Symboles des beaux jours et de l’arrivée de l’été, depuis la nuit des temps (ou presque), les martinets, inlassables voyageurs, rois de la voltige, acrobates du ciel, seigneurs du ciel, petites fusées noires… animent par leurs cris stridents et leurs folles escadrilles le ciel de nos villes et nos villages quelques mois dans l’année, mais pour combien de temps encore ?
Car le constat est alarmant, les populations nicheuses sont en déclin de près de 47 % et cette chute ne fait que de s’accentuer.
MARTINET, QUI ES TU ?
→ Le martinet fait partie des espèces protégées et à ce titre bénéficie d’un statut juridique.
Il faut donc savoir que la loi du 10 juillet 1976 et l’arrêté ministériel du 29 octobre 2009 en interdisent notamment la destruction, la capture, la perturbation intentionnelle, l’enlèvement ou la destruction des nids, l’altération ou la destruction de leurs milieux. De fait, les auteurs de destruction ou d’obstruction des cavités abritant des martinets en façade et sous les toits des immeubles s’exposent à des poursuites judiciaires (article L[1]415.3 du code de l’Environnement.)
→ Le martinet est un grand migrateur, il passe l’hiver en Afrique (6 mois), et revient sur notre littoral mi-avril pour nidifier et élever sa couvée.
→ Cavernicole lié aux constructions urbaines, depuis que l’homme a bâti sa maison avec des pierres et du bois, il trouve en ville un environnement tout à fait propice.
Son nid est sommaire, installé au fond d’une cavité, d’un trou de boulin, d’un coffrages de stores, des dessous de tuiles, des arrières de gouttières, bref toute anfractuosité d’un bâti ancien.
Le nid est invisible de l’extérieur :
→ Fait partie de notre cadre de vie.
Capital sympathie fort auprès du grand public.
Ses escadrilles criardes animent l’été les rues de nos villes et villages.
→ Pas de salissures (fientes) sur les murs. (ni dans le nid)
Difficile de localiser les nids en dehors des périodes de présence des Martinets.
→ Service gratuit.
Insectivore strict, c’est le meilleur des insecticides naturels.
Un couple rapporte environ 20 000 insectes par jour à sa couvée.
LA GRANDE MENACE EN MILIEU URBAIN :
Tous les travaux du BTP.
• Les ravalements de façades, les échafaudages en période de nidification.
•La rénovation thermique massive du parc des bâtiments existants et l’isolation par l’extérieur (ITE) qui ne laissent plus aucune chance aux espèces cavernicoles. Car, le moindre trou, la moindre fissure sont bouchées. Ce qui engendre la destruction des nids et la suppression des habitats.
•Les nouvelles formes architecturales : murs lisses, toits terrasse, surfaces vitrées, disparition des tuiles, des corniches, des trous de boulin….
L’impact est terrible pour toutes les espèces cavernicoles : martinets, moineaux, rapaces nocturnes, chiroptères, reptiles, insectes…
LES SOLUTIONS : elles sont très simples !
Ou on s’arrange pour conserver « l’habitat » du martinet ou si cela est vraiment impossible, on installe des nichoirs artificiels.
VOICI QUELQUES EXEMPLES D’INSTALLATION DE NICHOIRS EN BETON DE BOIS DANS LE BATI ANCIEN ET DANS LES NOUVELLES CONSTRUCTIONS
1/ RAVALEMENT DE FACADES ET TROUS DE BOULIN CONSERVES :
AVANT :
APRES TRAVAUX. les trous ont été conservés.
Un petit tube en béton de bois permet d’accéder à la cavité intérieure où se trouve le nid. Aucun changement d’aspect de la façade et préservation du nid de Martinets.
2/ DANS LE NEUF, IL EST TRES FACILE DE PREVOIR L’INTEGRATION DE NICHOIRS EN BETON DE BOIS.
ICI à Montéty, 70 nichoirs vont être intégrés dans l’ITE.
Beaucoup d’autres exemples à Toulon nous montrent que quand on veut on peut !
Katherine