Dans le cadre du PNA (1) Pie grièche , le groupe local LPOPACA-Ventoux a participé au protocole de suivi en PACA de la Pie grièche méridionale (Lanius Meridionalis) (2). Un premier recensement sur la distribution et les effectifs de l’espèce avait été fait en 2012 sur le plateau de Sault (Vaucluse) et Ferrassières (Drôme).
Ainsi plusieurs membres du groupe, sous la direction de Jean-Marin Desprez, ont effectué 5 sorties réparties entre mars et avril 2023, sur les secteurs vauclusiens de Sault, St Trinit, et Aurel ainsi que sur le secteur drômois de Ferrassières. Tous les participants, levés aux aurores, parfois dans le froid, ont eu les yeux rivés à leurs jumelles et autres lunettes de longues heures pour détecter ces petites « boules de neige » perchées.
Le partage de connaissances des plus aguerris, l’entraide ont permis aux novices de s’initier et participer à un protocole scientifique strict de suivi. Ainsi que découvrir la biodiversité exceptionnelle du plateau de Sault grâce à l’observation de plus de 80 espèces différentes durant ces 5 sorties.
Les pique-niques conviviaux ont récompensé les efforts de tou(te)s et ont permis de découvrir les talents culinaires de certain(e)s et autres bons crus du terroir.
Au vu des résultats, il apparaît que dans le Vaucluse l’espèce est malheureusement en forte régression (11 sites de présence en 2012, seulement 5 en 2023). Par contre, les effectifs se maintiennent sur tous les sites de Ferrassières voire augmentent (9 couples observés en 2012, 12 couples en 2023). Les couples se sont-ils déplacés ? Quelles sont les causes (certainement multiples) de cette baisse des effectifs en Vaucluse ? …
La pie-grièche méridionale est sur la liste rouge des espèces menacées et en danger d’extinction en région Paca. Elle fait partie de ces espèces d’oiseaux inféodées au milieu agricole qui ont vu leurs effectifs s’effondrer de 57% en France en 40 ans (3).
Concernant la pie grièche méridionale, les premières causes évoquées (déprise agricole, notamment la diminution de l’élevage ovin, l’arrachage des haies et l’utilisation des produits phytosanitaires) sont encore à documenter et à étudier de façon plus approfondie notamment à travers le PNA.
Stéphane Morel
(1) Un plan national d’actions (PNA) en faveur d’une espèce menacée définit une stratégie de moyen ou long terme (5 à 10 ans), qui vise à :
organiser un suivi cohérent des populations de l’espèce
mettre en œuvre des actions coordonnées pour la restauration de ces espèces ou de leurs habitats ;
informer les acteurs concernés et le public ;
faciliter l’intégration de la protection des espèces dans les activités humaines et dans les politiques publiques.