Encore une belle sortie nature riche en découvertes. Grâce à Julie et Aymeric, conservateurs de la réserve des Monts d’Azur, nous avons pu observer et comprendre le rut du Cerf élaphe.
Biologie, écologie, reproduction, habitat, conservation, menaces, nous avons d’abord évoqué de nombreux sujets pour brosser le portrait de cet animal emblématique des forêts et les adaptations de son comportement au dérèglement climatique et à la cohabitation avec l’homme. Nous nous sommes ensuite dirigés sur un point d’observation stratégique.
Nous avons eu de la chance car toute la soirée, les cerfs ont été très démonstratifs : nous avons entendu de nombreux brames mais aussi observé des hardes de biches. En effet, à ce moment de l’année, les cerfs cherchent à attirer les femelles pour la reproduction. Ils émettent des cris puissants et gutturaux, appelés brames, pour marquer leur territoire et rivaliser avec d’autres mâles. Nous avons aussi très bien entendu les bruits des bois qui s’entrechoquent issus de combats, impressionnants ! En début de soirée, nous avons également observé un circaète en vol stationnaire. Une rencontre étonnante à cette période de l’année, oiseau ophiophage et par conséquent migrateur, la plus part sont déjà en route pour l’Afrique.
Au delà des nombreux apprentissages biologiques et comportementaux du roi des forêts, le débat s’est ouvert sur la cohabitation avec l’homme et la préservation des espaces naturels. Alors que les territoires naturelles se réduisent sous la pression de l’activité humaine, l’impact du cerf sur la régénération forestière, en mangeant les jeunes pousses, mais aussi en luttant contre la transmission de certaines maladies animales, interroge sur les déséquilibres possibles. Comment trouver un équilibre entre sa conservation et la gestion durable des forêts ?
Les sciences ont longtemps été dominées par les hommes, ce qui a parfois influencé la manière dont on interprétait le comportement des animaux. Des idées préconçues, teintées de valeurs humaines comme la domination ou la force, ont pu donner lieu à des interprétations un peu machistes. Aujourd’hui, ces points de vue sont de plus en plus remis en question pour offrir une vision plus neutre et équilibrée de la nature.
Une soirée très appréciée, vivante, avec de nombreux échanges et qui a su allier observation, explications, sensibilisation et contemplation. Nous aurions tous aimé repartir avec un bois en souvenir mais cela se mérite et demande beaucoup de temps de recherche. Alors à la fin de l’hiver prochain, quand les mâles perdront naturellement leurs bois, nous devrions être quelqu’un à suivre leurs traces et partir prospecter la forêt !
Un grand merci à la Réserve des Monts d’Azur qui nous a accueilli permis de vivre ce moment.