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Activités du Groupe LPO Pays Briançonnais

Sous l’objectif de Robert

Pour commencer juste vous dire que Robert Balestra le  » super photographe  » de notre groupe a bien voulu faire quelques articles .

Je posterai d’abord l’article puis une série photos suivra .

Régalez vous ……

                                                                    Le Pic Noir 

L'autre couple a la joie de m'annoncer la naissance de trois petits pics.F4.1/1600 (-0,33IL).800 iso. ( Robert Balestra)
L’autre couple a la joie de m’annoncer la naissance de trois petits pics.F4.1/1600 (-0,33IL).800 iso. ( Robert Balestra)

L’inégalable Paul Géroudet décrit à merveille en quelques mots cet oiseau.

«Par sa forte taille, son plumage noir, ses cris puissants et extraordinaires, ce géant des pics exerce un attrait particulier ; comme le Grand Tétras, c’est une expression des forces primitives de la forêt sauvage».

J’en profite pour saluer cet homme qui a voué sa vie durant aux oiseaux. Plus je les découvre et plus je me rends compte de la justesse de ses textes et de l’immense travail qu’il a fait. Avec ces quelques lignes je lui adresse un modeste hommage.

Nous sommes au milieu du mois d’avril dans les Hautes Alpes et l’hiver continu de grignoter le printemps une fois de plus.

J’ai envie de découvrir le pic noir, je l’ai souvent entendu, quelque fois aperçu mais jamais photographié.

Le mâle creuse la loge. Il plonge tête première dans le trou et arrache les copeaux de bois pour les jeter ensuite au loin. Même si le travail de forage avance vite, il faut presque un mois pour creuser une loge.F7,1.1/800.640 iso ( Robert Balestra)
Le mâle creuse la loge. Il plonge tête première dans le trou et arrache les copeaux de bois pour les jeter ensuite au loin. Même si le travail de forage avance vite, il faut presque un mois pour creuser une loge.F7,1.1/800.640 iso ( Robert Balestra)

En l’espace de quelques jours je trouve deux loges occupées non loin de chez moi.

Mon premier travail consiste à comprendre comment ils fonctionnent en les observant d’aussi loin que la forêt me le permet. Ces premières observations m’indiquent qu’un couple creuse encore sa loge alors que l’autre couple est en pleine couvaison avec des relèves toutes les heures environ. Malgré une croissance rapide des petits pics j’estime avoir encore pas mal de temps devant moi. Je vais donc commencer mes affûts en faisant des photos du couple entrain de creuser. Quoi de plus naturel pour un pic que de creuser.

Du fait que les pics noirs régurgitent les aliments pour les oisillons, les ravitaillements se font à peu prés toutes les heures. Ici le mâle commence à régurgiter les aliments qui sont souvent composés de fourmis et de larves.F4;1:2000.2500 iso. ( Robert Balestra)
Du fait que les pics noirs régurgitent les aliments pour les oisillons, les ravitaillements se font à peu prés toutes les heures. Ici le mâle commence à régurgiter les aliments qui sont souvent composés de fourmis et de larves.F4;1:2000.2500 iso. ( Robert Balestra)

Les affûts se succèdent et je commence à me familiariser avec le comportement des oiseaux qui sont complètement différents d’un individu à l’autre. Le mâle creuse beaucoup plus que la femelle qui se contente bien souvent de sortir les copeaux. Je découvre également la sociabilité légendaire des pics. Ils ne sont jamais ensemble et lorsque l’un des deux arrive, il le signale par un cri puissant qui fait déguerpir l’autre, charmante vie de couple !

Une relève, le mâle sort de la loge pour laisser la place à la femelle. Aucun échange, pas même un regard ne vient perturber le rituel qui doit être ainsi depuis des temps immémoriaux.F4,5.1/1250.640 iso ( Robert Balestra)
Une relève, le mâle sort de la loge pour laisser la place à la femelle. Aucun échange, pas même un regard ne vient perturber le rituel qui doit être ainsi depuis des temps immémoriaux.F4,5.1/1250.640 iso ( Robert Balestra)

C’est d’ailleurs pour cette raison que leur parades amoureuses débutent dès le mois de janvier. Il leur faut un temps infini pour qu’ils arrivent à se rapprocher, se tolérer et enfin s’accoupler.

