La Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) en région PACA a déclaré 2019, année d’actions pour les Hirondelles et les Martinets pour mieux les connaître et les protéger.
Cohabiter avec les hirondelles et les martinets
Chaque printemps, nous attendons avec impatience de voir revenir de leur long et périlleux voyage, les oiseaux migrateurs les plus emblématiques : les hirondelles et les martinets. Avec 8 espèces différentes dans notre région, les hirondelles et les martinets sont l’objet d’actions de découverte, d’études et de préservation par la LPO Provence-Alpes-Côte d’Azur.
L’hirondelle ne fait pas le climat !
De canicule en canicule, le sud de la France subit la crise climatique et écologique plus rapidement que dans les autres régions. Les hirondelles, si familières il y a encore 30 ans, sont devenues les témoins vivants de cette érosion de la biodiversité. En Provence, les recensements réalisés par la LPO ont montré que des villages où l’hirondelle de fenêtre était commune sont maintenant désertés, avec des baisses de 20% à 50% des effectifs et parfois sa disparition pure et simple… Rappelons que les hirondelles qui ne craignent pas l’homme, viennent d’Afrique subsaharienne et parcourent près de 10 000Km uniquement dans le but de se reproduire en Europe. A leur arrivée sur leur nid connu, si elles ne le retrouvent pas, elles doivent parcourir environ 6000 allers et retours chacun (mâle et femelle) pour le reconstruire à l’aide de boulettes de boue et de salive. Ce qui fait perdre au moins une nidification.
Le martinet : un patrimoine naturel ou culturel ?
D’ignorance en malveillance, les nids des hirondelles et des martinets sont détruits. À cause des salissures des hirondelles, qui pollueraient les voies publiques de « manière insupportable » et du « vacarme » provenant des nids des martinets, qui troublerait le silence de la commune ! Autant de mauvaises raisons avancées pour poursuivre les travaux de « réhabilitation » en éliminant les salissures, les nids et… les oisillons.
Vous qui devez refaire votre toiture ou votre façade, des solutions existent pour limiter les désagréments et protéger vos colocataires à plume. La LPO peut vous aider dans cette démarche. N’hésitez pas à demander conseil.
La biodiversité côtoie ici la société au plus près de son quotidien. La biodiversité n’est donc pas qu’une affaire de spécialiste, mais aussi celle des initiatives de chacun.
A l’Isle sur la Sorgue
L’inventaire patrimonial des nids d’hirondelles de fenêtre a été effectué en centre ville par les bénévoles du groupe local Luberon-Monts de Vaucluse, par 2 passages mi juin et mi juillet dans l’ensemble des rues de l’Isle sur la Sorgue. Les hirondelles de fenêtres font leur nid avec des boulettes de boue sous les génoises des habitations.
Merci à Catherine et Frédérique qui ont participé à cet inventaire.
Nous avons pu dénombrer au total,
1°) Nids d’hirondelles de fenêtre occupés donnant des naissances
- 38 en état
- 2 en construction
- 0 occupé par une autre espèce
2°) Nids d’hirondelles de fenêtre vides
- 31 en état
- 17 endommagés
- 41 nids détruits (traces)
3°) Nids de Martinets noirs : 7.
Rappelons que les martinets noirs nichent sous les toitures et qu’il est donc très difficile de dénombrer les nids qui sont construits de façon très sommaire. Seuls les allers-retours sous les toitures pour le nourrissage des petits peuvent permettre de penser qu’il y a un nid.
Les martinets noirs ne s’arrêtent de voler que pour la nidification et le nourrissage des petits. Et donc, ils s’alimentent, boivent, font leur toilette, s’accouplent et dorment en volant.
A l’issue de cet inventaire, le mercredi 17 juillet de 10h00 à 12h00 place Ferdinand Buisson, les bénévoles du GL LMV ont proposé aux passants d’observer les nids et les petits à l’aide de longues-vues et de jumelles.
Un stand d’information avait été mis en place à cette occasion. Une bonne cinquantaine de personnes dont quelques touristes étrangers, est venue poser quelques questions aux bénévoles présents
Merci à Corinne, une autre passionnée de la biodiversité qui nous a proposé d’installer notre stand devant son magasin de mercerie.
Les photos sont disponibles en cliquant ICI
En conclusion, si le devenir de ces oiseaux menacés que sont les hirondelles et les martinets vous intéresse, la LPO PACA organise les cinquièmes rencontres naturalistes de Provence-Alpes-Côte d’Azur sous le thème des hirondelles et des martinets
Renseignez vous sur https://paca.lpo.fr/sorties-nature/rencontres-naturalistes-paca/programme
Inscrivez vous sur https://paca.lpo.fr/sorties-nature/rencontres-naturalistes-paca/inscriptions/form/inscriptions_rencontres_naturalistes
Jean-Luc
Bénévole LPO PACA du GL LMV
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Toutes les infos sur https://paca.lpo.fr/blogs/luberon-monts-de-vaucluse/
8 réponses sur « Hirondelles et Martinets, patrimoine naturel de l’Isle sur la Sorgue »
Bravo à vous !
