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Activités du Groupe LPO Pays Briançonnais

Céüse, nous voilà !

 

Belle journée
De gauche à droite et de haut en bas : Pelleautier, les observatrices à l’affût du blongios depuis la route, la troupe toujours à l’affût, la « Grande Face », Hirondelle de fenêtre, Harle bièvre et ses poussins, Biographie, la troupe en observation de Grèbes huppés, le mâle de Blongios, Pelleautier et Céüse.

Le 25 mai 2014

7 personnes ont répondu à l’appel de Robert pour un petit tour dans le Sud des Hautes-Alpes que l’on ne connaît pas si bien que ça, finalement.

6h, toute la troupe est au départ, direction Céüse et sa falaise renommée dans le monde entier. Un petit arrêt à Eygliers pour acheter pain, croissants et fougasses, un autre à la Freissinouse pour le traditionnel café de Robert et on décide de faire le détour par Pelleautier.

On se gare sur le parking au bord de la départementale. A peine descendus, je remarque « une grosse rousserolle turdoïde » posée au sommet des phragmites de la motte flottante. Un coup de jumelles suffit pour déterminer le mâle de Blongios nain, l’emblème du coin ! Ni une ni deux, tout le groupe sort en trombe des voitures, armés de lunettes et appareils photos et l’oiseau magnifique commence à se faire mitrailler. Le seul souci, c’est que l’on est au beau milieu de la route, légèrement à la sortie d’un virage, et donc y faudrait pas qu’on se fasse empaler sur un pare-chocs. Ce serait bête.

à l'affût du blongios !
à l’affût du blongios !
La photo a été prise depuis le milieu de la route
La photo a été prise depuis le milieu de la route

A partir de dorénavant c’est le festival. Par la suite, on observera notre nouvel ami le Blongios les yeux dans les yeux (ça remplace habilement le bihoreau camarguais), posé au bord des roseaux (et aussi au sommet) à moins de dix mètres et même parfois en train de se castagner avec un second mâle un peu plus terne. La coche est comptée, on a vu le bec rouge et l’œil jaune à pupille noire. Il est bien sympa cet oiseau.

 

En haut des ses roseaux
En haut des ses roseaux

 

Les yeux dans les yeux !
Les yeux dans les yeux !
Le second mâle un peu plus terne
Le second mâle un peu plus terne
Le premier mâle bien coloré
Le premier mâle bien coloré

Robert s’approche discrètement…

Le blongios est là !
Le blongios est là !

et ça donne ça :

Sans commentaire !
Sans commentaire !

On repère un peu plus tard un Bihoreau gris de 2ème année posé dans les buissons au bord de l’eau. Pas de trace du Crabier par contre !

C'est aussi beau que Mison !
C’est aussi beau que Mison !

A part ça (ce qui est déjà super), 8 chanteurs de Rousserolle turdoïde (que l’on a eu bien du mal à mettre dans la longue-vue, mais on y est arrivés), une famille de Mésanges bleues, 3 Rossignols philomèles, quelques Fuligules morillons, une douzaine de Grèbes huppés avec des grands poussins rigolos dans leurs pyjamas rayés, un Milan noir et c’est à peu-près tout mais c’est déjà bien.

Grèbes huppés à bâbord
Grèbes huppés à bâbord

Mais bon. On va quand même pas se laisser attendrir ! Hop. On dit Ciao à Ixobrychus minutus (à vos souhaits) et on part, direction le Col des Guérins à Sigoyer.

