Du 7 au 10 novembre 2013
Le 7 novembre sont signalés sur la liste de discussion Obsmedit 2 Ibis chauves au bord du Lac de Serre-Ponçon. C’est une occasion à ne pas manquer ! « La coche du siècle », a t-on pu entendre… Ce n’est pas dans les habitudes des membres du groupe de se déplacer pour faire une coche, mais bon, allez, pour une fois…!
Les oiseaux se trouvaient dans les champs à proximité de la bergerie de Peyre-Blanc à Crots pendant la journée, et ils passaient la nuit sur l’antenne de la Station de pompage qui est sur la digue à quelques mètres de là.
Le 8 novembre, 2 membres du groupe (Charlin et moi-même) sont allés les observer puis le lendemain, 4 personnes (les mêmes + Hugues et Jean-Pierre) y sont allées. De nombreux observateurs venus de toute la France sont passés sur le site le 8 novembre dans l’après-midi et plus tard.
Les deux oiseaux sont issus d’un programme de réintroduction entre la Suisse, l’Italie et l’Autriche. L’adulte est un mâle de 3 ans prénommé Tara et c’est lui qui guide Amsel, la jeune femelle de l’année, vers la Toscane où une vingtaine d’individus hivernent.
Ils sont bagués et équipés de géolocalisateurs dorsaux, qui malheureusement ont les batteries à plat ! C’est pourquoi la responsable du programme de réintroduction, Corinna Esterer, a fait le voyage pour capturer les oiseaux (facilement attirés avec de la nourriture) et recharger les batteries des GPS.
L’Ibis chauve est l’oiseau le plus menacé du Paléarctique Occidental. On ne compte plus qu’une seule colonie sauvage au Maroc, une nouvelle à côté du détroit de Gibraltar et quelques oiseaux isolés en Syrie et en Turquie. Pourtant l’oiseau était à l’origine commun dans toute l’Europe (il nichait en Ardèche il y a 2500 ans !), et ses effectifs ont diminué à cause d’une chasse excessive. L’espèce n’a été observée que deux fois en France depuis 1980 : un adulte à Davézieux en Ardèche (retrouvé électrocuté en Ariège), et puis « les nôtres » !
Le 8 novembre à 10h15 alors que nous observons les deux oiseaux dans le pré en train de boulotter un peu n’importe quoi, ils s’envolent d’un coup et partent vers le Sud sans raison apparente. Nous partons à 10h30 et ils ne reviennent pas ! Et si pourtant : le soir nous apprenons qu’ils sont revenus quinze minutes après notre départ… et qu’ils sont toujours là alors que la nuit tombe ! Et ils ont pu être capturés à temps !
Les GPS nous indiquent qu’ils se sont envolés… euh… il faudra que je fasse des recherches.
Outre ces fabuleux oiseaux (magnifique collerette de plumes sur le cou de l’adulte !), nous avons pu observer d’autres choses intéressantes. Le 8 novembre, une centaine de Bergeronnettes grises, 1 Pipit farlouse, 9 Étourneaux sansonnets, 1 Faucon crécerelle, 1 Corneille noire x mantelée, 150 Corneilles noires et 1 Bruant fou, ainsi que 1 Héron cendré, 49 Grands Cormorans et 105 Goélands leucophées sur le lac.
Le lendemain, 70 Bergeronnettes grises et 2 Chevaliers guignettes sur le lac.
De fabuleuses observations qui resteront sans nul doute dans les annales…