Pour commencer juste vous dire que Robert Balestra le » super photographe » de notre groupe a bien voulu faire quelques articles .
Je posterai d’abord l’article puis une série photos suivra .
Régalez vous ……
Le Pic Noir
L’inégalable Paul Géroudet décrit à merveille en quelques mots cet oiseau.
«Par sa forte taille, son plumage noir, ses cris puissants et extraordinaires, ce géant des pics exerce un attrait particulier ; comme le Grand Tétras, c’est une expression des forces primitives de la forêt sauvage».
J’en profite pour saluer cet homme qui a voué sa vie durant aux oiseaux. Plus je les découvre et plus je me rends compte de la justesse de ses textes et de l’immense travail qu’il a fait. Avec ces quelques lignes je lui adresse un modeste hommage.
Nous sommes au milieu du mois d’avril dans les Hautes Alpes et l’hiver continu de grignoter le printemps une fois de plus.
J’ai envie de découvrir le pic noir, je l’ai souvent entendu, quelque fois aperçu mais jamais photographié.
En l’espace de quelques jours je trouve deux loges occupées non loin de chez moi.
Mon premier travail consiste à comprendre comment ils fonctionnent en les observant d’aussi loin que la forêt me le permet. Ces premières observations m’indiquent qu’un couple creuse encore sa loge alors que l’autre couple est en pleine couvaison avec des relèves toutes les heures environ. Malgré une croissance rapide des petits pics j’estime avoir encore pas mal de temps devant moi. Je vais donc commencer mes affûts en faisant des photos du couple entrain de creuser. Quoi de plus naturel pour un pic que de creuser.
Les affûts se succèdent et je commence à me familiariser avec le comportement des oiseaux qui sont complètement différents d’un individu à l’autre. Le mâle creuse beaucoup plus que la femelle qui se contente bien souvent de sortir les copeaux. Je découvre également la sociabilité légendaire des pics. Ils ne sont jamais ensemble et lorsque l’un des deux arrive, il le signale par un cri puissant qui fait déguerpir l’autre, charmante vie de couple !
C’est d’ailleurs pour cette raison que leur parades amoureuses débutent dès le mois de janvier. Il leur faut un temps infini pour qu’ils arrivent à se rapprocher, se tolérer et enfin s’accoupler.
Quelques jours plus tard je constate que le creusement est terminé. La couvaison et le cycle des relèves a commencé également pour ce couple.
Je me concentre à présent sur la loge où le couple est le plus en avant dans la reproduction. Depuis quelques jours les adultes ne couvent plus. Jusqu’à présent le pic signalait toujours son arrivée par un cri puissant. Depuis, les oiseaux arrivent dans le silence le plus absolu. Les photos s’accumulent mais je constate rapidement qu’elles se ressemblent vite un peu toutes. Il va falloir que je m’emploie à photographier les oiseaux qui arrivent et partent de la loge. Malgré sa grosseur et son air un peu lourd, je constate dès les premières tentatives que ça va vraiment très vite et que je suis incapable de les accrocher.
Pour commencer, il faut que je prenne plus de recul. Sans avoir à abattre la moitié de la forêt j’arrive à 20 mètres de la loge. Avec le 500 mm et le ratio 1,3 du capteur c’est presque encore trop près. Mais à présent j’ai assez de recul pour les voir arriver sans me faire surprendre et surtout je peux espérer une profondeur de champ acceptable.
Je fais la mise au point sur l’entrée de la loge en manuel et je décale l’ensemble en espérant que les oiseaux arrivent dans ce plan. A cette distance ma profondeur de champ est encore assez faible puisque à pleine ouverture (f4) elle est de 37 cm pour être exact. Les premiers essais sont encourageants.
Mon boitier va me permettre de travailler entre 1000 et 3200 iso et d’exploiter la cadence de prises de vue maximale (10 images/seconde). Pour une arrivée j’ai le temps de déclencher en moyenne 4 à 5 photos pour avoir deux images où l’oiseau n’est pas coupé. Je constate que çà va encore plus vite que ce que je pensais. Mais en visualisant les photos je découvre pour la première fois des postures originales. Je découvre également une autre «photo», plus technique, qui demande de la discipline et une patience à toute épreuve. Je vais suivre ce couple jusqu’à l’envol de leurs rejetons.
Malgré ma présence à l’affût ce jour là, je raterai leur premier saut. C’était une beau matin ensoleillé du mois d’avril, le 28 pour être exact. Je leur souhaite bons vents en espérant les croiser à nouveau.
Robert BALESTRA
Matériel utilisé:
Canon 1D Mark IV
Canon EF 500mm f4/L IS USM
Canon 300mm f2,8/L
Télécommande filaire Canon
Tête pendulaire Benro GH2
Trépied corbon Feisol
Wildlife Tente affut dôme advantage (C30-a)
Housse anti-bruit Photo nature