Le samedi 28 janvier dernier, Laura, Philippe et moi nous sommes retrouvés chez Jeanne à Saint Zacharie pour la deuxième année consécutive, afin de participer au comptage annuel des oiseaux des jardins. Après avoir discuté des tendances de cette année autour du brunch préparé par notre hôte, nous nous sommes mis à la tâche avec enthousiasme, bien que les rafales de vent aient un peu perturbé le bon déroulement du comptage.
Cette manifestation, organisée chaque année le temps d’un weekend par L’Observatoire des Oiseaux des jardins (sur le site duquel sont entrées toutes les données récoltées) permet d’obtenir des tendances de population d’oiseaux dits « de jardin » grâce à la participation des particuliers possesseurs de jardins, terrasses ou balcons. Ces tendances peuvent ensuite être analysées et expliquées, ce qui permet de mieux comprendre ce qui attire les oiseaux mais aussi quelles sont les menaces qui pèsent sur eux, ou encore quelle influence peuvent avoir les aléas climatiques. Ce début d’hiver, par exemple, les observateurs ont remarqué une baisse des populations d’oiseaux au jardin notamment celle des fringillidés (pinsons du Nord en particulier). Certains oiseaux habituellement de passage (tarins des aulnes, gros-bec casse-noyaux…) se sont également faits plus rares voire totalement absents de nos communes et moins présents aux mangeoires. Un hiver plus doux dans les pays nordiques ou un faible succès de reproduction durant le printemps 2016 pourraient en partie expliquer ces observations mais pour l’instant, il faut que ces dernières soient plus poussées avant de définir les causes exactes.
En comparant les résultats de cette année et ceux de l’année dernière, nous pouvons nous rendre compte que le nombre de chardonnerets chez Jeanne a un peu chuté tandis que les nombreux tarins se sont tous volatilisés. La population de pinsons des arbres et de verdiers est cependant, contre toute attente, un petit peu plus importante et de nouvelles espèces font acte de présence comme le rouge-gorge familier ou la tourterelle turque mais aussi, moins commun, une fauvette mélanocéphale mâle, résidente des lieux à l’année nous a dit Jeanne, mais passée totalement inaperçue au comptage l’an dernier. Malgré une plus grande variété d’espèces, les quantités sont inférieures par rapport à 2017 (97 oiseaux cette année contre 134 en 2017).
Si vous souhaitez participer au suivi des oiseaux des jardins tout au long de l’année ou lors de ces journées spéciales, nous vous invitons à inscrire votre jardin ou votre terrasse/ balcon sur le site de l’Observatoire des jardins, où toute la procédure d’inscription et de fonctionnement est expliquée. Il est aussi possible de suivre un jardin public, un parc… Vous pouvez par ailleurs faire de votre jardin un lieu de refuge pour la faune en le transformant en Refuge LPO.
Enfin, un grand merci à Jeanne et à sa famille de nous avoir accueillis aussi bien que toute la petite faune du jardin, plutôt gâtée!
Texte et photos: Estelle
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