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Premières sorties rapaces nocturnes

Du bourg de Castellane jusqu’au hameau le plus éloigné, il suffit de sortir au crépuscule pour entendre les rapaces nocturnes. Chant lugubre ou porte chance, chouettes et hiboux ne laissent pas indifférents et leur présence (et, pour certains, le retour de migration) méritait une sortie pour mieux les connaître et les comprendre.   

Et non, la chouette n’est pas la femme du hibou comme la grammaire pourrait le laisser croire. D’ailleurs en anglais et en espagnol, il n’y a qu’un seul mot pour désigner cette famille : « owl » et « buo ». On distingue les hiboux des chouettes par la présente d’aigrettes (touffes de plumes qui ressemblent à des oreilles) sur leur tête. 

Il existe plusieurs espèces d’hibou observables en France : le Grand-duc, le Moyen-duc, le Petit-duc et le Hibou des marais. Les trois premières sont présentes dans la région. En ce qui concerne les chouettes, on peut observer la Chouette hulotte, la Chevêche d’Athéna, la Chouette effraie et la Chouette de Tengmalm. Les plumages, tailles, comportement et aussi les cris permettent de les reconnaitre. Certains, comme le Petit-duc, se nourrissent quasi essentiellement d’insectes. D’autres se nourrissent de petits mammifères et certains se prédatent entre eux. 

Un atelier était d’ailleurs organisé pour apprendre à décrire les oiseaux pour mieux les connaître et comprendre leur comportement. On se rend vite compte de toutes les subtilités d’un plumage et l’importance de décrire la morphologie : taille de la queue, forme du bec, couleurs, etc. 

Les adaptations morphologiques de ces espèces à la prédation nocturne ont fascinés les groupes. Pour ne faire aucun bruit lorsqu’ils volent, ces oiseaux sont couverts de plumes de la tête aux serres. C’est d’ailleurs des plumes très fines, presque du duvet, qui leur permet de voler en silence. Ensuite, la taille de leurs yeux qui sont adaptés à la vision nocturne, très grosses leurs pupilles captent deux à trois plus de lumière que nos yeux. Et enfin, la forme de leur tête, légèrement incurvée et qui pivote à 180°, pour capter tous les bruits de la nuit.  

Les bénévoles avaient aussi amené différentes pelotes que l’on peut trouver au pied d’un nichoir ou d’un perchoir. Qu’est-ce qu’une pelote ? Le système digestif de l’oiseau peut traiter la viande et le gras, mais il ne peut pas digérer les plumes, la fourrure ou les os de sa proie. Les éléments non assimilés se regroupent en une boulette dans le gésier de l’oiseau, qu’il peut parfois régurgiter par la suite. Chouettes, hiboux et certains corvidés font des pelotes. 

Le groupe local LPO Verdon s’est inscrit à l’observatoire régional de la Chevêche d’Athéna qui est reconduit tous les 4 ans. Les données recueillies au cours de ces recensements à grande échelle ont dernièrement permis de réévaluer le statut de cette espèce, qui est passé de « préoccupation mineure » à « Quasi menacée ». Elle fait partie des espèces qui symbolisent de nos jours le déclin de la biodiversité dans les milieux agricoles.  

Le protocole de cet observatoire consiste à appliquer la technique de la repasse : reproduire le chant de l’animal sur une enceinte et écouter la présence ou l’absence de réponse. C’est ce que nous avons tenté de faire en nous promenant dans le Plan de la Palud. Ce soir-là, il n’y a pas eu de réponse de la Chevêche mais nous avons entendu plusieurs Petit-ducs, différents cris d’oiseaux diurnes et aussi des chauves-souris.  

Samedi soir pour les familles et dimanche soir pour les adultes, deux chouettes sorties très appréciées !  

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