Le coin se révèle plutôt riche : Verdiers d’Europe, Rougequeues à front blanc, Torcol fourmilier, Coucous gris, Linottes mélodieuses, Pouillot véloce…

Et on commence la montée, d’abord dans les broussailles puis petit-à-petit dans la forêt qui se révèle être incroyablement variée. La diversité d’essences en résineux et feuillus est remarquable : alisier blanc, mélèze, sapin pectiné, épicéa, pin sylvestre, hêtre… le nombre d’espèces d’oiseaux est à l’image de ce bois : Mésange huppée, Mésange noire, Mésange charbonnière, Mésange à longue queue, Coucou gris, Grive draine, Grimpereau des bois, Roitelet à triple-bandeau, Pouillot véloce et de Bonelli, Rougequeue à front blanc, Bec-croisé des sapins, Accenteur mouchet, Fauvette à tête noire, Pic épeiche et j’en oublie…

L’arrivée sous l’imposante falaise de Céüse se fait avec un chant qui nous est inconnu… ça ressemble, mille sabords, au Tarier des prés. Mais on verra plus tard puisque Robert repère un Tichodrome en bas de la paroi juste en face de nous. Sympa.

On va se poser un moment au pied de la falaise et c’est là que l’on repère l’auteur du fameux chant râpeux qui résonne : c’est un mâle de Fauvette grisette, et il est à fond. Posé sur un buisson, il décolle et chante en vol pendant un moment, puis vient se reposer sur son arbuste et recommence son manège plusieurs fois avant de se déplacer sur un autre perchoir.

A l'affût de la Fauvette grisette
A l’affût de la Fauvette grisette
Celle-là, on l'aura entendue...
Celle-là, on l’aura entendue…

Une Bondrée apivore passe au-dessus de nos têtes.

La ballade se poursuit jusqu’au Collet (secteur Nithsapa). Les Craves à bec rouges sont omniprésents, on en voit rentrer et sortir de toutes sortes de cavités, parfois avec des sacs fécaux. Un Chocard à bec jaune semble perdu au milieu du groupe. Les Grands Corbeaux et Choucas des tours sont aussi très présents. Deuxième ticho de la journée !

On a fait aussi de très belles observations d’Hirondelle de fenêtre, très actives, en train de construire les nids dans toutes les cavités disponibles de la paroi. En se postant quelques minutes à côté d’une résurgence, là où les bestioles viennent prélever de la boue, Robert a fait de très jolies images ! Durant la sortie on aura pu observer des nids maçonnés de toutes sortes, épousant les formes des cavités disponibles. Certains sont particulièrement esthétiques.

5 minutes d'attente, et voilà le résultat !
5 minutes d’attente, et voilà le résultat !

Les Hirondelles de rochers sont moins nombreuses et plus discrètes que leurs cousines. Durant la marche, on a pu observer trois autres chanteurs de Fauvette grisette, tous très territoriaux, en parade, mais très coopératifs : on a pu compter les primaires visibles dépassant des tertiaires, ça va sans dire !

Une Fauvette babillarde chante dans les pins en contrebas, accompagnée par un Accenteur mouchet. Un Faucon pèlerin passe rapidement, sans doute accompagné d’un deuxième.

On pique-nique à l’abri sous une petite vire. Un Tichodrome passe au-dessus de nos têtes. Saucisson, chips, taboulé, biscuits d’apéritifs… c’est le grand luxe.

Plus tard, un Faucon crécerelle mâle arrive en direction de la falaise avec une proie dans les serres. A notre grande surprise, il se pose dans une cavité à une quinzaine de mètres au-dessus du sol, en plein milieu d’une voie ! Quelques cris, et une femelle sort de l’aire.

C'est beau !
C’est beau !

On passe enfin devant le secteur de Biographie, une des voies les plus difficiles de France. Du 9a ou même 9a+, quoique à ce niveau-là y a pas une grande différence. Pour voir la voie, il ne faut pas se mettre face à la falaise mais face au vide : la paroi est au-dessus des têtes, c’est du surplomb, quoi. Robert, qui a assuré un de ses potes, nous montre les prises. Il faut avoir les petits doigts bien musclés pour s’y accrocher !

Biographie
Biographie
Vertical !
Vertical !

