Les Pies-grièches constituent un groupe d'espèces (cinq espèces en France), inféodé aux milieux ouverts à semi-ouverts, qui s'est adapté aux secteurs d'agriculture et d'élevage traditionnels ou extensif abritant le plus souvent des zones enherbées faiblement arborées et riches en insectes et micromammifères.
Toutes ces espèces présentent actuellement un statut de conservation défavorable en France et en Europe. Les raisons de ce déclin, bien que multifactorielles, restent majoritairement liées à la profonde modification des pratiques agricoles opérée depuis les années 1960.
Le remembrement et l'arrachage massif de haies et d'arbres, l'usage intensif de produits biocides, la suppression des vergers traditionnels et la mise en culture des prairies ont ainsi mené à l'effondrement des populations de Pies-grièches dans la quasi-totalité des régions. Ailleurs, la déprise agricole et l'abandon de l'élevage entraînant une fermeture des milieux a également participé à ce déclin.
Face à ce constat alarmant, le Ministère de l'Ecologie soutient depuis 2010 la mise en place d'un Plan National d'Action en faveur des 4 espèces jugées les plus menacées en France : la Pie-grièche à poitrine rose, la Pie-grièche grise, la Pie-grièche méridionale et la Pie-grièche à tête rousse. Ce Plan bénéficie d'une déclinaison en région Provence-Alpes-Côte d'Azur animée par la LPO.