Vautours des gorges de la Nesque

Il y a des journées dont on sort illuminés, enrichis par la rencontre d’autres vivants dont la beauté et les capacités nous bouleversent, nous soulèvent, unis que nous sommes, humains, par une même passion, et le partage de connaissances.

Ce samedi 20 janvier, jour lumineux et frais, nous étions 15 humains – humaines, parti.e.s à la rencontre des vautours fauves à quelques encablures du Mont Ventoux. Vêtus chaudement et équipés de jumelles, longues vues partagées et d’appareils photos, des membres des groupes locaux LPO d’Avignon et du Luberon Monts de Vaucluse, ainsi qu’un public venu d’Aurel, d’Avignon et de Sénas, se sont retrouvés au plan d’eau de Monieux, pour tenter d’y repérer la faune qui l’habite.

Après le partage d’un petit déjeuner, nous n’avons pu observer qu’une élégante foulque macroule, quelques canards colverts non moins élégants, et pour les plus chanceux un grèbe castagneux. D’ores et déjà, nous avons pu voir quelques vautours fauves planant dans les premiers courants ascendants de fin de matinée.

Après un pique-nique partagé (attirant la convoitise des canards colverts- eh non, pas de pain, camarades), nous nous sommes dirigés ensemble vers le Rocher du Cire, surplombant les Gorges de la Nesque, observatoire hautement recommandé pour la recherche des vautours fauves qui, à cette époque, débutent leur nidification. (Consolidation des nids, accouplements et ponte)

Nous ne fûmes pas déçus.

Un vautour fauve observé au sommet d’un cèdre très proche nous promettait de belles visions.

L’attente est difficile… après les observations de quelques vautours planant le long de la roche, et le repérage délicat d’environ 8 nids bien cachés dans de minuscules replis de la roche, précieux moments où les observateurs les plus aguerris apprennent aux néophytes où et comment chercher, nous avons eu l’immense bonheur de voir arriver 14 vautours (chiffre prudent et raisonnable) venus du nord, de retour vers le rocher. Intense, magnifique, bouleversant.

Plusieurs couples nous ont honorés d’une parade nuptiale parfaite, vols apparemment tardifs, ceux-ci se déroulant plutôt en décembre. Nous étions fort heureux de ce retard.

Quelque part, une buse se faisait poursuivre par une corneille. Une vingtaine de choucas des tours chassaient en vol serré. Rouges-gorges, mésanges charbonnières, pinsons des arbres vaquaient. Sur le rocher, deux chamois nous démontraient leur agilité.

Une dizaine de sangliers batifolaient gaiement à quelques pas de nous.

Et les humains gardaient obstinément cette position très caractéristique d’une saine curiosité : les yeux en l’air, munis de ces ingénieux accessoires inventés pour aller au plus près des vivants qui les passionnent : les oiseaux.

Ce moment collectif plein et lumineux, nous le devons à Catherine, Jean-Luc et Philippe, qui ont préparé cette journée. Et bien sûr à tous les vivants, qui ont croisé notre chemin terrestre et céleste. Un grand merci à toutes et tous. Gardons les nids au chaud et en sécurité.

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