Catégories
Pays des Ecrins sortie

Comptage Gypaète du 03 octobre 2020

Il en fallait du courage pour participer à cette journée de comptage. Même si la météo annonçait des éclaircies, notre poste, perché à 2200 m., sous la cabane de Néal, nous a à peine permis d’apercevoir le soleil. C’est la neige qui était au rendez-vous, quelques centimètres au sol, et des averses régulières de frêles flocons ! Le vent froid permanent qui remontait la vallée du Lauzet s’emballait parfois en fortes rafales. Et malgré cela, l’horizon restait bouché, les crêtes ne se dégageaient qu’à de rares occasions le temps d’une poignée de minutes.

Blottis derrière une bute, emmitouflés dans nos chaudes vestes à capuche, gants et bonnets, oui, il nous a fallu du courage pour rester plantés immobile à scruter l’horizon perceptible et le ciel gris.

Cependant, les lieux étaient paisibles, les intempéries n’enlevant en rien au charme de notre environnement, l’ambiance était toute sauvage.

À peine avions-nous eu le temps de nous installer derrière cette butte, d’avaler quelques gorgées de thé chaud avec un petit gâteau sec, qu’un manège incessant de Traquet motteux s’animait à quelques dizaines de mètres juste devant nous. Ils semblaient curieux de nous voir assis là et s’approcher insidieusement. Un mâle, notamment, arborait ses magnifiques couleurs chaudes d’automne, très contrastées.

Puis nous fûmes distraits par quelques chamois là, juste sur le versant sur lequel notre butte était appuyée. Quelques Chocards à bec jaune tournoyaient sous les nuages gris, tandis que trois Faucons crécerelle, à la recherche d’improbables campagnols, glissaient le long des pentes en court vol planés entre-coupé de vol en « saint-esprit ».

Un peu plus tard, un peu plus loin, un groupe d’une cinquantaine de passereaux traverse le vallon. Puis ils se rapprochent de nous et viennent se poser sur notre versant. Ce sont des Linottes mélodieuses qui s’échinent à trouver leur pitance dans la pelouse enneigée. Un rouge-queue noir passe devant nous.11h30 et le temps ne s’améliore pas. Le vent semble même se renforcer. Le soleil ne perce pas, l’horizon reste bouché et les crêtes sans cesse accrochent un épais brouillard, la neige, en fins flocons, continue de tomber.

Nous attendons patiemment midi pour prendre notre collation, après quoi, nous abandonnions notre poste. Les conditions d’observations étaient trop difficiles : froid intense et visibilité trop médiocre.

Nous pouvons le regretter, mais il était plus sage de rentrer.

Ce fût tout de même de l’avis de mes compagnons, une très belle matinée.

À très bientôt,

Pierre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *