Compte-rendu datant de juin 2023, photos de la sortie Vautours dans le Verdon de mai 2024 ! Un peu d’anachronisme pour le plaisir de lire Baptiste, voir les belles photos de Ronie Bouchon, et partager la prospection ornithologique :).
Une virée à Rougon pour observer les vautours était dans les tuyaux depuis un moment. Annulée l’an dernier pendant une alerte météo canicule, orange l’alerte tout de même, nous voici donc sur la route de bonne heure pour rallier les gorges du Verdon et son fameux village perché. C’est loin, certes, mais le spectacle vaut le coup. Le village en soi et déjà assez joli et ses abords permettent de se mettre en jambes. Rougequeue à front blanc, sittelle, geai, pinson des arbres et autres passereaux forment le comité d’accueil.
Juste après le village, un couple de bergeronnettes grises se donne en spectacle sur le chemin. Le mâle parade autour de la femelle dans une suite de postures que les meilleurs toreros ne ferons jamais que singer sans risques d’arriver aux tarses de l’oiseau. Une huppe s’envole du chemin, puis nous tombons sur la PGE. Comment ? Vous ne savez pas ce qu’est une PGE ? Vous n’avez pas lu le compte-rendu de notre séjour dans le Vercors ? C’est mal ! La Pie-grièche écorcheur se cache derrière cet acronyme qui orne bien des carnets de terrain.
Nous voilà sur une dalle rocheuse au sommet de la falaise, déjà occupée la dalle, le site est réputé dans le monde des ornithos — et pas que. Et pour cause, le spectacle des vautours fauves, dans ce cadre, est… quel adjectif vous parait le plus approprié ? Spectaculaire ? Splendide ? Époustouflant ? Bref… que sais-je ? Il faut le voir pour le croire.
Nous attendons le vautour moine (pas vu !) et le percnoptère dont nous apprenons qu’il doit son nom à la couleur de ses ailes, « perknos » = sombre, « pteron » = aile. Pendant que nous devisons, un œil collé à la longue-vue, un autre à surveiller ce qui vole par-delà la falaise, passe… un hélicoptère (il en passera 4 au-dessus de la falaise de la Barre de l’Aigle !). À peine l’infernal engin au loin… surgit un percnoptère ! Il vient de s’envoler de la falaise en-dessous de nos pieds (j’exagère un peu, n’approchez pas du bord de la falaise). Fabuleux ! Nous verrons deux adultes, séparément (posé, le premier boîte, l’autre non), et quelques fois dans des conditions merveilleuses, comme lorsque l’un d’eux viendra chercher quelques victuailles sur la placette d’équarrissage naturel.
Après avoir grillé(e)s en admirant les vautours, parfois les bruants fous, éphémères, élusifs, mais merveilleux voisins, il est temps de rentrer, et ça tombe bien ! Il y a des bruants sur la route. Pas question de faire la route sans tenter un arrêt sur le plateau de Valensole à la recherche du rarissime bruant mélanocéphale.
Une fois les gps correctement paramétrés et une heure de voiture plus tard, nous voilà garés en bord de route, au milieu de nulle part. Mais le site nous est familier, nous avons fait une sortie exactement au même endroit, pour la même raison, en 2021. Seul changement, ce qui pousse sur les différente parcelles : il y a du blé sur la parcelle où poussait de la sauge. Mais où se trouve donc ce bruant ? Arrêtons de discuter vous voulez bien ? Tendons plutôt l’oreille. Le bruant proyer et l’alouette des champs domine le paysage. Au loin un bruant zizi chante dans les arbres à côté des voitures. De temps un temps un bruant ortolan fait entendre le début de son chant. Parfois un bruant commence à chanter… sans jamais finir. Il se pourrait que ce soit lui. Suspens ! Et soudain résonne une phrase claire, pleine et entière. C’est lui ! Mais où ? Là, devant nous, sur un chardon, dans une perspective sublime. Les touristes qui posent dans les parcelles de lavandins de carte-postale où rien d’autre ne poussent savent-ils que le plateau de Valensole abrite des Perspective Nevski de chardons ? Non, et c’est tant mieux ! Ils viendraient probablement tout piétiner impitoyablement pour quelques selfies de plus. Certes il n’est pas resté longtemps, je parle du bruant, mais putain (pardon) c’était beau !
Baptiste
Liste des espèces contactées (exclues celles contactées pendant les transferts) :
Caille des blés (contact auditif)
Vautour percnoptère
Vautour fauve
Circaète Jean-le-Blanc
Aigle royal
Faucon crécerelle
Martinet noir
Martinet à ventre blanc
Huppe fasciée
Alouette lulu (contact auditif)
Alouette des champs
Hirondelle de rochers
Hirondelle de fenêtre
Pipit rousseline
Bergeronnette grise
Rossignol philomèle (contact auditif)
Rougequeue noir
Rougequeue à front blanc
Merle noir
Fauvette passerinette
Pouillot de Bonelli (contact auditif)
Pouillot véloce (contact auditif)
Mésange huppée (contact auditif)
Sittelle torchepot
Pie-grièche écorcheur
Geai des chênes
Crave à bec rouge
Choucas des tours
Grand Corbeau
Etourneau sansonnet
Moineau domestique
Pinson des arbres
Serin cini
Chardonneret élégant
Linotte mélodieuse
Bruant zizi (contact auditif)
Bruant fou
Bruant ortolan (contact auditif)
Bruant mélanocéphale
Bruant proyer
+ Sanglier
+ Lérot (1 mort sur le chemin)
++ Lézard des murailles
+++ Flambé
+++ Citron de Provence
+++ Myrtil (signalé par Claude)
+++ Mégère (signalé par Claude)
+++ Machaon (signalé par Claude)
+++ Azuré commun (signalé par Claude)
+++ Azuré bleu céleste (signalé par Claude)
+++ Piéride de la rave (signalé par Claude)
+++ Marbré de vert (signalé par Claude)
+++ Cétoine noire (signalé par Claude)