Les pies-grièches (5 espèces en France) sont des passereaux de taille petite à moyenne qui se caractérisent par un bec crochu et un bandeau noir en travers des yeux. Elles vivent dans des milieux plus ou moins ouverts, qualifiés « d’intermédiaires » par rapport à des milieux fermés (forêts) ou complètement ouverts (terres arables).
Ces espèces, aux mœurs de rapaces, chassent des insectes et des petits vertébrés (rongeurs, reptiles, petits passereaux). L’originalité comportementale des pies-grièches tient à leur habitude de réaliser des « lardoirs », en épinglant leurs proies sur des épines d’arbres et d’arbustes. Ce comportement, plus ou moins prononcé selon l’espèce et le lieu, vise avant tout à faciliter le dépeçage et à établir un garde-manger pour pouvoir passer les périodes d’intempéries durant lesquelles les proies sont peu actives.
Les aires de répartition et les effectifs de quatre des cinq espèces de pies-grièches présentes en France sont en forte régression (seule la Pie-grièche écorcheur semble encore se maintenir). Les causes, bien que multifactorielles, sont largement liées à la destruction et à la fragmentation de leurs habitats. Les pies-grièches, bien adaptées à des types d’agriculture extensives et mixtes, ont été frappées par l’évolution brutale des pratiques agricoles qui a détruit ou dégradé des paysages entiers en éliminant sites de nid, perchoirs, terrains de chasse et ressources alimentaires.
À l’inverse, la déprise agricole et surtout l’abandon de l’élevage ont entraîné une fermeture des milieux.