Les animaux aptes à la réintroduction dans le milieu naturel
De l’ensemble des animaux accueillis au Centre, près d’un sur deux retrouve finalement la vie sauvage. Les oiseaux relâchés sont bagués dans le cadre d’un programme agrée par le Centre de Recherche sur la Biologie des Populations d’Oiseaux (rattaché au Muséum National d’Histoire Naturelle).
Afin d’optimiser au maximum les chances de réinsertion de l’animal dans son milieu naturel, la décision du relâcher doit répondre à plusieurs critères :
- le rétablissement de l’animal;
- le site de la réintroduction doit répondre aux exigences écologiques (alimentation, reproduction) de l’espèce concernée;
- la saison du relâcher doit coïncider avec la période d’abondance de nourriture pour l’espèce en question.
Informations complémentaires :
Si certains retours d’informations font état d’échecs (oiseaux bagués retrouvés moins d’un mois après leur réintroduction), beaucoup d’autres montrent des succès indiscutables.
Un circaète Jean-le-Blanc a été récupéré durant l’automne complètement affaibli et en état de dénutrition. Après plusieurs mois de captivité, l’oiseau, entièrement rétabli, est finalement relâché au printemps suivant. Il sera récupéré par un centre de sauvegarde de la faune sauvage espagnol (à Cadix) cinq ans après !
Une jeune chouette hulotte est recueillie poussin peu de temps après son envol du nid. Ramenée au Centre, elle est élevée durant 2 mois et est finalement réintroduite dans un environnement favorable. Elle sera retrouvée 3 ans plus tard, emprisonnée dans un conduit de cheminée, à quelques kilomètres seulement du site de relâcher.
Les chevêches d'Athéna passées par le centre se réintègrent très bien dans leurs milieux !
Chaque année, un grand nombre de jeunes oiseaux sont ramassés par méconnaissance par des particuliers, peu de temps après avoir quitté leur nid, pour être déposés dans des centres de sauvegarde de la faune sauvage. Ces oiseaux sont temporairement élevés à la main avant d’être relâchés. L’efficacité de cette pratique demeure néanmoins largement méconnue. Nous avons suivi le devenir de 119 chevêches d’Athéna relâchées et trouvé une probabilité de recrutement similaire à celle des oiseaux sauvages (11.8% vs. 10.7% des 382 poussins envolés sauvages). La période de relâcher des oiseaux, en automne et au début du printemps suivant, n’affecte pas les probabilités de recrutement, mais un plus faible succès reproducteur de ces derniers, comparé aux oiseaux sauvages, suggère que les lâchers d’automne sont à privilégier.
Les animaux handicapés
Si l’examen initial de l’animal ne permet pas d’envisager des soins et une rééducation qui mèneront à un retour à la vie sauvage, ou en cas d’échec des soins, l’euthanasie est préconisée et pratiquée sous l’autorité d’un vétérinaire.
Toutefois, lorsque le handicap final permet à l’animal de bénéficier de conditions de vie satisfaisantes en captivité, il peut être transmis, en vue d’exposition au public, à des zoos ou à d’autres organismes officiellement reconnus.
Enfin, si l’animal appartient à une espèce rare qui fait l’objet d’un programme de renforcement des populations sauvages fondé sur la reproduction en captivité, les démarches administratives sont alors entreprises pour son transfert vers l’établissement intéressé. Plusieurs programmes sont actuellement menés au niveau national en partenariat avec l’Union Française des Centres de Sauvegarde.