Un nouveau chantier « martinesque » s’achève à Toulon qui concerne, la rénovation et le ravalement de façade d’un petit immeuble étroit et en coin, situé au 13 Place du Pavé d’Amour, dans le centre ancien.
Pavé d’amour, voici là un nom bien évocateur.
Cela pourrait renvoyer à une sublime histoire d’amour, ou tout au moins, une histoire romantique. Une petite recherche dans la littérature toulonnaise s’impose.
Eh bien, amis lecteurs, vous n’allez pas être déçus !!
A la fin du 19ème siècle, dans le genre « quartier chaud », il n’y avait pas que le « petit Chicago », il y avait aussi le « Quartier Réservé » de la Visitation, réputé pour ses nombreuses maisons de tolérance.
Il s’étendait entre la rue des Remparts et la rue Vincent Courdouan.
Limité à l’ouest par le Cours Lafayette et à l’est par la rue St Bernard, c’était un dédale d’anciennes et étroites ruelles à pavés qui s’appelaient « traverse Lirette », « Pavé d’Amour », « rue de la visitation », « rue de la Chapellerie », … suite aux réhabilitations diverses, certaines n’existent plus d’ailleurs aujourd’hui.
Comme vous pouvez l’imaginer, ce n’était pas pour y conter fleurette qu’on y venait.
Un article paru dans le journal de l’époque « Le petit Var » débordait d’imagination et même d’humour pour qualifier les prostituées, en voici un extrait :
« … les butineuses, les oiseaux nocturnes, les poulettes de nuit, les chauves-souris de caboulot, les hirondelles du soir, etc, … on peut y lire aussi : « l’une des filles demeurait au quartier Bon-Rencontre, à un endroit dit les Colombes. Elle aimait trop le pigeon et cela ne lui a pas porté bonheur »
Cela ne s’invente pas ! vous pouvez en lire plus en suivant le lien : http://transenprovence.over-blog.com/article-27140535.html
Mais pourquoi donc tous ces noms d’oiseaux ??? si quelqu’un a une idée, elle sera la bienvenue pour éclairer notre lanterne !
Après cette longue parenthèse, voire cette digression, nous allons tout de même parler des MARTINETS, de leur nom scientifique : Apus apus (pour éviter toute confusion dans ce contexte un peu scabreux).
LES MARTINETS NOIRS DU 13 PAVE D’AMOUR
Un nid avait été répertorié depuis plusieurs années dans le seul trou de boulin de ce bâtiment.
Une prise de contact avec les professionnels du BTP, quelques conseils et un accompagnement a permis de conserver ce trou (qui allait être bouché) servant de site de nidification.
Afin d’empêcher l’accès à d’autres espèces non désirées, il a été intégré un petit conduit en béton de bois qui ne sera emprunté que par les Martinets. La finition est d’ailleurs plus harmonieuse.
Les Martinets apprécieront ils la rénovation de leur logement ?
Nous le saurons au printemps prochain.
En tout cas, de nombreux exemples dont celui-ci au Royaume-Uni, nous montre que cela fonctionne. https://actionforswifts.blogspot.com/
Merci à la mairie de Toulon qui, partenaire depuis 2015 de l’opération Martinets dans le Bâti, a informé les propriétaires et le syndic dès 2017, ainsi qu’à Var Aménagement Développement, au cabinet d’architectes Palmade (le Pradet) et bien entendu à l’entreprise RENOV MAISON (Toulon) qui a réalisé les travaux de maçonnerie, pour avoir jouer le jeu et ainsi permis la conservation de ce trou dans la façade, pour les « amours » des Martinets sur la Place du même nom.
Avant de nous quitter, amis lecteurs, sachez aussi que ce quartier a vu naître, en 1810, le peintre Vincent Cordouan (près de la Place d’Italie) et, en 1905, le célèbre peintre toulonnais Baboulène (Place du Pavé d’amour justement !).
Je n’ai en revanche pas vu de Martinets ni d’Hirondelles ou autres oiseaux dans leurs toiles ! Mais, on leur pardonnera.
A bientôt
Katherine Dubourg
https://www.facebook.com/MartinetsToulon/
Une réponse sur « LE PAVE D’AMOUR (TOULON) et les MARTINETS »
La traverse LIRETTE a disparu mais je l’ai connue : la propreté laissait à désirer mais à présent après tant d’investissement en diverses réhabilitations ….. ça devrait être mieux.