Quelques jours plus tard je constate que le creusement est terminé. La couvaison et le cycle des relèves a commencé également pour ce couple.

Je me concentre à présent sur la loge où le couple est le plus en avant dans la reproduction. Depuis quelques jours les adultes ne couvent plus. Jusqu’à présent le pic signalait toujours son arrivée par un cri puissant. Depuis, les oiseaux arrivent dans le silence le plus absolu. Les photos s’accumulent mais je constate rapidement qu’elles se ressemblent vite un peu toutes. Il va falloir que je m’emploie à photographier les oiseaux qui arrivent et partent de la loge. Malgré sa grosseur et son air un peu lourd, je constate dès les premières tentatives que ça va vraiment très vite et que je suis incapable de les accrocher.

La femelle reconnaissable à la petite tache rouge sur la nuque arrive pour relever le mâle qui couve à l'intérieur de la loge. F5.1/2500.2500 iso   ( Robert Balestra)
La femelle reconnaissable à la petite tache rouge sur la nuque arrive pour relever le mâle qui couve à l’intérieur de la loge.
F5.1/2500.2500 iso ( Robert Balestra)

Pour commencer, il faut que je prenne plus de recul. Sans avoir à abattre la moitié de la forêt j’arrive à 20 mètres de la loge. Avec le 500 mm et le ratio 1,3 du capteur c’est presque encore trop près. Mais à présent j’ai assez de recul pour les voir arriver sans me faire surprendre et surtout je peux espérer une profondeur de champ acceptable.

Une arrivée très difficile à capter du fait que l'oiseau n'arrivait plus sur le même plan que l'entrée de la loge. Malgré la faible profondeur de champ j'ai réussi à figer l'oiseau en faisant une mise au point un peu en deçà du tronc. Une très grande vitesse a fini le travail.F4.1/4000 (-0,33IL).800 iso. ( Robert Balestra )
Une arrivée très difficile à capter du fait que l’oiseau n’arrivait plus sur le même plan que l’entrée de la loge. Malgré la faible profondeur de champ j’ai réussi à figer l’oiseau en faisant une mise au point un peu en deçà du tronc. Une très grande vitesse a fini le travail.F4.1/4000 (-0,33IL).800 iso. ( Robert Balestra )

Je fais la mise au point sur l’entrée de la loge en manuel et je décale l’ensemble en espérant que les oiseaux arrivent dans ce plan. A cette distance ma profondeur de champ est encore assez faible puisque à pleine ouverture (f4) elle est de 37 cm pour être exact. Les premiers essais sont encourageants.

Arrivée.F4.1/2500.2500 iso. ( Robert Balestra )
Arrivée.F4.1/2500.2500 iso. ( Robert Balestra )

Mon boitier va me permettre de travailler entre 1000 et 3200 iso et d’exploiter la cadence de prises de vue maximale (10 images/seconde). Pour une arrivée j’ai le temps de déclencher en moyenne 4 à 5 photos pour avoir deux images où l’oiseau n’est pas coupé. Je constate que çà va encore plus vite que ce que je pensais. Mais en visualisant les photos je découvre pour la première fois des postures originales. Je découvre également une autre «photo», plus technique, qui demande de la discipline et une patience à toute épreuve. Je vais suivre ce couple jusqu’à l’envol de leurs rejetons.

Arrivée .F4.1:3200.3200 iso. ( Robert Balestra )
Arrivée .F4.1:3200.3200 iso. ( Robert Balestra )

Malgré ma présence à l’affût ce jour là, je raterai leur premier saut. C’était une beau matin ensoleillé du mois d’avril, le 28 pour être exact. Je leur souhaite bons vents en espérant les croiser à nouveau.

Robert BALESTRA

 

Matériel utilisé:

Canon 1D Mark IV

Canon EF 500mm f4/L IS USM

Canon 300mm f2,8/L

Télécommande filaire Canon

Tête pendulaire Benro GH2

Trépied corbon Feisol

Wildlife Tente affut dôme advantage (C30-a)

Housse anti-bruit Photo nature

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