Dans les herbes folles et sèches des digues des salins d’Hyères, de petits passereaux sautillent au sol alors que d’autres décortiquent les graines encore accrochées aux tiges des végétaux. Les petits cris enjoués dont ils ne sont pas avares, sont caractéristiques de la Linotte mélodieuse, espèce venue passer l’hiver sur le littoral varois.
Qui est-elle?
La Linotte mélodieuse est un petit passereau de la taille d’un petit moineau, avec ses 17 grammes et ses 13 centimètres de longueur. En plumage nuptial, le mâle montre une coloration rosée à rouge très visible sur le front, la poitrine et les flancs. Le dos et le dessus des ailes sont roux. Le dessous du corps est blanchâtre avec quelques stries rousses sur les flancs. A l’exception du front, la tête est entièrement grise. Les femelles sont beaucoup moins colorées ne montrant aucune nuance rosée dans leur plumage. Le bec conique est typique des passereaux granivores. En vol, les liserés blancs des rémiges sont très visibles, formant des barres alaires assez typiques de l’espèce. Son caractère grégaire est très développé et cela en toute saison, mais les plus grands groupes s’observent en hiver, où il n’est pas rare de rencontrer plusieurs centaines d’oiseaux en une seule troupe.
La Linotte mélodieuse est l’un des fringilles les plus emblématiques des milieux agricoles de l’Ouest européen. Elle fréquente les milieux ouverts au couvert herbacé ras, parsemés de buissons et de haies. On la retrouve donc dans certaines plaines agricoles composées de bocages, de vignobles, et de jachères mais aussi en montagne dans les pâturages alpins couverts de buissons épars.
En période de reproduction, la Linotte reste sociable contrairement à de nombreux passereaux beaucoup plus territoriaux. Des colonies lâches de quelques couples sont observées couramment. C’est au mois d’avril que les couples se cantonnent et choisissent le lieu du nid. C’est la femelle peu discrète et chargée d’herbes sèches qui va construire le nid, souvent à faible hauteur dans un buisson. C’est lors de l’élaboration de celui-ci que l’on peut noter le caractère insouciant et déconcertant de la linotte et qui, lui a valu sa réputation d’étourderie. 4 à 6 œufs seront couvés durant une douzaine de jours uniquement par madame, sous l’œil et les ravitaillements réguliers de monsieur. Les jeunes séjournent le même laps de temps au nid, gavés quotidiennement de minuscules graines. Dès l’envol, les parents guideront leur progéniture vers des pâtures riches en nourriture, puis recommenceront une seconde nidification au bout de quelques jours.
Une large gamme de plantes est nécessaire à la survie de la Linotte. Les graines de crucifères, de graminées, de chardons, de pissenlits, de renoncules sont consommées au sol ou à même la plante. Quelques proies animales occasionnelles font aussi partie de son régime alimentaire (chenilles, coléoptères).
L’aire de distribution de la Linotte mélodieuse est particulièrement large, couvrant tout le Paléarctique occidental, exceptées l’Islande, les îles de la mer du Nord et les régions boréales de Scandinavie et de Russie. Migratrice partielle, son aire d’hivernage couvre une grande partie d’Europe occidentale et le pourtour méditerranéen. Dans le Var, les seules populations nicheuses sont localisées aux massifs de la Sainte-Baume et les oiseaux présents en hiver sur le littoral varois proviennent des populations des Alpes et probablement d’Europe du Nord.
Pour la voir...
La Linotte mélodieuse est une espèce hivernante sur la commune de Hyères. Afin de mettre toutes les chances de votre côté pour l’observer, des sorties nature dans les salins de Hyères sont organisées par la Ligue pour la Protection des Oiseaux en partenariat avec la Communauté d’Agglomération Toulon Provence Méditerranée. Peut-être aurez-vous l’occasion de faire sa connaissance en compagnie de spécialistes des oiseaux. La prochaine sortie est prévue le 05 janvier à 09h00 aux Salins des Pesquiers. Pour réserver votre place, contactez le 04 94 01 09 77.