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Oiseaux d'eau Sortie hors Marseille

Un haut-lieu de l’ornithologie : sortie aux Salins-de-Giraud

25 Aout 2019

Observer une espèce pour la première fois, dans le jargon ornitho ça s’appelle faire une coche.

Exemple de liste de coche

C’est toujours un moment spécial, d’autant plus que l’oiseau se révèle difficile à trouver. Et c’est aussi, il faut bien l’avouer, ce qui pimente une sortie (mais le plaisir n’est pas, loin s’en faut, que dans la coche).

Toujours est-il qu’en cette magnifique journée estivale nous étions sur un haut lieu de l’ornithologie régionale, les baisses de Piémanson au sud du hameau des Salins-de-Giraud. Probablement pas le lieu le plus bucolique, mais un secteur où on est presque certain de voir des oiseaux à cette période de l’année, où le spectacle peut même être grandiose (une nuée de limicole en vol ça vaut le coup d’œil) et où il est tout à fait possible de tomber sur un oiseau d’une espèce rare.

Après plusieurs arrêts en bord de route pour admirer les groupes de flamants roses invariablement flanqués d’une cohorte d’avocettes nous voici devant la baisse de Quenin où les oiseaux sont nombreux et variés. Ayant trouvé le point de vue idéal pour la lumière nous apprenons par un ornitho déjà sur place qu’un bécasseau de Bonaparte vient d’être repéré… à quelques centaines de mètres. Bien entendu ça se tente, d’autant qu’un membre du petit groupe qui a trouvé l’oiseau vient nous voir. Au bout d’une courte marche et les salutations de rigueur nous voilà donc devant la vasière préférée des limicoles du secteur.

Et le fameux bécasseau de Bonaparte est bien là, légèrement à l’écart des autres oiseaux, ce qui facilite sa découverte mais édulcore un peu le plaisir. Je chipote, c’est vrai. 

Mais comme nous venons d’apprendre qu’une sterne élégante (une autre espèce américaine) a été vue ici même un instant plus tôt nous n’avons pas vraiment le temps de chipoter.

Retour devant le reposoir de sterne où nous n’avons observé de prime abord que des caugeks et des pierregarins. Il y a plusieurs centaines d’oiseaux, serrés en rang d’oignons sur un banc de sable, il s’agit d’en trouver un en particulier qui se distingue des autres surtout par son bec orange (les autres l’ont soit noir, soit rouge). Autant dire que si l’oiseau dort (c’est le cas d’un certain nombre) avec le bec sous l’aile… ça risque d’être compliqué.

Et en effet, ça l’est. 

Nous nous obstinons largement plus d’une heure, sous le cagnard, à fouiller le groupe de sterne. De temps les plus acharnés d’entre nous lève la tête au passage de deux courlis corlieux ou d’un groupe d’hirondelles de rivage. Le spectacle est largement assez divertissant pour que les moins acharnés d’entre nous à trouver cette fameuse sterne ne s’impatiente pas.

Et soudain une tête de sterne arborant un long bec orange légèrement recourbé se profile dans ma longe-vue. Le cœur a comme un sursaut, surpris qu’il est d’être envahi d’adrénaline et la phrase tant désiré se fait entendre: « je l’ai !« .

Sterne élégante au bec orange

« Où ça, où ça? » est la réponse invariable dans de telles circonstances. Et vous savez quoi? Préciser l’emplacement d’un oiseau présent à plusieurs centaines de mètres, avec pour seuls repères (j’exagère à peine) des oiseaux à première vue identiques, c’est vraiment pas facile. Je tente un « au premier plan du groupe, à peu près au milieu » qui fonctionne pas trop mal. Et chacun a largement sa part de sterne élégante, si je puis dire.


Après toutes ces émotions, direction le domaine de La Palissade qui accueillait un marché artisanal dans le cadre d’une journée porte ouverte. L’occasion de croiser une amie du groupe, exposante pour l’occasion et de s’essayer à la confection de porte-clefs en bois pour certains d’entre nous.

Porte clef Rhino réalisé

L’occasion aussi de casser la croûte à l’ombre des pins avant d’aller visiter les observatoires de la baisse d’argent et de la baisse claire. Au premier cité, un martin-pêcheur et un râle d’eau d’excellente composition feront la joie des photographes, pendant que différentes espèces de chevaliers, des poules-d’eau ou deux bécasseaux de Temminck, tous affairés à manger sur la vasière, se laisseront admirer sous presque toutes les coutures. À la baisse claire nous verrons un rassemblement d’aigrettes garzettes. On aura la joie de voir évoluer la très grande sterne caspienne et tout le monde essaiera de trouver une mouette mélanocéphale dans une troupe de mouettes rieuses. 

Merci à tous et à toutes pour votre participation. Sans chaleur humaine toute sortie ornitho n’a pas exactement le même goût.

Espèces observées:
 
  • Cygne tuberculé,
  • Tadorne de Belon,
  • Canard colvert,
  • Canard souchet,
  • Faisan de Colchide,
  • Grèbe huppé,
  • Grand Cormoran,
  • Aigrette garzette,
  • Grande Aigrette,
  • Héron cendré,
  • Flamant rose,
  • Busard des roseaux,
  • Busard cendré,
  • Râle d’eau,
  • Gallinule poule-d’eau,
  • Foulque macroule,
  • Echasse blanche,
  • Avocette élégante,
  • Petit Gravelot,
  • Grand Gravelot,
  • Pluvier argenté,
  • Bécasseau sanderling,
  • Bécasseau minute,
  • Bécasseau de Temminck, 
  • Bécasseau de Bonaparte,
  • Bécasseau cocorli,
  • Bécasseau variable,
  • Combattant varié,
  • Courlis corlieu,
  • Courlis cendré,
  • Chevalier gambette,
  • Chevalier Guignette
  • Chevalier aboyeur,
  • Chevalier sylvain,
  • Mouette mélanocéphale,
  • Mouette pygmée,
  • Mouette rieuse,
  • Goéland railleur,
  • Goéland leucophée,
  • Sterne caspienne,
  • Sterne caugek, 
  • Sterne élégante,
  • Sterne pierregarin,
  • Sterne naine,
  • Guifette noire,
  • Pigeon ramier,
  • Martin-pêcheur d’Europe,
  • Guêpier d’Europe,
  • Hirondelle de rivage,
  • Hirondelle rustique,
  • Bergeronnette printanière,
  • Rossignol philomèle,
  • Bouscarle de Cetti,
  • Cisticole des joncs,
  • Fauvette mélanocéphale,
  • Corneille noire,
  • Etourneau sansonnet,
  • Moineau domestique.

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