Devant une soixantaine de personnes, Pierre Reynaud présentait ce mercredi 22 janvier une nouvelle conférence affublée d’un titre à la fois attractif et Woodyallenien :
« Tout ce que vous voulez savoir sur la sexualité des oiseaux sans avoir jamais osé le demander ».
Quel déballage !
Le conférencier à commencé par montrer quelques exemples de dimorphisme : dans le couple on peut différentier la femelle du mâle par la taille, le plumage, la longueur du bec (chez les ibis) ou de la queue (chez l’hirondelle rustique), la taille du bouclier des foulques macroules, des ornements caractéristiques de la période de pariade comme le ballon gonflable de la frégate mâle, la largeur de la cravate noire de la mésange charbonnière ou du moineau domestique.
Sont venues ensuite les parades que l’on rencontre chez certains oiseaux de métropole comme le pigeon domestique qui nous offre un récital filmé, les cigognes qui craquètent, les avocettes qui barbotent et au final, la cérémonieuse mazurka du paon.
Le chapitre suivant concernait les différentes formes d’union.
En prenant grand soin de ne pas comparer les situations à celles que l’on trouve chez la gent humaine, à coté de la monogamie plus ou moins respectée chez les cygnes, les hirondelles ou les moineaux, on est très vite passé à la bigamie (chez le troglodyte mignon), à la polygamie masculine ou polygynie avec le harem classique du coq ou de celui avec une femelle dominante (chez l’autruche). En polyandrie, c’est la femelle qui se fait servir par plusieurs mâles ; cela représente 1 % des espèces comme chez le phalarope à bec étroit.
L’accenteur alpin pratique la polygynandrie : une femelle s’accouple avec plusieurs mâles et le mâle s’accouple avec plusieurs femelles. Son voisin, le très discret accenteur mouchet, multiplie les possibilités de reproduction : certains territoires sont occupés par un couple, ou par deux mâles et une femelle, ou par deux mâles et deux femelles, il connaît les accouplements multiples et la polygamie.
L’homosexualité concerne beaucoup d’oiseaux d’eau (goélands, mouettes, canards, oies). C’est peut-être dû à des perturbations environnementales : les pesticides ont potentiellement une action féminisante sur les embryons, chez les mouettes et les goélands.
Après tous ces indispensables préliminaires, nous voyons l’oiseau passer à l’acte, moment fugace chez le héron cendré et la cigogne blanche.
Moment redoutable chez le colvert, illustré par un petit film de l’auteur. On comprend ensuite qu’il ne s’agit pas d’un viol collectif mais d’une collaboration entre mâle pour permettre l’introduction d’un pseudo pénis en tirebouchon dans le cloaque, puis l’utérus gauche de la femelle.
Le trajet compliqué du sperme est souligné, les organes reproducteurs sont revus en détail jusqu’à la ponte de l’œuf.
L’auteur présente ensuite les différents moyens de sexage des oisillons : méthodes génétiques, endoscopie, pince à sexer.
Les dernières diapos ont pour sujet les parades des oiseaux de l’autre bout du monde : celles des jardiniers et bien sûr, celles des oiseaux de paradis.
Quelle belle soirée
Pierre REYNAUD dispose d’une technicité remarquable et, évidemment, de la science conjuguée à la passion !
Le tout donne un résultat magique ! On en a découvert des choses !