétexte d’ornithologie et d’enthomolgie, il a été l’occasion d’une balade philosophique et bucolique à travers les paysages et l’oeuvre de Giono…
La météo est formel : 36° à Avignon pour la fête de la musique… Courage fuyons ! Prenons de la hauteur. Ca tombe bien, il fera assurément quelques degrès de moins au bord de l’Eygues … Certes, vu la météo, les troupes ont fondu comme neige au soleil, et c’est à 5 que nous irons défier les nature hostile des baronnies (Annie, Jocelyne, Pascale, Christophe et ma pomme)
A l’aller, alors que nous longeons le massifs des dentelles et ses magnifiques village de Séguret et de Sablet, tout en parlant Pierres sèches, grand cru et première cuite avec Jocelyne, Annie nous transporte direct en Colombie, en Ethiopie et au Laos…bref, le St-Amand a tout à coup des allures d’Aconcagua et les chateaux des Dentelles ressemblent à des temples maya … En passant Nyons, nous rentrons dans une autre dimension temporelle…
Arrivé à St-Ferréol-les-Trente-pas, nous installons notre camp de base au bord du petit ruisseau à la recherche du peu d’ombre qui se présente sous les quelques cerisiers et frênes…Christophe et Pascal, revenant du Trieves et du Mont-Aiguilles nous rejoignent… la dream team est donc au complet… pour eux pas de tente à monter, car une chambre d’hôte bien douillette les attends plus haut dans la vallée.
Comme toute sortie ornitho qui se respecte, nous attaquons par un repas « chasseur » hautement diététique et gastronomique à base de paté de sanglier, de lactaire délicieux à la vinaigrette et de poivrons marinés… tout ça, arrosé d’un Cairanne de la réserve personnelle d’Annie… Autant vous dire, qu’à l’issue de ces agapes… on est chaud bouillant pour l’ornitho…
Comme on est un peu cinglé (ou un peu emmechés sûrement), nous attaquons direct l’ascension de la face Sud du biennommé « mont Vautour » (véridique !) un peu au nord de notre camp de base … au loin, la montagne d’Angèle nous nargue de son dôme rond et pelé… alors qu’à son pied, on distingue très bien, le hameau « des Chaudrons »… (avec un nom pareil…on aurait dû se méfier davantage !). Annie, doit s’entraîner et faire du dénivelé pour aller voir les Gorilles cet hiver et nous voilà partis tout à coup en mission « Ouganda ». Passé l’ancien cimetière, les choses sérieuses commencent… on attaque l’ascension. Le goudron fond sous nos pas et le soleil appuie lourdement sur nos épaules. Chaque buissons présentant un peu d’ombre devient un refuge… Il fait trop chaud…Nous arrivons après moins d’une heure de marche à un magnifique belvédère… C’est très beau… mais pas de gorille… pas de brume…pas de piafs… Heureusement là-haut, Pascale, qui est sournoisement monter en voiture (pas folle la guêpe) assure le ravito en eau fraiche…
Question oiseaux (oui, quand même, c’est un peu le but du jeu ), c’est vraiment le calme plat…, ils dorment… Ils ne sont pas fous !.., Seuls quelques vautours nous saluent de quelques orbes lentes et paresseuses suivis par quelques parapentes…toutefois, on profite d’une magnifique vue à 360° sur tout le Sud des Baronnies.
Nous plantons symboliquement le drapeau de la LPO et redescendons tranquillement.