Nous continuons donc la ballade jusqu’à la cascade. Arrivés là-bas, on repère un premier Tichodrome échelette qui s’enfuit rapidement. Une Mésange noire nourrit des jeunes au nid dans une petite cavité en plein milieu de la paroi, et on entend la Bergeronnette des ruisseaux au niveau du petit torrent. On est survolés par unFaucon pèlerin.

Les Hirondelles de fenêtre sont aussi très présentes sur ce coin avec de nombreux nids tous plus originaux les uns que les autres. Et là, paf ! Un Tichodrome arrive, suivi d’un deuxième avec des proies au bec ; les deux oiseaux se dirigent vers un « gruyère » en bas de la falaise, sans doute pour nourrir leurs jeunes. Plusieurs trous dans la paroi sont fientés. On a fait de belles observations. Enfin, pour couronner le tout, un mâle de Fauvette passerinette chante à découvert dans un alisier (?), accompagnée par une grisette à l’étage du dessous.

Et on amorce la descente, en se dépêchant un peu pour ne pas se faire rattraper par la pluie. Pendant la descente, belle observation d’un chanteur de Roitelet à triple-bandeau. On arrive aux voitures en même temps que la pluie, et on juste le temps d’observer un couple de Pies-grièches écorcheurs avant de partir. « C’est sympa, ce coin : météo agréable, voisin chaleureux… » (cf. Sid)

Arrêt dans un café à Sigoyer pour reprendre des forces en regardant d’un œil discret « la gracieuse Serena Williams » sur France 2, et c’est reparti, direction cette fois la Base de loisirs d’Eygliers sur le chemin du retour.

Entre Crots et Embrun, Robert et Pierre ont observé un Faucon kobez. Mince ! On n’était pas dans la bonne voiture !

On retrouve Valérie directement sur place. Et bien sûr la femelle de Harle bièvre accompagnée de ses onze poussins (douze au début) qui nous a offert des scènes magnifiques toute la soirée. Sur le lac, les jeunes suivent la mère et grimpent sur son dos (bidonnant !), mais ce sont les séances de pêche les plus spectaculaires. La petite famille se réunit dans la crique à galets au bord de la berge. Dès qu’ils aperçoivent un poisson, les poussins se jettent dessus en se propulsant juste sous la surface de l’eau (en imitant la technique de leur mère), ce qui crée une vague ; dès lors, c’est chacun pour soi. Le plus chanceux -ou le plus malin, ou le plus affamé, ou le plus fort, allez savoir- qui attrape une proie se fait immédiatement courser par ses dix frères et sœurs, sur l’eau, mais aussi à terre ! La scène est désopilante : le jeune a la moitié du poisson à l’intérieur, l’autre à l’extérieur, et il essaie tant bien que mal d’échapper à ses frères et sœurs qui le poursuivent. L’ingestion est difficile, on dirait qu’il ne va jamais y arriver. Et pourtant si ! En dressant la tête vers le ciel, le poisson glisse petit-à-petit dans le ventre du mioche qui est parcouru de haut-le-cœur. Enfin, le poisson avalé, le jeune commence sa digestion, confortablement installé sur le dos de sa mère, et regarde les dix autres se battre comme des chiffonniers pour un ridicule chevesne de dix centimètres. A noter que la femelle ne se prive pas pour attraper quelques poissons de belle taille.

Les joyeuses colonies de vacances...
Les joyeuses colonies de vacances…

C’est la première fois que le Harle bièvre niche en région PACA.

De l’autre côté du lac, un couple de Foulques et ses six poussins maraudent au bord des roseaux.

C’est pas tout ça, on aura pu contacter également : un Torcol fourmilier, 2 Huppes fasciées, un Milan noir, quelques sittelles et Rougequeues à front blanc. Et aussi un couple de Grimpereaux des jardins en train de construire un nid.

Grimpereau des jardins pris sur le vif
Grimpereau des jardins pris sur le vif
Milan noir d'Eygliers
Milan noir d’Eygliers

Mais dites-moi : elle était vraiment géniale cette journée !

 

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