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Camp Ornitho Baronnies 2024… Machistador !

8 et 9 juin 2024

La dénomination « WE naturaliste dans les Baronnies » a peut-être fait hésiter certains d’entre nous, pensant qu’il y avait probablement une faute de frappe…ou bien d’aucuns ont pensé qu’on n’allait pas pouvoir voter…. et bien je vous le dis tout net… ils ont eu grand tort de ne pas venir !.. c’était Machistador !

Cinq volontaires hyper motivés (Annie, Anouk, Rachida, Philippe et ma pomme) pour aller établir une tête de pont naturaliste dans les contrées inconnues de la Drôme… Qu’à cela ne tienne ! n’écoutant que notre envie, nous voilà partis vers les Baronnies à 1h30 de nos bases Avignonnaises, direction… la vallée de l’Aigues. Let’s go !

Les vautours volent déjà haut dans le ciel, quand nous arrivons au camping de Trente Pas… Assurément, un petit coin de paradis, au bord du Bentrix. On s’affaire à monter nos tentes en urgence pendant que Philippe gare la Kerkini Machine, sous les cerisiers. Annie a une tente « 3 secondes »… alors, évidemment, elle ricane et nous bat à plat de couture… (mais t’inquiète, Annie…on en reparlera !!!). Chacun a apporté moultes victuailles et Elixir divers, qu’on dispose sur une grande table rouge style ONF d’où nos têtes émergent à peine du plateau… (c’est hyper pratique !). Comme au réunion du groupe, c’est le concours Lépine de la gastronomie, …Bref, c’est la multiplication des pains : on est 5, mais étrangement, il y a des victuailles pour 15 !… Question « apéro », Philippe sort un petit vin moelleux de Bergerac… et tout de suite, on est bien,… d’autant qu’avec Annie, on avait déjà fait une halte salutaire et militante dans une brasserie de Nyons, pour faire le plein de bière (et on avait déjà pris une petite avance sur recette). Après, le repas, on synchronise nos montres, on regarde la carte, et, hop, le temps de glaner quelques cerises dans le grand cerisier qui nous fait de l’ombre, nous voilà partis vers les ruines du vieux villages de Condorcet, non loin de là.

Nous entamons la montée vers les ruines sous une cagne digne déjà du cœur de l’été,… la montée est raide… mince, j’aurais dû prendre une double dose de café ou carrément proposer une sieste… par contre, y’a pas à dire : qu’est ce que c’est beau ! Probablement l’effet conjugué du bergerac et du soleil, on entend très vite des dialogues assez surréalistes que seul un ornithologue averti peut décrypter :

  • Philippe : « j’ai un zizi, là au sommet du buisson »
  • Seb : « Yes !,…Bougez pas, je vais mettre le zizi dans la lunette »
  • Annie : « Un zizi ? chouette !… ça fait un moment que j’en ai pas vu »
  • ….. 😊

Arrivés à mi-chemin, une colonne de vautours se forme juste au-dessus de nos têtes… 5, puis 10, puis 20… ça monte fort… et au sommet de la pompe, solo et majestueux, qui c’est qui y a !?… je vous le mets dans le mille Emile… un percnoptère d’Egypte adulte… C’est royal !

Arrivé aux ruines, la vue est superbe…on flâne et on se cultive, on apprend que Condorcet était vraiment un brave type, mais que la terreur a eu raison de ses idées et de son chef. Là-haut, c’est beau… on traîne… on se disperse, et, évidemment, on perd Rachida qui baguenaude et photographie des plantes et des lézards à droite et à gauche… mais, pas le temps de traîner dans les parages… On repasse fissa au camping… direction les Gorges de 30 pas.

Arrivés sur place, on s’arrête à l’entrée des gorges et on chemine à pas de loup avec la lunette sur le dos… Dès l’entrée, telle une gargouille de Notre Dame, un vautour, comme figé dans la pierre nous donne le droit de passage… C’est la quête de l’oiseau du temps… On est un peu dans le seigneur des anneaux…

Vautour fauve. Photo Sébastien Feutry

Alors que les hirondelles de rocher font des aller et retour incessant au bord des falaises, nous cheminons lentement craignant on ne sait quoi ? un guet-apens ornithologique ? … on scrute chaque pierre, chaque trou, chaque mouvement, … c’est magnifique, mais faut l’avouer : pas de Tichodrome, pas de Pélerin, pas de Monticole… même pas grave !

Il est temps de rentré au camp… car l’ornitho, c’est bien, mais là, c’est l’heure de la piscine. Le camping est absolument désert. Autant vous dire que la piscine est à nous. L’eau est à 22°… Certes, on a connu plus chaud, mais c’est vivifiant, et une fois qu’on y est, c’est le pied total…les geais passent et repassent pour marauder des cerises, mais ça va, on leur donne la permission.