Partant de l’adage qu’il ne faut pas rester sur un échec, soit il ornithologique !, nous nous dirigeons vers le défilé des 30 pas… (en premier lieu… au moins on a une chance d’être à l’ombre!)… là aussi c’est calme, seules les hirondelles de rochers chassent en groupe un crécerelle trop empressé à s’approcher de la colonie… dans le ciel, quelques vautour passent flegmatiques, mais eux aussi sont accablés de chaleur et préfèrent restés calmement contre la falaise… devant le peu d’enthousiasme que les oiseaux ont à se montrer, nous nous rabattons sur les papillons
…ça tombe bien, Pascale vient de se voir offrir un magnifique LUMIX FZ82D et mitraille les magnifiques Tabac d’Espagne, Citrons, Azurés, Demi-deuil, Hespéries … posés dans un roncier…et miracle, en levant la tête, un vautour moine vient mettre un peu de peps dans les obs…
Nous décidons de poursuivre vers le « « col des Sausse » et chercher le frais.. là haut, il fait un peu meilleur car il y a un peu d’air… Un groupe de cylistes en itinérance arrive au col totalement lessivé… je me dis que ça serait pas mal d’expérimenter un camp d’ornitho-vélo itinérants.. (pour encore + corsé notre affaire peut-être!). Là haut, quelques passereaux s’agitent… Pie grièches, Tariers pâtre, Bruant zizi, nous redonnent foi en l’ornitho…
Il est temps de redescendre vers des contrées moins hostiles… le soleil nous a trop tapé sur la tête… heureusement Christophe s’écrie « je crois que j’ai trouvé le bar ! »
Mais non, en vrai, c’est une colonie de d’hirondelles de fenêtre qui piaillent au-dessus de la vitrine. Au bar des amis, nous descendons nos bières et nos demi-pêche d’un trait « ah la première gorgée de bière » : c’est quand même la meilleur du monde ! Allez, il est temps d’aller se baigner dans la piscine du camping… on l’a bien mérité…
Après cet instant fraîcheur très apprécié, il est temps de refaire le plein de Calories… Au menu, Christope a remené des spécialités du Dauphiné et du Trièves … bref, c’est pas encore ce soir que l’on mourra de faim
Nous décidons de shunter l’alléchante fiesta de Concordet proposé au bar des amis (Léon et ses Léonettes) pour remonter l’Aygues jusqu’au bucolique village de Sahune qui a collé des affiches partout dans la vallée pour dire que ce soir c’était « the place to be pour la fête de la musique »… Arrivés là bas, nous déchantons un peu : un groupe de rock « énergique » (c’est écrit comme ça sur l’affiche), « les Honey rock » massacre Nirvana, the Cure et U2…(j’ai pas l’habitude de critiquer , mais là, c’est quand même ils abusent!… en plus, le leader a dû arrêter l’anglais à la fin de la 6eme… c’est pas possible!)… De toute façon, il est déjà bientôt minuit et sur les derniers accords de « 3 nuits par semaine » arrangés à la mode de la danse des canards sous tranxen, Annie finit sa bière, pose son verre sur la table avec autorité et prononce ces 2 mots qui glacent tout à coup l’ambiance du groupe : « demain, 5h30 ! » … Jocelyne, la bizue du groupe fraichement arrivée dans notre secte étrange ose un « de l’après midi ? » .. mais, on sait déjà que toute contestation est inutile… et qu’il vaut mieux aller dormir fissa.. bref, on est rattrapé par le syndrome des Aiguamolls …… On rentre au radar, fenêtre grande ouverte pour emmagasiner de la fraîcheur sans même voir, un renard, un blaireau ou un sanglier…Perso, malgré « les démons de minuit » qui emplissent la vallée depuis la fête à Léon de Condorcet, j’ai dû mettre environ 2 mn 30 pour m’endormir… et c’est bizarre, déjà le réveil sonne ! (misère!)
