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Activités du Groupe LPO Pays Briançonnais

Suivi de la migration des Bondrées apivores.

Le parc des Écrins du secteur d’Embrun propose depuis plusieurs années deux matinées pour suivre le passage migratoire post-nuptial (après la reproduction) des Bondrées apivores. Cette année pas question de louper cet événement.

Trois bénévoles LPO du groupe d’Embrun et trois de Briançon ainsi que de nombreuses autres personnes se retrouvent autour de Damien Combrisson, garde-moniteur de l’Embrunais, pour admirer les bondrées. C’est vers la fin du mois d’août que cet oiseau commence à entamer sa migration vers des pays plus chauds.

Arrivées sur leur lieu de reproduction les dernières c’est elles qui repartent parmi les premiers migrateurs. Et oui quand on est une bondrée on a pas le temps de lambiner. En effet, elle se nourrit uniquement d’apidés (guêpes et frelons notamment). Cet oiseau migre en groupe. La bondrée aime la présence de ses congénères.

Le rendez vous est donné à 8h30 à la maison du parc de Châteauroux-les-Alpes.

Le covoiturage est organisé et tout le monde se retrouve au lieu-dit Serre-Buzard.

migration 28.08 .2015.Serre-Buzard

Damien donne les explications. Car sur un spot de migration il est important que chacun sache donner les repères afin de pouvoir effectuer un comptage au plus juste. Tout le monde retient : « la tour », «  la crête boisée », « la croix »  , « la tête de Fouran  »  , « le sommet de Clotinaille  ».

Le poste fixe est installé. Le site de Serre-Buzard, quoique modeste si on le compare à Baracuchet ou Bolquère, a déjà vu passer des espèces prestigieuses comme le Balbuzard pêcheur ou la Cigogne noire.

On se met tous en place et hop 9h pétaradantes c’est parti. On est prêt.

migration 28.08.2015 le poste fixe

Le vent souffle. Il fait pas chaud. Il faut se couvrir en attendant que le soleil réchauffe un peu l’atmosphère.

9h20 les 4 premières Bondrées font leur apparition. C’est un peu loin mais on espère qu’elles vont se rapprocher. Que nenni. On sait pas trop ce qu’il se passe mais elles ont l’air d’avoir du mal à trouver des ascendants. Du coup elles prennent de l’altitude et passent très au-dessus.

migration 28.08.2015.Des bondrées

 

Eh oui, car la Bondrée est un rapace. Et comme tous les rapaces, elle a besoin de courants d’air chaud pour pouvoir grimper en cercles à haute altitude puis se laisser planer sur plusieurs kilomètres avant de retrouver un nouveau thermique. Elles commencent à migrer assez tôt le matin et s’arrêtent dans l’après-midi pour pouvoir s’alimenter dans les champs. C’est à cette période que l’on en voit régulièrement posées dans les prés, en train de dévaliser les nids de guêpes.

Et ça continue… 9h50 encore 6… 10h15 deux Circaètes passent sur nos têtes.

Pour l’instant c’est pas des grands groupes.

Puis à 10h32 c’est l’effervescence. Plusieurs groupes se présentent au loin. Il faut les suivre. On se répartit les taches. Malgré que nous soyons nombreux c’est pas simple car les groupes se disloquent puis repompent et finissent par passer. 49 en deux groupes. Pas mal !

©Steeve Peyron - 20.08.2015

Et les « paquets » continuent de passer. Petite surprise un gobemouche noir, un aigle royal…

migration 28.08.2015

 

Il est 11h10 et nous en sommes à 248.

migration 20.08.2015 tableau

 

Vers 11h40 les groupes se font plus rares. Ça sent le repas !!! Et bien non pas encore !!! Un Busard des roseaux et un Milan noir…

migration 28.08.2015 groupe

 

Finalement les estomacs commencent à crier famine alors on compte en même temps que l’on mange. Vers 13h Damien décide de clôturer les comptes : 367 bondrées..

Et bien non les bondrées continuent de passer mais cette fois elles sont juste au-dessus de nos têtes. ENFIN.

migration 28.08.2015 Les bondrées

 

Nous pouvons détailler les différents plumages de l’oiseau. Comme sa cousine la Buse variable, la Bondrée apivore présente des morphes très différents en fonction de l’âge, du sexe et parfois de la répartition. Les mâles sont souvent clairs (rémiges unies donnant cette impression), tandis que les femelles sont plus sombres (rémiges barrées). Les adultes présentent un bord de fuite marqué tandis que celui des jeunes est diffus. De même, les jeunes ont tendance à avoir le ventre plus uni que les adultes et plus de barres à la queue. La coloration des mâles est plutôt dans les tons de gris, tandis que celle des femelles est plutôt dans les brun.

De loin, on peut facilement confondre la Buse et la Bondrée. De près, elles sont bien différentes et si on les voit bien, elles sont faciles à identifier.

C’est magique de voir ces oiseaux.

Finalement le chiffre final sera de 407 bondrées pour ce vendredi 28 août. Quelle matinée !!!!

migration 28.08.2015 le dernier tableau

 

 

Le lendemain, deux autres bénévoles du groupe de Briançon et un d’Embrun sont à nouveau venus prêter main-forte à Damien.

migration 28.08-006

 

Les oiseaux ont été moins nombreux avec 381 individus, mais sont passés plus près du spot.

serre buzard 2 (29) - Copie

Au total, ce sont 788 Bondrées apivores qui ont survolé le ciel de l’Embrunais durant deux jours. En sachant que le rush dure une dizaine de jours, ce sont probablement plus de 3500 oiseaux qui passent chaque fin d’été, sans compter les éclaireurs et les retardataires…

migration 28.08-007 - Copie

 

A refaire sans aucun doute l’année prochaine. Merci à Damien pour son efficacité et à tous les autres bénévoles présents, et notamment Marie-Hélène et Jean-Louis du Pas-de-Calais.

Élie – Steeve – Valérie

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