Comme toutes les communes de notre littoral, Ollioules et ses 1989 hectares subissent une artificialisation des sols. Ce phénomène participe à la disparition de notre patrimoine naturel. Il est mesuré précisément avec des outils comme CORINE Land Cover.
Sur le Portail du gouvernement, le relevé des données de 2009 à 2019 indiquent 109.14 hectares, soit 5.38% de la surface communale nouvellement artificialisée.
La ville d’Ollioules a décidé d’agir pour sa Biodiversité ainsi menacée.
La signature d’une convention cette année avec la LPO PACA va permettre de sensibiliser les Ollioulais et les Ollioulaises en leur faisant découvrir les merveilles de la Nature à protéger sur leur territoire.
Les parcs et jardins de la commune sont labellisés Refuge LPO. Ainsi des inventaires naturalistes peuvent y être effectués par les bénévoles et les salariés de l’association.
Ce fut le cas le mardi 30 mai au moulin de Palisson et au jardin des Cédrats avec Célestine, Hélène, Jean, Jean-Jacques et François-Marie.
Toutes les observations, par famille, sont notées sur faune-paca.org.
L’ordre des Odonates ainsi nommé par les savants pour parler des libellules est à l’honneur lors de cette matinée. Au moins 35 individus répartis en 10 espèces différentes sont observés.
Cet ordre d’insectes se compose de deux sous-ordres : Les demoiselles – sous-ordre des zygoptères (du grec signifiant « joindre les ailes ») et les libellules vraies – sous-ordre des anisoptères (du grec signifiant « ailes inégales »). Hormis la disposition des ailes, d’autres différences sont évidentes : Les demoiselles ont des petits yeux disjoints tandis que les libellules ont des yeux très rapprochés et plus gros . Enfin, les demoiselles se distinguent par un corps plus petit et plus fin.Et comme c’est « la saison des amours », nous allons assister à quelques accouplements particulièrement acrobatiques. Vous allez voir des Demoiselles très courtisées.
Pour vous expliquer en détail le kamasutra des libellules, je vais donner la parole à Philippe Jourde, naturaliste de la LPO qui étudie les Odonates depuis 30 ans.
» Chez de nombreuses espèces, l’accouplement se fait immédiatement après la capture d’une femelle par un mâle. Chez les caloptéryx cependant, des parades nuptiales élaborées permettent aux mâles de séduire les femelles. Le mâle papillonne sur place devant sa dulcinée, exhibant ses atours colorés, puis tombe à l’eau et se laisse dériver sur quelques centimètres avant de reprendre son vol. Il semble que ce comportement puisse permettre à la femelle d’estimer la vitesse du courant et d’évaluer la qualité du territoire de son partenaire potentiel en tant que site de ponte. Pour s’accoupler, les mâles de libellules doivent saisir les femelles grâce à leurs appendices anaux, au niveau de la tête ou du thorax selon les espèces. Chaque libellule a développé son propre système d’accroche, qui évite le plus souvent les tentatives d’accouplement entre espèces différentes. Les deux insectes forment alors un tandem.
Les pièces copulatrices du mâle sont situées sur le deuxième segment abdominal mais ses organes génitaux sous le neuvième. Avant toute copulation, le mâle doit donc effectuer en vol un transfert de sa semence tout en maintenant sa compagne. La femelle qui accepte l’accouplement replie son abdomen vers l’avant et, avec l’aide du mâle qui la ramène sous lui, les deux partenaires mettent en contacts leurs pièces copulatrices. L’accouplement peut se faire entièrement en vol, notamment chez les Libellulidés, mais la plupart des espèces préfèrent se poser. Les partenaires accouplés forment le cœur copulatoire.
L’accouplement peut être très bref (quelques secondes), quand il n’y a que transfert de sperme. Il peut être long et prendre plusieurs heures quand le mâle nettoie la cavité spermatique de la femelle avant d’y introduire sa semence. À l’aide de sortes de petits plumeaux, il élimine le sperme d’éventuels prédécesseurs et accroît ainsi ses propres chances de paternité. »
D’autres vues d’ Odonates sur le site du Moulin de Palisson :
Il y avait aussi des libellules vraies, les anisoptères :
Les Lépidoptères étaient bien présents aussi. Ainsi cette Belle Dame qui nous montre le dessous de ses ailes :
Des Hyménoptères avec des abeilles sauvages si méconnues et des guêpes si injustement mal aimées :
Quelques Orthoptères, surtout des acrididés juvéniles qui restent à identifier avec précisions. Avis aux amateurs !
Des Coléoptères dont toute une colonie de Lachnaia paradoxa se régalaient sur les rosiers.
Une fois n’est pas coutume, nous finirons par les oiseaux.
Ce fut d’abord un Héron cendré qui nous survola rapidement de son vol majestueux.
Enfin, les plus mal aimées et pourtant très belles et très utiles araignées. Je les mets à la fin pour que les arachnophobes soient épargnés.
Au centre ville, Hélène et Célestine rencontrent aussi madame Menemerus semilimbatus au jardin des Cédrats.
À bientôt à Ollioules pour la suite des inventaires.
F-M Z
7 réponses sur « OLLIOULES AGIT POUR LA BIODIVERSITÉ »
Merci pour ce reportage très pédagogique et bravo aux photographes pour toutes ces belles photos.
En France, on est très fort pour mesurer.
On mesure les augmentations de température,
on mesure les polluants un peu partout, on mesure la disparition de la biodiversité, on mesure les surfaces bétonnées et goudronnées, on mesure les particules fines, on mesure les micropolluants, on mesure les pesticides, on mesure les nanoparticules, on mesure les microfibres rejetées dans la nature…
Et pendant ce temps là, rien n’est modifié dans le modèle économique ! En 2023, il faudrait arrêter de mesurer et commencer à agir !
On pourrait aussi mesurer les tonnes de déchets qui jonchent tout le pays : mégots, déjections, plastiques, papiers et tout le reste !
L’écologie en France vit ses pires moments !
Le greenwashing et le blabla écologique à toutes les sauces !
Dans ce reportage rien n’est mesuré, tout est justement montré.
De la biodiversité qui disparaît dans l’indifférence générale, dans l’indifférence et le dégoût des être humains, quine savent rien hormis se plaindre. Nous, nous agissons, nous militons, nous protégeons. Ce n’est pas du blabla.
Véronique Beaune / coordinatrice du groupe LOV
Merci pour ces photos admirables. Quel plaisir de contempler ces insectes et particulièrement les libellules.
Merci pour ces super photos ! Pour agir ? je ne photographie pas mais je dessine ! petit commentaire en partage donc sous forme de dessins « La robe de Médée » : https://1011-art.blogspot.com/p/la-robe-de-medee.html ainsi que « Vous êtes ici » : https://1011-art.blogspot.com/p/vous-etes-ici.html
Félicitations pour vos dessins qui n’ont rien à envier aux plus belles photographies.
Merci ! Les dessins sont une manière bien contemplative aussi d’admirer la nature … Et de voir ce qui ne va pas !