Il y avait plus de cinquante personnes pour venir assister, au Relais Peiresc de Toulon, à la conférence participative du docteur Pierre Reynaud, au titre sibyllin de « J’ai vu parler des oiseaux… ».
Une présentation divisée classiquement en trois parties, il s’agissait tout d’abord de faire connaissance avec l’organe des sons chez l’oiseau : la syrinx, puis de saisir l’infini variété de sons que ces simples tuyaux (syrinx= tuyau en grec) pouvaient générer. Pour cela, le conférencier a présenté les cris, puis les chants, de 22 espèces d’oiseaux du plus simple : le roitelet, au plus complexe : le rossignol.
L’interprétation de dialogues humoristiques entre deux hirondelles rustiques a montré au public le danger qu’il y a à vouloir interpréter les postures et les chants en fonction de nos propres critères. Cet intermède servait de transition pour la suite de l’exposé, lui, qui a fait l’objet de communications scientifiques.
Le manakin auréole est un petit passereau de Guyane qui parade sur les branches des forêts secondaires pour attirer brièvement les femelles. L’analyse cinématographique et des sonogrammes de journées de parade avec un, deux ou trois participants ont montré le rapport entre la gestuelle et les chants : cris de soumission, cris d’encouragement pour effectuer des figures acrobatiques, cris de victoire lorsque la femelle arrive. Ceci met en évidence leur effort vers une optimisation de leur plan drague…
En savane sahélienne le petit calao à bec rouge niche dans des trous d’arbres ou, si on lui en propose, des boites-nids. La femelle s’enclose pour une cinquantaine de jours. Elle est alimentée par le mâle par une fente d’un cm de large sur cinq de haut ménagée dans l’opercule. Malgré cela, on a démontré que des échanges incessants d’informations avaient lieu pour renouveler la qualité de la litière et signaler l’apport de nourriture. D’autres échanges ont aussi lieu dans la cavité pour que la femelle enseigne à ses oisillons à reconstituer l’opercule qu’elle avait construite pour s’enfermer, une fois qu’elle est sortie, et en attendant la sortie échelonnée de chaque jeune.
La conférence s’est terminée par la lecture hilarante d’une nouvelle basée sur des observations réelles de la vie des petits calaos à bec rouge tirée du livre du conférencier : « Hurler sans les loups »
Ce fut un plaisir partagé, un grand merci à Pierre, conférencier de grand talent !