J ai eu la superbe mission de sauver un martinet tombé devant ma porte de garage à Valreas
Durant 18 jours petit à petit j ai pu le remettre en forme et le libérer la semaine dernière
Il a fait un envol magnifique !
Très contente de cette mission
Et bon vent oiseau magnifique !
Bravo ! Ce n’est pas évident de faire grandir un jeune martinet. Voici la fiche conseil si toutefois vous récupériez de nouveau un jeune martinet. https://paca.lpo.fr/images/mediatheque/fichiers/section_soins_animaux/conseils/fiche_conseils_martinet.pdf.
Et toutes les fiches conseil : https://paca.lpo.fr/soins-animaux/conseiller/fiches-conseils
Cordialement
Oui cela n a pas été facile !
Surtout réunir toutes les conditions pour sa protection dans un habitat humain
Mais c était un adulte m a confirmé le vétérinaire
Et vrai il a été très sociable et à vite compris que ma mission était de l aider
Aussi un rapport de confiance s est très vite installé
Mais oui cela a demandé beaucoup de patience et de présence
Mais cela a payé il est parti en bonne condition!
Bien cordialement
Oui cela n a pas été facile et c était un adulte m a confirmé le vétérinaire
Donc je pense qu il était déjà bien expérimenté !
Merci pour votre collaboration et réponse
Bravo pour votre travail !
Merci pour vos renseignements
Oui il s agissait d un adulte
Le vétérinaire me l a annoncé
Il était très sociable et expérimenté
Un rapport de confiance s était établi la deuxième semaine
De ce fait il restait tranquille la nuit et attendait le rituel !
Un oiseau magnifique !
Oui il faut les aider si l on se trouve sur leur chemin !
Bien cordialement !
Oui ce fut un immense plaisir
Et quelle surprise de voir l intelligence de cet oiseau qui au fil du temps a collaboré
dans ces échanges
En étant sociable et surtout en confiance
Il s agissait d un adulte c est l information que m a donné le vétérinaire
Il était faible et en malnutrition
Voilà cette belle aventure à pris fin dans les meilleures conditions possibles pour lui en le lâchant dans le lieu où il était et après avoir vu quelques martinets
Et un temps et une heure approprié!
Bon vent bel oiseau !
Bonjour. Voici la fiche pratique sur les martinets noirs.
Qu’est ce que la migration ?
Déplacement d’un continent, d’une zone, ou d’un pays vers un autre.
Pourquoi les oiseaux migrent ?
Pour se reproduire et perpétuer l’espèce en assurant la nourriture pour leurs petits et eux mêmes.
Fiche pratique martinets noirs
Description de la famille
Les Apodidés sont des oiseaux de taille petite à moyenne (9 à 25 cm de longueur) présent sur tous les continents, excepté l’Antarctique. La famille compte une centaine d’espèces.
Description identification
L’oiseau montre une grosse tête avec un cou engoncé, de longues ailes en faux et une queue effilée. Il n’y a pas de dimorphisme sexuel. Le plumage de l’adulte est globalement noir de suie avec la gorge plus claire.
Biométrie
Taille : 17 cm. Envergure : 42 à 48 cm. Poids : 38 à 45 g. Longévité : 21 ans
Habitat
L’habitat de reproduction, le seul qu’on puisse définir précisément, est un habitat de type rupestre.
L’origine probablement liée aux milieux rupestres naturels, falaises, porches de grottes, etc., accessoirement aux trous d’arbres, l’espèce s’est adaptée aux constructions humaines au point d’avoir délaissé complètement ou presque son habitat originel. Le Martinet noir est devenu un oiseau urbain nichant essentiellement sous les toits des vieux édifices ou dans des anfractuosités de diverses structures ou constructions, bâtiment industriel, silo, cheminée, pont ou viaduc
Comportement traits de caractère
C’est un acrobate du ciel, un grand migrateur dont l’aire d’hivernage (Afrique centrale ou Afrique du sud) est très distanciée de l’aire de reproduction, d’où de longues migrations de plus de 11000km qui sont faites d’une seule traite.
