Le jeudi 07 septembre 2017, l’équipe de la LPO PACA en charge des recensements hebdomadaires a eu l’agréable surprise de découvrir un magnifique Bécasseau tacheté sur les Vieux Salins. Cette espèce nord-américaine, rare en France et en Europe, a fait une halte de quelques jours sur ce lieu protégé.
Qui est-il ?
Le Bécasseau tacheté est un limicole de la famille des Scolopacidés qui regroupe 26 autres espèces réparties sur l’ensemble de la planète, exception faite de l’Antarctique. En tout plumage, il se distingue des autres espèces par son aspect élancé dû à la longueur importante de ses ailes, la couleur jaune de ses pattes, sa poitrine fortement striée avec une délimitation nette et son bec court à base brune.
Cette espèce rare en France, niche dans la toundra arctique humide dans le nord de la Sibérie, dans une grande partie de l’Alaska et le centre-nord du Canada jusqu’à la Baie d’Hudson, et probablement aussi sur la péninsule de Lougor dans le nord de la Russie.
Le Bécasseau tacheté se reproduit en juin lorsque les conditions météorologiques dans la toundra arctique deviennent plus clémentes. Les mâles arrivent bien avant les femelles et commencent leurs parades aériennes. Durant le vol chanté, le mâle contracte et détend un sac à air, caché sous les plumes de sa poitrine, produisant des sortes de hululements. Au sol, le mâle s'approche de la femelle avec la queue levée, les ailes pendantes et la poitrine gonflée. Plusieurs accouplements ont généralement lieu, les femelles visitant plusieurs territoires de mâles au cours de la saison. Le nid uniquement construit par celle-ci, est une dépression peu profonde constituée d'herbes et de feuilles. Il est situé dans la toundra herbeuse, souvent dans des terrains secs, mais parfois près de l'eau, d'habitude bien caché dans l'herbe ou au pied d’un arbuste. Quatre œufs sont pondus et couvés durant 23 jours sous la seule vigilance de la femelle. Les poussins sont nidifuges et quittent le nid à peine quelques heures après l’éclosion. Ils sont alors capables de se nourrir seuls, mais ils restent avec la femelle pendant au moins dix jours, puis finalement deviennent indépendants au bout de trois semaines.
Leur régime alimentaire est principalement constitué d’invertébrés tels que les mollusques, les araignées, les crustacés, les vers.
C’est en août pour les adultes et en septembre pour les jeunes que les départs ont lieu pour rejoindre leurs quartiers d’hivernage. Ceux-ci se situent principalement en Amérique du Sud depuis la Bolivie, le Paraguay et le sud du Brésil jusqu’au centre du Chili et le sud de l’Argentine en Terre de Feu. Quelques petites populations issues de Sibérie hivernent dans le sud-est de l’Australie, en Tasmanie et en Nouvelle-Zélande. Ils fréquentent alors les marais herbeux, les prairies inondées, les vasières côtières et intérieures plutôt végétalisées parfois jusque sur les hauts plateaux à 3500-4500 mètres d’altitude !
Cette espèce occasionnelle visite rarement l’Europe, souvent déviée de ses trajectoires migratoires par les diverses dépressions atlantiques. Cette observation est donc exceptionnelle tant par son origine géographique, que par la rareté de l’espèce en Méditerranée.
Pour voir les migrateurs…
Les salins d’Hyères, sont une importante zone de halte migratoire pour les petits échassiers en provenance de la Scandinavie, traversant la Mer Baltique puis l’Europe centrale. Bécasseaux, Gravelots, Chevaliers et autres Pluviers y trouvent des zones d’alimentation et de quiétude vitales dans leur progression vers l’Afrique. Afin de mettre toutes les chances de votre côté pour l’observer, des sorties nature dans les salins de Hyères sont organisées par la Ligue pour la Protection des Oiseaux en partenariat avec la Communauté d’Agglomération Toulon Provence Méditerranée. Peut-être aurez-vous l’occasion de faire sa connaissance en compagnie de spécialistes des oiseaux. La prochaine sortie est prévue le 23 septembre à 09h00 aux Vieux salins. Pour réserver votre place, contactez le 04 94 01 09 77.