Dans le treizième arrondissement de Marseille, le secteur de Château Gombert offre les derniers grands espaces de nature en ville : on y vient et on y vit pour trouver encore « un peu de campagne ». Le symbole de cette richesse naturelle, et qui a donné son nom à un parc du quartier, est sans conteste la chevêche d’Athéna.
La petite chouette d’environ vingt centimètres, aux grands yeux jaunes et au plumage gris ou brun clair, est une voisine rare et discrète, qui passe souvent inaperçue. Si elle chasse principalement au crépuscule et en première partie de nuit, elle s’observe aussi en journée sur des perchoirs diurnes où elle profite des rayons du soleil.
Territoriaux, les couples sont attachés à leur lieu de reproduction et les jeunes restent dans un rayonnement géographique proche. Il reste quelques couples de chevêches sur le secteur de Château Gombert, mais l’écosystème périvillageois subit de profondes modifications : de larges surfaces de terres agricoles sont bétonnées pour céder la place au développement urbain, lotissements, voies de communication et infrastructures telles que les zones industrielles et commerciales.
La pression immobilière continuelle sur le quartier met aujourd’hui gravement en péril l’habitat de la chouette chevêche, qui est pourtant une espèce protégée. En 2012 déjà, la population de chevêches d’Athéna à Marseille avait baissé de 50% en quinze ans, avec une estimation de 70 couples. Aujourd’hui, il ne resterait que trois couples nicheurs sur le secteur de Château Gombert : le déclin continue donc et la présence de l’espèce dans la ville est plus que jamais menacée. Si rien n’est fait, cette espèce aura bientôt disparu en milieu urbain.
Pour écouter l’interview de 3 min de notre ami Anaël MARCHAS sur le sujet à l’antenne de France Bleu Provence, c’est par ici que ca se passe :