Des petits oiseaux au vol de Sternes fendent le ciel de leur vol souple et gracieux. Leurs ailes pointues et leurs filets de plumes à la queue rappellent étrangement une hirondelle géante. Après quelques acrobaties pour attraper des insectes, un repos bien mérité semble gagner le petit groupe de migrateurs. La rare est magnifique Glaréole à collier est bien là, une chance pour les observateurs de la LPO PACA qui ont pu admirer cette espèce aux salins d’Hyères durant cette journée du jeudi 14 avril.
Qui est-elle ?
Avec ses 90 grammes, la Glaréole à collier est un oiseau d’une finesse et d’une élégance rare. Malgré sa teinte générale brun gris qui lui permet un excellent camouflage avec le sol terreux, elle présente une tête ronde avec un bec court noir à base rouge et une gorge crème finement délimitée de noir. Ce collier noir comme dessiné au pinceau, relie les deux yeux et lui a d’ailleurs valu son nom. En vol, ses ailes sont longues, pointues et présentent la particularité unique d’être rousses sur leur dessous. La queue noire est fourchue et le croupion blanc.
Exclusivement insectivore, elle consomme une large gamme de proies avec toujours deux pics d’activité, un en fin de matinée et l’autre en fin de journée, ce qui correspond à l’émergence des insectes vis-à-vis de la chaleur. Coléoptères, Orthoptères, Hémiptères, Hyménoptères, Odonates, Dermaptères ou Lépidoptères sont les grandes familles d’insectes qui composent son menu.
La Glaréole à collier est une espèce qui fréquente des milieux très originaux et rares comme les zones deltaïques, les lagunes, les marais temporaires mais également les zones arides et les steppes semi-désertiques. La présence d’eau lui est indispensable pour se nourrir alors que le milieu aride lui, procure une zone de nidification de premier choix notamment dans les sansouires très ouvertes, les labours ou les vasières asséchées. Ces exigences très particulières en font une espèce nicheuse particulièrement rare en France qui ne se rencontre qu’en Camargue lors de sa nidification.
Grégaire, elle niche en colonie dès le mois de mai. Le nid est établi au sol dans une petite dépression dans laquelle elle pondra 2 à 3 œufs, couvés durant 18 jours. Il faudra 30 jours supplémentaires aux poussins, pour pouvoir être autonomes.
Migrateur stricte, les Glaréoles à collier quitteront l’Europe dès le mois d’Août pour regagner leurs zones d’hivernage situées au-delà du Sahara quelque part entre le Sénégal et l’Ethiopie jusqu’au Zimbabwe.
Alors que les effectifs français ne comptent que quelques dizaines de couples, le Glaréole à collier est en très fort déclin dans toute l’Europe. Comme on peut l’imaginer, la destruction de ses milieux de vie alliant zones humides et désertiques, l’épandage de pesticides, la surcharge en bétail de certaines zones de reproduction, la mauvaise gestion des niveaux d’eau peuvent avoir des conséquences dramatiques tant sur le devenir des adultes que des nichées.
Pour la voir...
La Glaréole à collier est un migrateur rare mais peut s’observer dès le mois d’avril sur les salins d’Hyères. Afin de mettre toutes les chances de votre côté pour l’observer, des sorties nature dans les salins de Hyères sont organisées par la Ligue pour la Protection des Oiseaux en partenariat avec la Communauté d’Agglomération Toulon Provence Méditerranée. Peut-être aurez-vous l’occasion de faire sa connaissance en compagnie de spécialistes des oiseaux. La prochaine sortie est prévue le 20 avril à 09h00 aux Vieux salins. Pour réserver votre place, contactez le 04 94 01 09 77.