Bon, c’est pas le tout, mais il se fait faim… pas le temps de niaiser et de faire un « six qui prend », on ressort les poulardes et les vins de Toscane… Philippe et Annie proposent pour fêter cette belle journée, de comparer leur petit élixir jaune qui a la faculté de troubler l’eau quand on la verse et qui se boit comme du petit lait ! Houlà, franchement, les 2 passent très bien ! mais il est déjà tard et ce soir, c’est la fête de Curnier… un petit village typique, à la confluence de l’Aygue et de l’Ennuyé, pas loin de là… arrivés sur place, tout le village est rassemblé… il fait doux, les enfants jouent sur le terrain de foot, les adultes les surveillent vaguement du coin de l’œil et refont le monde une bière à la main… demain matin, c’est les élections, c’est sérieux.. ça discute sec !

On s’installe parmi les autochtones… on prend aussi une bière pour faire couleur local, philippe achète des barquettes de frites au cas où on serait dénutri (sic !)… on refait le monde, les esprits chauffent, on rêve de monde meilleur, et accessoirement d’Elanion et de Monticole de roche … heureusement, les musiciens (« Monsieur Orange »… on recommande) commencent à envoyer du gros son.. … Rachida évidement en vrai groupi s’avance sur le devant de la scène… on la suit prudemment, mais l’ambiance montant crescendo, on finit tous devant la scène en chantant à fond « Machistador » de M (j’espère que vous avez la ref !) ou plus disco « laissez moi danser » de Dalida… c’est dire qu’on est chaud comme la braise …bref, il est temps d’aller compter les mouettes sous la tente car demain levée à l’aube, pour aller cocher la fameuse pie grièche bleue, endémique des Baronnies (et peut-être aussi des soirées un peu trop arrosées !)…

Le lendemain, après une nuit bercée par la rivière et le petit Duc, on se réveille… 6h, on est fin prêt et d’attaque pour affronter la nature hostile… euh disons plutôt 8h…on émerge ! faut dire, les piafs ont fait un bazar du tonnerre à partir de 5 heures du mat…mais que fait la police ! …café, biscotte, jus de citron (ce matin, on est en mode sobriété/efficacité), à 9h on est prêt… Annie fait un peu moins la fière… elle a mis 15 bonnes minutes à plier sa tente « 3secondes »… on ricane ! (heureusement qu’il y a les 4G dans le village, pour regarder la vidéo de Decathlon ! car je crois qu’on y serait encore !),… direction le charmant petit village d’Eyrolle au dessous des Gorges.. Là, faut avouer, c’est tout de suite grandiose, Pie grièche écorcheur, Fauvette passerinette, Torcol fourmilier… l’endroit est absolument magnifique et c’est un festival de piafs…

Pie-grièche écorcheur. Photo Sébastien Feutry

En plus, on assiste à un passage de proie entre un adulte de Faucon hobereau avec 2 jeunes, puis à leur repas… c’est assez surréaliste…(et je passe sur la demi-heure de débat pour savoir si c’était pas des Pèlerins !… mais c’était bien des Hobereaux !).

Vraiment un spot incroyable…à noter dans les tablettes !

Allez, retour au camping…on ramasse et on va manger dans un petit coin de nature, pas loin de là… l’orage n’est pas loin… il menace. Alors pour conjurer les éléments et être dans l’air du temps , on entonne Brassens ;

Parlez-moi de la pluie et non pas du beau temps
Le beau temps me dégoûte et m’fait grincer les dents
Le bel azur me met en rage
Car le plus grand amour qui m’fut donné sur terre
Je l’dois au mauvais temps, je l’dois à Jupiter
Il me tomba d’un ciel d’orage

Tout ça c’est beau, mais je rappelle que les bureaux de vote ferment à 18h !!!.. il faut déjà repartir… Pour se faire un dernier petit kiff, on rentre par la vallée de Chateauneuf-de-Bordette… Bien nous en prend : on fait une très belle observation de 2 circaètes (qu’on avait pas encore vus dans cette sortie), à la sortie du village… Oups, il était temps, les premières gouttent de pluie commencent à tomber dru, il est urgent de ranger les longues vues et les jumelles, … A Mirabel en Baronnie, ça s’assombrit encore davantage… et quand on arrive à Vaison c’est carrément le déluge…

Le Bilan de ce WE est plutôt pas mal…48 espèces observées dont certaines qu’on ne croise pas si souvent. Vraiment un beau moment d’ornithologie et de partage … Alors évidemment, on s’est promis de remettre ça l’année prochaine !!! avec ou sans élection, (avec ou sans dissolution !)… alors cette fois, pas une seconde d’hésitation, cochez le directement dans votre agenda 2025 !…

Sébastien

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