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Activités du Groupe LPO Pays Briançonnais

Fleurs d’eau rangée

Botanique et ornitho aux Partias
Botanique et ornitho aux Partias

Le 28 juin 2014, on avait rendez-vous sur le parking des Combes à Puy Saint-André, avec Sylvain, pour retrouver Éliane, la chef du groupe LPO de Gap, et son groupe de 14 botanistes, excusez du peu, pour une randonnée à la découverte de la Réserve Naturelle Régionale des Partias, et de ses fleurs ! Avec Sylvain, on avait été chargés par Vanessa de recenser les oiseaux rupestres nicheurs de la Réserve. On a donc fait un pot pourri de botanique et d’ornitho, mais c’était chouette.

On est donc partis à dix-sept personnes. Pour les oiseaux, ça faisait un peu beaucoup, mais on avait la lunette, les jumelles, le bouquin, le carnet, des stylos, les appareils photo… et la foi.

L’avantage des botanistes, c’est qu’eux aussi ils s’arrêtent souvent devant une fleur : ça nous aura permis de bien recenser les oiseaux rupestres nicheurs tout comme il faut, bien, classe, tout ça, mais aussi de regarder les fleurs et même de montrer quelques oiseaux aux participants, à la lunette !

On a commencé les prospections naturalistes sur le parking des Combes, dans les mélèzes, en attendant Éliane et la deuxième partie du groupe, qui visiblement s’était un peu perdu. On a pu entendre ou voir Coucou gris (très territorial), Pipit des arbres, Grive draine, Pouillot véloce, Mésanges boréales, charbonnières, huppées, bleues et noires (toutes les couleurs donc), Fauvettes à tête noire, Bruant jaune, Grimpereau des bois, Becs-croisés des sapins, Pic vert, Grive musicienne, Troglodyte mignon, Rougegorge familier, Pinson des arbres, Chardonneret élégant, Bouvreuil pivoine, Pic épeiche… et un Ramoneur. Pas le monsieur tout sale, le papillon de nuit.

Arrivés au Saouto, l’entrée de la Réserve, on est comme toujours accueillis par notre traditionnelle (je brode, je brode) parade nuptiale en « parachute » de notre sacro-saint Pipit des arbres. Sont présents également Venturons montagnards, Grimpereaux des bois, Grive musicienne, Pic épeiche… on entend une Marmotte.

On continue sur le chemin où l’on fera de nombreux arrêts qui nous permettront de compter les nids d’Hirondelles de fenêtre : au moins 22 occupés dans les falaises. Mésanges noires, Pipits des arbres, Rougegorges, Grimpereau des bois… quelques Pinsons des arbres dont un mâle et une femelle qui se battent… ou qui zigounipiloupilaient, comme le disait si joliment Desproges, on ne le saura jamais. Un groupe de 37 Chocards à bec jaune passe au-dessus de nous. Soudain, ça s’anime. Paf ! Un rapace en vol le long de la falaise en face. Un coup de jumelles : c’est l’Aigle royal ! Un jeune reconnaissable à ses cocardes blanches sous les ailes. Il se pose gentiment sur un arbre mort : tout le groupe, ravi, peut l’observer à la longue-vue. Merci aux Grands Corbeaux qui nous ont alerté.

Un peu plus loin, Éliane trouve un Grand Collier Argenté mort sur le chemin. On repère le mâle de Monticole de roche en plein nourrissage ! Il est loin mais toujours aussi beau, et tout le monde, ou presque, réussit à le voir. J’ai envie de dire : ça commence bien ! Quelques mâles de Traquets motteux, des jeunes Grives draines, encore maladroites, au sol et une Corneille noire.

Au premier verrou, un groupe de Chocards à bec jaune en vol. On en estime 60. Sur la photo, il y en avait 196… et encore, on n’avait pas tout le groupe. Et un Crave à bec rouge, un Biouz rouzou, parmi les Biouz zounous ! Quelques Hirondelles de fenêtre font des va-et-vient autour d’une petite paroi, ainsi que des Rougequeues noirs et des Traquets motteux avec des comportements trahissant une nichée proche… un peu plus haut, deux jeunes Linottes mélodieuses s’envolent au bord du chemin.

On arrive au Lac des Partias et c’est déjà l’heure de manger. Les traditionnelles Linottes mélodieuses, fidèles au poste, nous accueillent. Le traditionnel groupe de Chocards (une centaine) nous survole, et par contre on entend le moins traditionnel Bruant ortolan. Tiens ! Ainsi que la moins traditionnelle Bergeronnette des ruisseaux. Mais on garde aussi les traditionnels Rougequeues noirs et les traditionnels Pipits spioncelles. Ainsi que les traditionnels Traquets motteux. Par contre pas de trace de la traditionnelle Hermine.

On mange à côté d’une station de… quelle fleur, déjà ?

Et on continue la ballade en montant sur la butte qui domine tout le lac pour aller voir les splendides Edelweiss ! A la lunette, on scrute attentivement les falaises (c’est grand !) dans l’espoir d’une colonie d’Hirondelles (la réserve abrite la plus haute colonie européenne d’Hirondelles de fenêtre à plus de 2700 mètres), mais rien… à part, à notre surprise, un Chamois, en train de ruminer pépère au sommet de Rocher Bouchard.

On prend le sentier qui traverse entre le verrou glaciaire et le col de la Trancoulette. Une famille de Rougequeues noirs joue à cache-cache dans une casse. On entend l’Accenteur mouchet, on voit un Crave… Les retardataires n’auront pas la chance d’observer plein de choses. Notamment… tiens ? Un chant particulier se détache parmi les autres. Une Fauvette babillarde ! Pas moyen de réussir à la voir. On marche sous les falaises de Rocher Bouchard. Un oiseau imposant se détache sur la paroi… le rythme cardiaque s’accélère et… ouiiii ! Fantastique ! C’est un Faucon pèlerin, et une femelle, d’après sa taille par rapport au Faucon crécerelle qui l’houspille. L’oiseau cercle quelques secondes puis disparaît… à cette date, c’est à surveiller. Le pauvre mâle de crécerelle se pose sur une vire dans la paroi. Malheureusement, les botanistes passionnés auront raté cette grande scène d’antho-ornithologie…

Arrivés au Col de la Trancoulette, on souffle un peu, un tout petit peu même, puisqu’un Tichodrome échelette passe en vol. Quelques minutes plus tard, un nouveau Tichodrome (ou le même), un mâle, se pose sur le Rocher Jaune puis traverse en direction de Rocher Bouchard.

Sous la Trancoulette, dans les couloirs d’avalanches, on termine en beauté avec un chanteur de Fauvette des jardins et surtout une famille de Merles à plastron alpestris. Juste en-dessous, un mâle solitaire se laisse bien observer sur les rochers au milieu des rhododendrons.

On arrive sur le chemin en même temps que la pluie. L’eau a eu la bonne idée de se ranger pendant que l’on étudiait les fleurs

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