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Dix années de suivi des hirondelles d’Ollioules

Tous les habitants d’Ollioules ont remarqué, à la belle saison, le va-et-vient incessant des hirondelles autour du vénérable bâtiment de la mairie.

Ce mouvement révèle l’existence de nombreux nids construits dans des loges situées sous la balustrade au niveau du toit. L’examen minutieux de vieilles cartes-postales des années 1900 fait déjà apparaître les nids tels qu’ils sont aujourd’hui. On peut donc penser qu’une véritable colonie d’hirondelles vient nicher tous les printemps sur le bâtiment.

Ce sont des Hirondelles de fenêtre caractérisées par un ventre d’un blanc immaculé, une queue peu fourchue et des petits cris discrets les distinguant des martinets qui dévalent la place de la mairie à grande vitesse en poussant des cris longs et perçants.

Les hirondelles, comme d’autres espèces d’oiseaux, sont hélas en voie de disparition dans toute l’Europe. Il est donc important pour la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux) de déterminer les raisons de cette évolution dans le but d’y remédier.

L’évaluation et le suivi des colonies est le premier stade de cet effort. Ces oiseaux ayant l’habitude de réoccuper régulièrement le même site, le bâtiment de la mairie constitue un véritable laboratoire à ciel ouvert permettant d’étudier au fil des ans l’évolution de la colonie et d’établir une série temporelle.

C’est ainsi que tous les ans au mois de juin, le groupe local de la LPO s’organise pour compter les hirondelles et leurs nids et c’est avec une joie intense que nous les voyons revenir à la belle saison voltiger avec une belle détermination autour du bâtiment.

L’année 2021 marque le dixième anniversaire de ce suivi. Il est donc opportun de faire un récapitulatif de l’évolution de la colonie.

Après un seuil très bas établi autour de seulement 27 nids occupés en 2017-2018, le nombre de nids est passé à plus de 50 en 2019 pour atteindre un nombre de 63 en 2020, une valeur jamais atteinte depuis 2012. L’année 2021, moins favorable, voit cette occupation reculer de 17 nids soit une diminution de 27%.

La question se pose de savoir si cette baisse non négligeable est conjoncturelle ou pas.

Le suivi de 2022 permettra peut-être de fournir des éléments de réponse.

Les nids détruits n’ont jamais été très nombreux. Dus essentiellement aux aléas climatiques, ils ne sont vraisemblablement pas représentatifs de la santé de la colonie.

Taux d’occupation des nids :

Le taux d’occupation de la colonie, défini par le rapport du nombre de nids occupés au nombre de nids en bon état, est depuis quelques années absolument remarquable puisqu’il s’établit autour de la barre de 80% pour les années fastes 2014-2015 et 2019-2018. Cela signifie cependant que même lors de ces années, il existe toujours un reliquat de près de 20% de nids inoccupés.

Les observations donnent aussi la variation du nombre de nids occupés d’une année sur l’autre autrement dit les nids nouvellement construits. Ces paramètres, regroupés dans le tableau suivant, sont mis en parallèle avec les relevés de pluviométrie établis par Météo France à Toulon au mois d’avril, le mois de retour de migration des hirondelles.

Un premier constat apparaît :

Certains couples semblent préférer construire de nouveaux nids plutôt que d’occuper des nids existants. C’est déjà visible dans les années 2015-2016 mais plus flagrant en 2019-2020. On peut remarquer que ces constructions ont lieu les années de fort taux d’occupation.

Lorsque le taux d’occupation est faible, on peut remarquer que la colonie n’a pas besoin de construire de nids supplémentaires même par pluviométrie favorable (2013 2018 2021).

Enfin, on retrouve un résultat bien connu : les nids ne sont construits que pendant les mois d’avril pluvieux en raison de l’abondance de boue alentour, boue nécessaire à la construction de nids. Seule l’année 2016 contredit cette conclusion, deux nids sont construits malgré un taux d’occupation relativement faible et une sécheresse record au mois d’avril. Un paramètre inconnu semble avoir été prépondérant cette année-là.

Pour conclure, on peut affirmer que la colonie d’hirondelles de fenêtre d’Ollioules est capable de retrouver un très bon niveau de population après une succession d’années défavorables.

Sa bonne santé est liée à une pluviosité de printemps abondante mais aussi et surtout à l’abondance des insectes autour d’Ollioules, sa principale nourriture. Une comparaison avec des séries temporelles établies dans d’autres régions permettra d’enrichir les conclusions de cette étude.

Il faut souligner que ce résultat n’a été rendu possible qu’à la suite de dix ans de mobilisation, de suivi et de travail des bénévoles du groupe local Littoral-Ouest-Varois de la Ligue pour la Protection des Oiseaux de la région PACA.

Laurent Mifsud, bénévole du groupe

3 réponses sur « Dix années de suivi des hirondelles d’Ollioules »

Bonjour ,
Merci beaucoup pour ce suivi
On espère que cette opération sera poursuivi encore sur de longues années
Bravo et merci aux bénévoles

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