Hirondelles à queue longue, plus élégantes que leurs cousines, ces hirondelles chassent plus bas et capturent des insectes un peu plus grands, d’un vol plus fluide, moins heurté. Elles ont des rectrices externes allongées, les « filets » d’une taille maximale chez les mâles âgés. Moins connue et plus rare, l’Hirondelle rousseline construit un nid semblable à l’Hirondelle des fenêtres. Seule différence : celui de l’hirondelle rousseline possède un goulet d’accès.
Qui est-elle ?
Se remarquant autant à sa silhouette qu'à son attitude et son plumage, l’Hirondelle rousseline se distingue de l’Hirondelle rustique. Un œil exercé note aussitôt un vol un peu moins souple : elle semble plus raide avec des ailes plus déployées. Elle se remarque par son croupion pâle, sa nuque et joue rousses, le bas-ventre noir, une calotte bleue et les longs filets de sa queue sont plus épais. Sa nuque rousse entre la calotte et le dos noir se distingue bien sur l’hirondelle posée, plus difficilement lorsque l’oiseau vole.
Friande des Hyménoptères, principalement des formicidés, ces derniers représentent 94 % de l’alimentation de l’oiseau, le reste étant constitué d’insectes aptères capturés au sol.
Bien que les premiers migrateurs soient signalés la mi-février, la majorité des observations est faite en avril-mai. Elles occupent les sites de reproduction courant mai, et les sites de nidification ne sont notés qu’à partir de la fin du mois, ou plus sûrement début juin. Les ponts sont les sites favoris des couples : ponts en pierre, en tôle ondulée ou en béton. Curieusement, les corniches rocheuses sont délaissées au profit de constructions diverses : un cabanon abandonné, une maison en construction ou encore une structure de canal aérien. Leur nid est constitué de boulettes de boue séchée qui a pu être récoltée dans un périmètre allant jusqu’à 1,5 km de distance. Un nid solidement construit et consolidé par la suite, peu accueillir les couvées pendant 5 ans de suite. Les hirondelles peuvent réaliser une à deux couvées annuelles, chacune composée de quatre à cinq œufs blancs finement tachetés de brun-rouge. Après la ponte, la femelle couve une quinzaine de jours. Vers la fin juillet, début août, les oisillons prennent leur envol après avoir passé trois semaines au nid. C’est une période à laquelle il est possible d’observer des rassemblements de jeunes et d’adultes d’une vingtaine d’individus.
Très certainement sous-estimées sur le territoire, les populations sont difficilement évaluées de façon précise car c’est une espèce solitaire, peu commune et discrète. C’est à partir de 1950 que la rousseline a amorcé une expansion de son aire de répartition vers le nord de l’Espagne, dans la péninsule Italienne pour arriver finalement dans le sud de la France. Les premiers cas de nidification sont recensés en Corse en 1962, puis sur le continent en 1965. Depuis, en France les effectifs sont en petit essor. Dans le Var, en 1998 il y avait 17 couples nicheurs. En 2006, on dénombrait 36 couples nicheurs.
Les hirondelles bénéficient d’une protection totale sur le territoire français. La rousseline n’est pas menacée, mais dans le Var où la population est la plus massive, il est important de se soucier d’elle. Il est nécessaire de développer au mieux l’information pour expliquer la nécessité de ne pas détruire les nids et de ne pas entreprendre des travaux de façade en pleine période de reproduction.
Julie Cabri, Ambassadrice Biodiversité à la LPO PACA
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