Compte-rendu Sortie Piémanson & Marignane du 23 Mai 2021

La nature a son calendrier et vouloir l’observer c’est se caler sur son rythme. Parfois elle réserve de belles surprises, des oiseaux qui normalement ne vivent pas chez nous y font une apparition, s’étant trompés de route pendant leur migration. Ainsi la veille de notre sortie un bécasseau de Baird et un bécasseau de Bonaparte ont été observés sur le secteur des baisses des Salins-de-Giraud. Là même où quelques uns d’entre nous avaient eu la chance de voir un bécasseau de Bonaparte en août 2019 pendant une sortie mémorable de notre groupe. Initialement prévue sur le plateau de Valensole nous avons donc décidé à l’unanimité de changer nos plans pour aller chercher les bécasseaux nord-américains le matin et la pie-grièche à poitrine rose signalée à Marignane.

Bergeronnette printanière (sous espèce italienne) – (c) Arnaud GENNARELLI

Comme à chaque passage en Camargue nous commençons les observations au bac de Barcarin avec le cortège habituel de saison : canard colvert, aigrette garzette, martinet noir, hirondelle rustique, rossignol philomèle, bouscarle de Cetti, Moineau domestique.

En bonus une sterne hansel survole les rizières avant qu’on traverse le Rhône. Arrivés sur le secteur favorable aux bécasseaux nous nous mettons activement à la recherche des oiseaux rares. Un examen attentif des groupes de bécasseaux variables permet de trouver des bécasseaux sanderlings et des bécasseaux minutes, mais pas de traces d’un bécasseau de Baird ou de bécasseau de Bonaparte.

Comme nous nous y attendions nous croisons beaucoup d’ornithos dont quelques camarades, merci à Charlie pour les infos et à Théo pour son amicale participation. Nous ne ferons pas partie des chanceux qui verront le bécasseau de Bonaparte, l’autre espèce ne sera pas vue du tout ce jour-là. Elle sera retrouvé sur un secteur voisin le lendemain. Il faut dire que trouver un bécasseau en particulier à cet endroit peut se révéler un peu ingrat, mais bien entendu il y a de belle chose à voir à qui sait regarder la nature. Ainsi nous verrons passer une femelle de faucon kobez au-dessus du Grau de Piémanson, probablement fraichement arrivée de migration. Sur la plage ce sera un faucon hobereau en vol au-dessus de la mer, lui aussi finissant son voyage transméditerranéen. Et puis les limicoles plus communs n’en sont pas moins digne d’intérêt.

Après un casse-croûte qui dégénéra en bataille rangée contre les moustiques nous reprenons la route avec le secret espoir de trouve la pie-grièche à poitrine rose observés à Marignane. Autant le dire tout de suite, là aussi nous ne verrons pas cette espèce dont la population nicheuse française c’est, malheureusement, éteinte depuis peu.

Mais là aussi nous ferons de belles observations: familles de cygne tuberculé, familles de canard chipeaux, parade de grèbes huppés, crabiers chevelus, ibis falcinelles, faucons hobereaux, un mâle de pie-grièche écorcheur. Un petit-duc scops insomniaque se met à chanter en plein après-midi. Et comme il n’y a pas que les oiseaux dans la vie (si, je vous jure!) nous gardons un œil au sol pour trouver quelques orchidées: vraiment beaucoup d’orchis bouc, un ophrys, vraisemblablement Aurelia, et une belle station de Serapias parviflora.