Quelques cris aigus à peine perceptibles, viennent animer le calme froid de la pinède. Des petites silhouettes rondes arpentent les branches les plus basses. Les oiseaux semblent se suivre par petits bonds comme s’ils étaient liés les uns aux autres par un fil invisible. Certains volètent sur place, d’autres explorent le dessous des rameaux à la recherche de nourriture. De plus près, ces minuscules oiseaux sont délicatement colorés et présentent une raie jaune or sur le haut du front. Il s’agit bien du plus petit oiseau d’Europe, le Roitelet huppé !
Qui est-il ?
La taille réduite du Roitelet huppé en fait, avec son cousin le Roitelet triple-bandeau, des oiseaux uniques dans l’avifaune européenne. Avec ses 4,5 grammes pour une longueur de 8 centimètres, le Roitelet huppé arbore une coloration générale olive, avec une raie jaune encadrée de noir sur la tête et des barres alaires crème sur les ailes. Son petit œil sombre est entouré de mascara noir puis d’une zone plus claire, ce qui lui donne une expression triste. Une fine moustache sombre est également présente à la base de son bec très fin. Ce dernier lui permet de capturer des proies n’excédant pas les 40 milligrammes. Ses besoins journaliers sont tels (égaux à son poids) que notre oiseau passe 95 % de son temps à rechercher sa nourriture, composée de petits insectes, de collemboles, de petits mollusques et de Mille-pattes.
Le royaume du Roitelet huppé est la forêt d’épicéas, de sapins, de pins ou parfois de mélèzes. C’est avant tout un montagnard, on le retrouve jusqu’à 2000 mètres, à la limite de l’étage subalpin. La grégarité si précieuse en hiver, laisse place en mars, au cantonnement des couples qui vont s’établir sur un domaine forestier de 1500 m2, à l’intérieur duquel ils vont construire un nid de mousse et de plumes à une quinzaine de mètres de hauteur. Entrelacé entre les rameaux, le nid est conçu pour supporter des poids importants, notamment les 8 à 10 jeunes qui vont y être élevés durant 3 semaines.
Migrateur partiel, seuls les Roitelets originaires du Nord de l’Europe effectuent de longs déplacements pouvant atteindre pour certains jusqu’à plus de 2000 kilomètres, si bien que l’on retrouve des oiseaux norvégiens, suédois ou baltes sous nos latitudes, notamment dans les filets des bagueurs français. Nos Roitelets quant à eux, peuvent entreprendre tout au plus des migrations altitudinales. Même si la neige peut les gêner dans leur recherche de nourriture, le gel et le givre, sont leurs ennemis les plus dangereux. Ils interdisent l’accès à toute nourriture et épuisent rapidement l’énergie accumulée par le minuscule organisme des Roitelets. Enfin, comme beaucoup de passereaux, ils payent en hiver un lourd tribut par la prédation des chats domestiques.
Pour le voir...
Comme pour la Mésange bleue, de nombreux oiseaux sont encore présents suite à l’afflux du mois d’octobre ayant touché le Var. Afin de mettre toutes les chances de votre côté pour les observer, des sorties nature dans les salins de Hyères sont organisées par la Ligue pour la Protection des Oiseaux en partenariat avec la Communauté d’Agglomération Toulon Provence Méditerranée. Peut-être aurez-vous l’occasion de faire sa connaissance en compagnie de spécialistes des oiseaux. La prochaine sortie est prévue le jeudi 17 décembre. Pour plus d’information, contactez l’Espace nature des Vieux salins : 04.94.01.09.77