La Guifette, la Tortue et l’apollon

La Guifette

Bien que marine, la Guifette évite les trempettes,
Tout est bon pour elle, pour garder sèches ses gambettes,
Un espar, une bouée, un reptile, un pneu ou une cagette,
Et en plus, sous ces objets flottants elle peut y faire ses emplettes,
Moult poissons s’y réfugient, croyant y trouver là une bonne cachette,
Mais un blanc vaisseau s’approche et ça, ça l’embéte,
Du coup, contrariée, sur son support elle défèque et vers d’autres cieux volète.

La Tortue

Bien que marine, la Tortue se gèle le c…
Pour rester active, et faire la chasse aux merlus,
Elle doit faire la planche, et exposer sa carapace au soleil
Mais ce con de piaf hydrophobe y reste posé dessus,
Pour imiter un parasol, cet emplumé n’a pas son pareil,
Fendant les flots, un blanc vaisseau apparait, il était temps, je n’en peux plus.
En figure de proue, un apollon armé d’un Nikon, je n’ai pas la berlue.
Cette apparition, fait enfin fuir le malotru,
Sans toutefois l’empêcher de me faire popo dessus,

L’Apollon

C’est quand même une bonne journée, à la limite un rodéo,
Déjà, cette nuit des dauphins et ce matin deux cachalots,
A midi, des rorquals se poursuivent entre deux eaux,
Pour les yeux d’une belle, ils multiplient les sauts,
Plus tard d’un ziphius, nous ne verrons que le dos,
A 50 mètres de nous, une mère rappelle son trop curieux baleineau.
Je suis tout à l’avant, tout seul à la pointe du bateau,
Nikon en bandoulière, et recroquevillé sous mon chapeau.
Mais là-bas, une mouette semble posée debout sur les flots.
Sur 2000 m de fond, c’est bizarre pour un oiseau,
Ou la bête a pied et alors mon GPS a tout faux
Ou je manque de sommeil et suis victime d’un excès de mojito.
La distance diminue et apparait un étrange duo,
Une caouanne avec une Guifette perchée sur son capot.
Mais ma présence, les fait disparaitre bientôt,
L’une au loin, sur l’horizon et l’autre au fond de l’eau.

Gilles