Un grand merci à Pierre pour cette nouvelle conférence des plus attractives sur un sujet d’actualité brulante, présentée le 20 janvier 2016 au Collège Peiresc à Toulon devant un public de 45 personnes.
Le climat change, la température du Mont Blanc était, l’été passé, celle prévue pour 2100 !
Malgré l’épisode rafraîchissant des trous dans la couche d’ozone, le réchauffement, bien qu’irrégulier, est, on le sait, inéluctable. Celui-ci a un impact sur tous les êtres vivants et il y a des liaisons à tous les niveaux. La taïga avance sur la toundra. Des libellules méditerranéennes sont retrouvées en Angleterre. La chenille processionnaire du pin suit son chemin dans les Alpes.
Le crapaud doré n’a pas survécu à des températures de 3°C supérieures à celles nécessaire au développement de ses têtards.
Le statut de l’ours polaire est lui aussi menacé.
Le conférencier présente ensuite les deux grands travaux scientifiques sur lesquels il va baser sa présentation de l’avifaune : celui de la société Audubon, qui s’intéresse principalement aux prévisions de changements de territoires, et celui de la LPO France axé sur les réponses passées ou en cours sur la phénologie des espèces.
Certaines espèces vont pouvoir changer de zone de reproduction comme l’Effraie des clochers, l’Aigle royal ou le Bihoreau gris. Certaines autres vont s’adapter sur place comme le Balbuzard pêcheur ou le Héron garde-bœuf.
Quelques-unes ont possibilité de s’adapter sur place ou de changer de territoire, comme la Mouette rieuse, la Sterne pierregarin ou le Pluvier argenté. Hélas certaines vont être impactées négativement, ce sera le cas de 42 % des limicoles. On note déjà des changements très lisibles comme le choix de la France pour aire d’hivernage chez l’Oie cendrée, l’Echasse blanche ou la Cigogne ; par diminution du succès de reproduction chez les espèces à affinité septentrionale ; par des passages postnuptiaux plus précoces chez les Busards ou les Bondrées qui anticipent la sécheresse du Sahel.
Cette conférence illustrée par une très belle iconographie pour la plupart signée de l’auteur, ne donne pas de conclusions très positives ni très négatives quant à l’impact futur sur l’avifaune du réchauffement climatique.
En simplifiant à l’extrême, il signale autant d’espèces impactées négativement (27%) que d’espèces impactées positivement (26%), pour l’instant.
Il dresse simplement l’état des lieux et souligne l’énorme travail qui reste à accomplir en recherche fondamentale pour trouver et suivre des indicateurs fiables, mais aussi pour dégager rapidement des solutions aux cas sensibles des espèces qui vont ou qui sont déjà en danger.
KD