Les martinets noirs peuvent voler 10 mois entiers sans se poser une seule fois. Ils mangent et boivent en volant, s’accouplent et font leur toilette en volant, et dorment en volant. Il ne se posent que pour nidifier (construire le nid, pondre, couver puis nourrir les petits). Ainsi, un Martinet noir adulte peut théoriquement rester en vol permanent du mois d’août d’une année à avril de l’année suivante, soit d’une période de reproduction à l’autre, ce qui est simplement phénoménal. Les martinets noirs n’atteignent leur maturité sexuelle qu’à l’âge de 2 ans. Un jeune né une année « n » se posera pour nicher que l’année « n+2 ».
En milieu urbain, les poursuites rapides et bruyantes auxquelles ils s’adonnent tout au long de la belle saison autour des bâtiments ne passent pas inaperçues, tout comme les vols de reconnaissance de potentiels sites de reproduction sous les toits selon un scénario immuable. Les oiseaux arrivent d’un vol ascendant sous le rebord d’un toit, font mine de se poser ou se posent très brièvement tout en inspectant les lieux, repartent pour revenir aussitôt. Leur manège peut se poursuivre en boucle pendant de longues minutes. Ce sont les immatures non nicheurs qui s’adonnent à ses activités. Ainsi, lorsqu’ils reviendront adultes l’année suivante, ils seront probablement déjà appariés, auront une connaissance parfaite des lieux et sauront en particulier où nicher.
Migration
Le retour des premiers martinets noirs a lieu vers la mi-avril et se poursuit jusqu’en mai. En revanche, le départ en fin d’été est brutal et massif. Dès la fin juillet, une fois les jeunes envolés, la grande majorité des martinets nous quittent. Quelques rares retardataires peuvent encore être observés fin août ou en septembre, probablement des oiseaux occupés par une nichée tardive.
Vol
Un vol direct et rapide. En vol de croisière, la vitesse est de 50 à 60 km/h, mais l’oiseau est capable d’accélérations rapides et de vitesses supérieures à 100 km/h pouvant aller jusu’à 200 km/h lors des poursuites effreinées. À l’inverse, le martinet est capable de freinages brutaux très efficaces, par exemple quand il arrive au nid à grande vitesse.
De par ses petites pattes et ses grandes ailes, un martinet noir tombé au sol ne peut plus décoller de nouveau, ses ailles touchant le sol. S’il n’est pas blessé, il faut alors lui redonner de la verticalité, en le posant sur le rebord d’une fenêtre à l’étage ou au pire le lancer en l’air au dessus d’une pelouse.
Alimentation. Mode et régime
Exclusivement insectivore, il chasse en vol aussi bien à ras de sol qu’à de très grandes hauteurs. Comme la proie moyenne est de petite taille, le martinet doit chasser beaucoup pour subvenir à ses besoins et à ceux de la nichée. Lorsqu’il nourrit les jeunes, il emmagasine les proies dans son jabot en en faisant de petites balles. On a calculé que chacune d’elle peut contenir jusqu’à 1 000 proies et que la récolte journalière d’un oiseau pouvait atteindre 20 000 insectes. Quel bel anti moustique.
Reproduction – Nidification
Le Martinet noir est monogame. Sauf accident, les couples sont unis peut-être pour la vie comme le suggère l’observation d’un couple occupant le même nid pendant 10 années successives. Le nid du Martinet noir est construit dans un espace confiné que l’oiseau doit pouvoir atteindre en vol. Le plus souvent, c’est sur le haut du mur supportant le toit d’un bâtiment. Il lui suffit d’une ouverture de 3-4 cm dans laquelle il puisse se glisser pour accéder à cet espace. Il peut ensuite, s’il le faut, ramper jusqu’à l’emplacement du nid en s’aidant de ses courtes pattes.
Le nid est fait de tout élément léger que l’oiseau peut récolter en vol sans se poser, plumes, herbes emportées par le vent, fils d’araignée, bout de papier,..
La ponte est de 1 à 4 œufs, en moyenne 2 ou 3, blancs et oblongs. L’incubation, assurée par les deux adultes, dure environ une vingtaine de jours. Le séjour des jeunes au nid est d’un peu plus de 40 jours.
L’envol ne se produit qu’une fois acquise la capacité de voler et de se nourrir seul. En effet, à partir de ce moment, les jeunes ne pourront plus compter que sur eux-mêmes.
Menaces. Protection
Le Martinet noir n’est pas menacé pour le moment, même si des déclins localisés ont pu être notés. Principale menace pour les oiseaux reproducteurs, rénovation des bâtiments (façades et toitures) qui prive le plus souvent les martinets de la possibilité de nicher.
Je vous remercie pour tous ces renseignements
Ceux-ci sont précieux pour notre aide humaine vis à vis de ces oiseaux !
Très bonne continuation !