Cette lettre fait suite à une prise de position de Monsieur de député Julien Aubert dont vous trouverez ici le lien.
Ci dessous son adresse pour ceux qui souhaiterait lui soumettre quelques idées facilitant la coexistence pacifique avec les chasseurs.
jaubert@assemblee-nationale.fr
Enfin je crois que nous entendrons reparler de cet élu puisqu’il est nommé vice-président du groupe d’études Parcs nationaux et régionaux.
Monsieur le député,
Votre proposition de port de gilet fluorescent par les photographes naturalistes devrait, pour faire bonne mesure, être étendue à toute personne fréquentant les lieux de chasse, pendant les périodes de chasse.
Elle est facile à mettre en œuvre puisque désormais ce gilet doit être présent dans tous les véhicules.
Mes collègues de la LPO, photographes ou simples observateurs, sillonnent la campagne et les forêts, pour observer, compter, identifier la faune. Cette notable contribution aux inventaires de biodiversité doit bien évidemment être pratiquée dans la plus grande discrétion et sans dérangement de la faune, tout au long de l’année. (Le P de LPO est Protection)
Si les chasseurs portent des vêtements repérables de loin, c’est bien pour se protéger de leur propre dangerosité, et non pour la tranquillité de la faune.
Je vous donne acte du fait que la fréquentation simultanée des chasseurs et du reste de la population présente sur les mêmes lieux est une situation dangereuse, qui je l’espère n’a pas été découverte cet hiver par vos informateurs gardes à l’ONF ; elle engendre en tous cas la peur et limite grandement la fréquentation des massifs par les plus prudents d’entre nous.
Vous comprendrez que l’ensemble des personnes fréquentant la nature soit choqué par une proposition aussi stupide que le port d’un gilet jaune.
Le conflit entre les chasseurs et le reste de la population qui fréquente toujours plus nombreuse la nature est plus aigu d’année en année, car cette population dépasse désormais de très loin celle des chasseurs, même en période de chasse.
Alors que le bon sens imposerait une mesure évidente et radicale, le partage de la nature entre chasseurs et non chasseurs par des jours de semaine dédiés, il conviendrait de rechercher les raisons qui interdisent de mettre en place une règle aussi simple. Curieusement vous ne l’envisagez pas.
Il semble bien que le monde politique sans distinction de parti n’ait pas compris les changements en cours dans la société : la soif de nature des personnes est grandissante. L’aveuglement des politiques qui persistent à défendre bec et ongle les privilèges exorbitants des porteurs de fusils, qui eux-mêmes persistent à se croire propriétaires et seuls gestionnaires de la faune et des espaces naturels, est consternant ; ce qui l’est encore davantage est de voir un jeune et brillant élu prendre fait et cause pour un modèle de société du passé.
Je ne doute pas que votre situation d’élu vous porte à prendre en compte l’intérêt général et en particulier les activités humaines de nature dans leur ensemble, ce qui devrait vous inviter à considérer que le bulletin d’un simple amateur de nature a le même poids que celui du chasseur, aussi convoité soit-il.