5h30 : donc mon téléphone sonne…j’entends Annie qui bricole… c’est bon signe : elle a promis de m’apporter un café dans ma tente !… mais ça traîne.. ?… Tu parles Charles, le réchaud ne s’allume pas …ah ben c’était bien la peine de dire que Decathlon, c’était les meilleurs ! Bon, pour le café au lit, on repassera… Allez, très vite on est sur le pied de guerre et zou.. Montée vers le village d’Eyrole … 6h sonne au clocher du village, nous sommes là haut, et là, je vous le dis tout net, … c’est « le chant du monde » le chef d’oeuvre de Giono évoqué la veille avec Pascale…On a l’impression que l’on va croiser Antonio, l’homme du Fleuve au détour du sentier ou apercevoir un hussard courant sur les toits du village… bref, on est en plein pays rebeillard… c’est un festival de calme, de douceur et de beauté, Le balai des Pie-grièches Ecorcheur nous régale, à 2 exception prêt néanmoins…Un Torcol fourmilier lance son tsoin-tsoin-tsoin régulièrement, mais impossible de le voir… et une buse posée au sommet d’un peuplier a furieusement un tête de bondrée mais ne daigne pas se retourner ! On reste là 3 heures à profiter de ce moment hors du temps, jusqu’à ce que la chaleur arrive… alors nous nous réfugions sous un gros chêne, appuyé contre un bros rouleau de foin fraîchement coupé et odorant… On refait le monde entre le vol de pâtre et pie-grièche … Il y a une ambiance qui doit ressembler à celle du Contadour chère à Giono…
Nous décidons de poursuivre la route…nous nous arrêtons dans un virage … la géologie torturée nous montre ses plis et ses chapeaux de gendarmes… les cris et les silhouettes des martinets alpins nous font comprendre qu’ils nichent non loin de là… sur un rocher isolé un vautour contemple la vallée…Nous faisons une petit pause à Sahune, avant de poursuivre vers Rémuzat, mais même si les paysages sont toujours aussi beau, il y a peu de mouvement… même les vautours sont accablés de chaleur …
Oups, C’est déjà l’heure de rentrer…On repasse au camping rapidement… enfin, rapidement c’est ce qui était prévu, mais comme l’année dernière, Annie met 20 minutes à replier sa tente (alors que sur la notice c’est 8 secondes !)
Dans la voiture, on refait le monde en écoutant Jardin d’hiver de Salvador et on se dit qu’en rentrant, on va se replonger dans l’oeuvre de Giono… le bonheur est parfois une chose si simple.
Sébastien
Espèces vues et entendues
| Oiseaux | Rossignol Philomène |
| Pie-grièche Ecorcheur | Vautour fauve |
| Tourterelle turque | Vautour Moine |
| Pinson d’europe | Faucon crecerelle |
| Merle noir | Buse variable |
| Bruant Zizi | Circaète Jean-le-Blanc |
| Bruant proyer | Torcol Fourmilier (entendu!) |
| Fauvette mélanocéphale | Tarier patre |
| Fauvette à tête noire | Corneille Noire |
| Rossignol Philomène | Choucas des tours |
| Vautour fauve | Geai des chênes |
| Vautour Moine | Rouge gorge |
| Faucon crecerelle | Hirondelle rustique |
| Buse variable | Hirondelle de cheminée |
| Circaète Jean-le-Blanc | Hirondelle de rocher |
| Torcol Fourmilier (entendu!) | Martinet noir |
| Tarier patre | Martinet alpins |
| Corneille Noire | Rollier d’Europe |
| Choucas des tours | Huppe fasciée |
| Geai des chênes | Guépier d’Europe |
| Rouge gorge | moineau domestique |
| Hirondelle rustique | Pic épeiche |
| Hirondelle de cheminée | Bergeronette des ruisseaux |
| Hirondelle de rocher | Coucou gris |
| Martinet noir | Papillons de jour |
| Martinet alpins | Tabac d’Espagne |
| Rollier d’Europe | Demi-Deuil |
| Huppe fasciée | Myrtil |
| Guépier d’Europe | Grand Nègre des bois |
| moineau domestique | Tityre (ocellé rubané) |
| Pic épeiche | Citron |
| Bergeronette des ruisseaux | Hespérie de la houque |
| Coucou gris | Azuré sp |
PS : Alors, si vous aussi, vous voulez aller plus loin, je vous conseille vraiment de relire « le chant du Monde » de Giono… ou alors plus simple, de regarder le petit film sur la génèse de la BD « le chant du monde » d’après l’oeuvre de Giono par le dessinateur Jacques Ferrandez… c’est une merveille… !
et évidemment, on se précipite et on s’abonne tous à la chaîne Youtube d’Annie, dont je joins ici le lien !